Mardi 19 mars 2024, un contrôleur SNCF a été agressé par un usager, à la gare de Brest (Finistère). Contactée par Ouest-France, une de ses collègues déplore une recrudescence de ce genre d’incidents et appelle sa direction à réagir.
Par François BRULÉ.
Mardi 19 mars 2024, autour de 19 h 10, un différend entre un usager en état d’ébriété et un contrôleur de la SNCF a eu lieu sur le quai de la gare de Brest.
Chute sur les rails
Alors qu’un train en direction de Paris s’apprête à partir, l’homme, âgé d’une vingtaine d’années, fonce sur l’agent. Cette agression se solde par une chute sur le quai. Après quoi, l’agresseur présumé s’est saisi du pied du contrôleur, l’entraînant sur les rails. Dans sa chute, le fonctionnaire s’est blessé au genou. C’est ce que nous rapporte une source policière confirmant ainsi une information du Télégramme.
La police est intervenue sur place. Et le train, en partance pour Paris, dans lequel le contrôleur brestois était censé travailler, a été annulé. Les voyageurs ont été pris en charge par la SNCF pour la nuit à Brest, en attente du train suivant, ce mercredi matin.
« Quatre agressions depuis janvier »
« Mon collègue était seul sur son train. Ces situations, ça ne peut plus durer. Depuis janvier, on compte au moins quatre agressions en Bretagne, déplore Christine (1), elle aussi contrôleuse à la SNCF. Il faut au moins deux agents par train. Surtout le soir ! Face au cheminot bashing, les gens deviennent de plus en plus agressifs. »
Après l’incident, Christine a échangé avec ses collègues sur leurs conditions de travail. « Nous espérons une réaction de la direction. Beaucoup d’entre nous pensons à refuser le départ si nous sommes seuls sur un train », confie-t-elle.
« Dix jours d’ITT »
Après l’agression, le contrôleur est rentré chez lui avec une douleur au genou. « Il présente des ecchymoses sur le côté gauche du corps. Quinze jours d’arrêt et dix jours d’ITT (interruption de temps de travail) lui ont été prescrits », assure Christine, avant d’ajouter que ce collègue « s’est aussi rendu au commissariat, ce mercredi matin, pour porter plainte ».
Une sécurité renforcée en gare de Brest
De leur côté, la SNCF assure vouloir réagir. « Cet incident a suscité un fort émoi au sein du comité de direction. Aucun de nos agents ne doit se sentir en danger au travail, déclare Chloé Kleniec, directrice de la communication pour SNCF Bretagne. Si nous ne pouvons pas donner de réponse uniforme quant au nombre d’agents par train pour le moment, nous prévoyons de renforcer l’accompagnement de la police ferroviaire sur Brest. »
(1) Sur demande de l’interviewée, le prénom a été modifié.
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