TÉMOIGNAGE. Muté en Bretagne, ce professeur titulaire a attendu deux ans avant d’avoir un poste. ( OF.fr – 02/09/22 – 07h11 )

Un professeur titulaire, muté dans l’académie de Rennes en septembre 2020 sous le statut de remplaçant, s’étonne de la situation qu’il vit : il n’a assuré que quatre mois de remplacement en tout et pour tout ces deux dernières années.

Un professeur titulaire, muté dans l’académie de Rennes en septembre 2020 sous le statut de remplaçant, s’étonne de la situation qu’il vit : il n’a assuré que quatre mois de remplacement en tout et pour tout ces deux dernières années. 

Muté dans l’académie de Rennes en septembre 2020, cet enseignant de mathématiques, membre d’une brigade de remplacement, n’a assuré que seize semaines de cours ces deux dernières années, faute d’être appelé par le rectorat.

En cette rentrée scolaire 2022, ce professeur de mathématiques jette un coup d’œil sur les deux années écoulées, quelque peu désabusé. Il n’a enseigné que… seize semaines au total, tout en percevant son salaire chaque mois. « On parle de pénurie, on embauche des contractuels, lâche le Finistérien de 41 ans. Or, des professeurs sont disponibles ! »

Premier appel six mois après la rentrée

Retour en 2020 : après avoir enseigné une quinzaine d’années en région parisienne, l’enseignant obtient sa mutation dans l’académie de Rennes. Sous le statut de TZR : titulaire en zone de remplacement.

« Une situation classique qui ne m’a pas choqué : j’allais intégrer une brigade de remplaçants qui interviennent lors de congés de maternité, d’arrêts maladie… », explique-t-il. Heureux de retrouver ses terres natales, il a vite déchanté : « On m’a proposé mon premier remplacement en… février 2021. » Six mois après son arrivée.

Inspecter… sans classe dédiée

Lors de cette première année scolaire, il aura assuré trois mois de remplacement en cumulé, en tout et pour tout. L’année suivante ? Pire encore ! « En 2021-2022, j’ai été appelé pour un mois de remplacement. C’est tout. Je l’admets, je ne contacte pas le rectorat tous les jours mais enfin, je dois bien figurer sur leurs listes ! » De sa propre initiative, il décide de donner un coup de main aux collègues de son établissement de rattachement. Il accompagne les élèves volontaires… tout en scrutant un éventuel appel du rectorat.

La situation ubuesque ne s’arrête pas là : « Alors que je menais cette activité bouche-trou pour m’occuper, j’ai appris que j’allais être inspecté, poursuit-il. Sans classe dédiée… » Il décide malgré tout d’honorer ce qui représente l’un des trois rendez-vous de carrière face à des élèves d’une classe de son établissement de rattachement.

Pourquoi ?

Il s’en sort plutôt bien et en profite pour faire passer un message : « Le cours tournait mais les élèves me connaissaient très peu… L’inspecteur était désolé pour moi et m’a informé que je n’étais pas le seul dans ce cas-là. Je lui ai indiqué mon souhait : avoir des classes pour enseigner… » Pourquoi cette situation ? Y avait-t-il trop de remplaçants dans l’académie de Rennes ? Sollicité, le rectorat n’a pas répondu à nos sollicitations.

« Après avoir enseigné pendant une quinzaine d’années en région parisienne, pourquoi ma demande de mutation vers l’académie de Rennes a-t-elle été acceptée en 2020 ? Pourquoi m’a-t-on laissé partir, avec mon expérience, si c’est pour ne pas l’utiliser en Bretagne ? »

Hier mercredi, jour de pré-rentrée, la bonne nouvelle est tombée : l’enseignant TZR est assuré de bénéficier d’une affectation à l’année au sein de son établissement de rattachement. Il est satisfait de pouvoir, enfin, exercer son métier.

Source : TÉMOIGNAGE. Muté en Bretagne, ce professeur titulaire a attendu deux ans avant d’avoir un poste (ouest-france.fr)

Auteur : Nelly Cloarec

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