Les sternes bretonnes, espèces protégées et menacées d’extinction, sont décimées par la grippe aviaire sur l’île aux Moutons, sur l’archipel des Glénan au large de Fouesnant (Finistère). Quelles conséquences sur la pérennité de leur population ? Bretagne Vivante tire la sonnette d’alarme sur la recrudescence de l’épidémie sur la faune sauvage.
Après une saison de reproduction 2022 marquée par un manque de ressources alimentaires et une forte prédation par les goélands, « les sternes étaient revenues en masse sur l’île aux Moutons, dans l’archipel des Glénan, au large de Fouesnant (Finistère), au début du printemps 2023 », explique Bretagne Vivante, association de protection de la nature et de la biodiversité en Bretagne.
« Une véritable hécatombe parmi les poussins »
Mais voilà, selon la structure, « cette année, ont succédé aux naissances non pas les scènes habituelles de ravitaillement incessant par les adultes, mais une véritable hécatombe parmi les poussins des trois espèces. »
Résultat, « près de 2 000 poussins et plusieurs dizaines d’adultes de sternes et autres espèces côtières ont déjà été ramassés conjointement par les salariés de Bretagne Vivante et les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) chargés de la surveillance des maladies infectieuses des oiseaux et des mammifères sauvages (réseau Sagir) ».
Pourtant, fin mai dernier, « environ 2 500 couples de sternes caugek, 140 couples de sternes pierregarin et 30 couples de Sterne de Dougall ont été dénombrées, faisant de l’île aux Moutons une des plus importantes colonies du littoral métropolitain ».
Par mesure de précaution sanitaire, « les gardiens saisonniers de l’île aux Moutons, mobilisés par Bretagne Vivante, ont été rapatriés sur le continent depuis la multiplication des cas de mortalité ».
Un arrêté sanitaire préfectoral interdit désormais tout accès à l’île. « Seul un débarquement hebdomadaire, en combinaison sanitaire ad hoc, permet de suivre l’évolution de l’épizootie et de ramasser les cadavres pour tenter de limiter sa propagation. »
Des années d’efforts de conservation anéanties
Malgré tout ce qui est mis en place pour protéger ces espèces, « chaque semaine le bilan s’alourdit et Bretagne Vivante ne peut que déplorer l’anéantissement de décennies d’efforts pour conserver les derniers sites du littoral propices à la reproduction des sternes, espèces particulièrement menacées ».
Pour Bretagne Vivante, « le bilan de l’année 2023 s’annonce d’ores et déjà mauvais, voire catastrophique pour les populations de sternes ». Des sternes, déjà fragilisées, qui prennent de plein fouet la grippe aviaire.
Informations pratiques : pour soutenir l’action de Bretagne Vivante, www.bretagne-vivante.org/faire-un-don
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