TÉMOIGNAGE. Son opération repoussée trois fois à l’hôpital, cette patiente est « à bout ». (OF.fr – 23/08/23)

Véronique Polard a vu son opération être repoussée à trois reprises par le centre hospitalier de Brest.
Véronique Polard a vu son opération être repoussée à trois reprises par le centre hospitalier de Brest. | VÉRONIQUE POLARD

Véronique Polard « souffre affreusement » depuis plus de cinq mois. Cette habitante de Plouzané, près de Brest (Finistère), a vu l’opération qui pourrait la soulager être repoussée trois fois, faute de places au bloc opératoire, à l’hôpital de Brest. Elle témoigne.

« Je suis à bout », souffle Véronique Polard. Cela fait trois fois que cette dame voit son opération de neurochirurgie repoussée par le centre hospitalier régional (CHRU) de Brest (Finistère). Pourquoi une telle situation ? « Le manque de personnel soignant en été, rétorque la quinquagénaire. On m’a dit que les blocs fermaient à 17 h en été. Il ne reste que quatre blocs pour les opérations urgentes. Pour 400 000 habitants de la pointe du Finistère, rendez-vous compte ! »

Véronique Polard souffre depuis plus de vingt ans de la jambe. « J’ai subi une laparotomie, en 1999. Au cours de l’opération, mon nerf crural (qui descend dans la jambe) a été touché. Ça me fait affreusement mal. Depuis je suis en invalidité », explique-t-elle.

Report deux jours avant l’opération

Pour soulager sa douleur, la Plouzanéenne s’est fait poser un neurostimulateur médullaire. Ce dispositif médical est conçu pour délivrer une stimulation électrique, afin d’apaiser les douleurs par l’intermédiaire d’électrodes placées dans la colonne vertébrale. Tous les deux ans, la pile du système doit être changée.

C’est pour cette raison que Véronique Polard a pris rendez-vous à l’hôpital de Brest, en avril 2023. « Là, on m’apprend que le type de dispositif qu’on m’a implanté ne se fabrique plus. » La patiente doit alors être réopérée pour changer intégralement l’appareil. Elle est alors convoquée le 26 juin. « Deux jours avant l’opération, on me dit qu’il faudra attendre le 25 juillet, car les blocs sont surchargés. J’ai pleuré car je souffre affreusement », confie-t-elle.

« J’ai fait du forcing »

Elle revient alors le 24 juillet, veille de son opération. « J’étais prête, j’étais à jeun. Le 25 juillet, j’ai attendu qu’on vienne me chercher et rien, se souvient-elle. Le chirurgien est venu me dire que ça ne serait pas pour aujourd’hui. » Dépitée, Véronique Polard a insisté auprès de son chirurgien, la cadre de santé et l’équipe soignante pour être opérée dans les jours suivants. « J’ai fait du forcing. Je demandais à être soulagée et opérée. »

L’équipe de soignants a alors tenté de trouver une solution, en vain. Elle a décidé de rentrer chez elle, puis a reçu une troisième convocation pour le 12 septembre. « Je n’en peux plus, je vais mal, déclare-t-elle. J’ai envoyé des courriers à la direction de l’hôpital, au chef de service de neurochirurgie. Rien. Pas un mot, pas une excuse. »

Contacté par Ouest-France, le CHU « présente ses excuses » à la patiente. L’hôpital explique : « Le 25 juillet, l’ensemble du programme de neurochirurgie a été modifié du fait de plusieurs urgences. Les deux salles d’urgences multi-spécialités étaient malheureusement saturées. »

L’établissement de santé ajoute avoir bien reçu le courrier de réclamation de Véronique Polard, « en cours d’analyse pour apporter une réponse appropriée ».

Auteur : Emmanuelle CADIEU et Mathilde TONNERRE.

Source : TÉMOIGNAGE. Son opération repoussée trois fois à l’hôpital, cette patiente est « à bout » (ouest-france.fr)

URL de cet article : TÉMOIGNAGE. Son opération repoussée trois fois à l’hôpital, cette patiente est « à bout ». (OF.fr – 23/08/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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