TÉMOIGNAGE. « Il fait 16° chez moi », la galère d’Anna dans son appartement. ( OF.fr – 14/12/22 – 17h29 )

Le thermomètre à alcool d’Anna affiche 16,5 degrés, guère plus depuis plus d’un mois.
Le thermomètre à alcool d’Anna affiche 16,5 degrés, guère plus depuis plus d’un mois. 

Anna, 50 ans, et sa fille de 30 ans vivent dans un logement HLM au nord du quartier de Kervénanec, à Lorient (Morbihan), où il fait 16° depuis plus d’un mois. À cause d’un problème de purge et de la difficulté du bailleur social à accéder à certains logements, son chauffage ne peut fonctionner correctement.

Alors qu’à l’extérieur les températures négatives ont fait leur apparition, le thermomètre à alcool d’Anna affiche 16,5 degrés dans son appartement. Et guère plus… depuis octobre. La quinquagénaire habite un 60 m2 au dernier étage d’une tour à Kervénanec, rue Maurice-Thorez, à Lorient (Morbihan). « Mon chauffage ne marche pas. »

Longues et grosses chaussettes en laine aux pieds, robe de chambre polaire et veste moumoute sans manche sur le dos, Anna accueille, en ce mercredi matin, les techniciens d’une société venus pour essayer de régler le problème. « C’est la quatrième fois qu’ils viennent, en un mois et demi. À chaque fois, ils purgent, ça chauffe un peu, puis c’est de nouveau froid. »

« Ça se ressature vite en air », lui répond le chauffagiste. Le chauffage central dépend d’une chaufferie bois-gaz qui alimente tout Kervénanec-Nord, refaite cet été.

D’un appartement à un autre, les circuits communiquent. « Et c’est au dernier étage que sont installés les purgeurs, car l’air monte. » Il faut donc purger les radiateurs de tous les appartements. « Sauf qu’on ne peut pas toujours y entrer, témoigne le technicien. Il y a beaucoup d’absentéisme, ou de gens qui ne nous ouvrent pas. » Malgré les avis de passage placardés sur les portes.

Pas de chauffage d’appoint de peur d’un incendie

« D’accord, mais qui est le responsable ? Que faire ? Moi je continue de payer ma facture de chauffage. » En l’occurrence une provision de charges de 40 € par mois, comme en atteste sa quittance de loyers. « Et j’en ai marre de perdre du temps à appeler sans cesse. Ma peau commence à devenir toute sèche. Ce matin, je n’ai pas pu prendre ma douche tellement il faisait froid. »

Sa fille, trentenaire, a acheté un radiateur soufflant mais Anna lui a demandé de le ramener en magasin. « La semaine dernière, celui de ma voisine a fini par exploser ! Il a fini sur le palier en flammes. Les pompiers sont venus. On ne veut pas que la même chose arrive… »

Alors, en attendant que le problème soit définitivement réglé, elles dorment emmitouflées dans des couches de vêtements et sous un grand plaid.

Une purge problématique

Le problème est bien identifié par le bailleur social Lorient Habitat. « Le chauffage a été remis en route le 20 octobre. Depuis cette date, un certain nombre de problèmes sont remontés, confirme Florian Drappier, ingénieur du service maintenance à Lorient Habitat. Entre mi-octobre et mi-novembre, il n’a pas fait très froid. Il était moins évident de détecter des pannes à ce moment-là. Une entreprise essaie d’intervenir dans les différents logements et d’éliminer le problème de purge, qui est bien lié aux travaux. L’air s’est trouvé emprisonné dans les réservoirs. Il faut le temps d’évacuer les bulles d’air qui bloquent les chauffages. Pour que la purge soit efficace, pour éliminer l’ensemble de l’air emprisonné dans les circuits, on doit accéder à tous les logements du dernier niveau. »

L’ingénieur conçoit que ce soit pesant pour cette locataire. « On est censé nous ouvrir. Quand quelqu’un ne veut pas ouvrir, les recours sont très longs. » Espérons que la température puisse vite remonter de quelques degrés.

Auteur : Nadine BOURSIER.

Source : TÉMOIGNAGE. « Il fait 16° chez moi », la galère d’Anna dans son appartement (ouest-france.fr)

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