TÉMOIGNAGES. Les agents de l’Assurance maladie du Finistère alertent sur leur souffrance au travail. ( OF.fr – 16/09/22 – 17h46 )

Goran Slijepcevic et Marlène Tourmel, agents d’accueil à la CPAM de Quimper et de Brest

Goran Slijepcevic et Marlène Tourmel, agents d’accueil à la CPAM de Quimper et de Brest

La crise du Covid les a mis « à bout de souffle ». Ce 16 septembre 2022, une soixantaine d’agents de la CPAM du Finistère se sont rassemblés devant le siège, à Brest. Surcharge de travail, agressions de la part des assurés, démissions… Ils réclament des mesures pour revenir à la normale.

La page du Covid n’est pas encore tournée dans les caisses primaires d’Assurance maladie. La surcharge de travail liée à la crise sanitaire ne s’amenuise pas et les agents, épuisés par les dossiers qui s’empilent depuis deux ans, témoignent d’un mal-être quotidien. Vendredi 16 septembre 2022, une soixantaine d’entre eux se sont rassemblés devant le siège de la CPAM du Finistère, dans le quartier brestois de Bellevue, sous l’égide de la CGT. Ils sont venus de Brest, Quimper ou Morlaix, profitant de la venue du directeur général de la caisse national, Thomas Fatôme, pour faire entendre leurs revendications.

Détresse des assurés

« La crise du Covid nous a mis à bout de souffle, entame Marlène Tourmel. On a eu une vingtaine de démissions dans le département l’an passé, et autant cette année… C’est du jamais vu à la CPAM. » En tant qu’agent d’accueil à l’agence de Bellevue, elle se dit directement confrontée au mal-être d’assurés « à cran », en raison des retards de versements des indemnités journalières : « Des gens menacent de se suicider, ils sont en pleurs, nous disent qu’ils n’ont pas d’argent pour nourrir leurs enfants. Pour beaucoup, les indemnités sont leur seule source de revenu. » Les agressions verbales et physiques en agence et sur la ligne téléphonique augmentent en conséquence.

Un représentant de la CGT a pu échanger avec le directeur général de la caisse nationale d’Assurance maladie Thomas Fatôme, à Brest | OUEST-FRANCE

L’avalanche d’arrêts maladie liée à la pandémie a noyé la machine administrative. Les délais de traitement de dossiers se sont allongés de manière inédite, jusqu’à un, deux, voire trois mois, au lieu de quelques jours en temps normal. Marlène Tourmel prend l’exemple d’une femme n’ayant toujours pas reçu les indemnités de son congé maternité, alors que celui-ci prend fin le 22 septembre.

Gel du point d’indice

Son collègue, Goran Slijepcevic, travaille à la CPAM de Quimper. Il résume les revendications des agents : « Augmenter les effectifs et remplacer les départs à la retraite. » À ce jour, le taux de remplacement est de 58 %. Comme tant d’autres, le secteur peine à recruter. L’attractivité du métier ne se fera pas sans revalorisation des salaires, estime-t-il : « Je travaille à la caisse primaire depuis dix ans et le point n’a jamais augmenté (le point d’indice sert à calculer la rémunération dans la fonction publique, N.D.L.R.) ». Selon la CGT, la valeur du point n’a augmenté que de 0,5 % depuis 2010, soit une stagnation des salaires depuis plus de douze ans.

Accueil sur rendez-vous

Contactée, la CPAM du Finistère reconnaît un « volume de sollicitations d’une ampleur sans précédent pour l’Assurance Maladie […] entraînant de facto un rallongement des délais de traitement des dossiers ». Elle assure que les équipes ont été renforcées. Et rappelle qu’en cas de difficultés techniques ou pour les situations complexes, les accueils continuent de recevoir sur rendez-vous (la prise de rendez-vous se fait par le 3646 ou via le compte Ameli) et sans rendez-vous pour les situations urgentes.

Source : TÉMOIGNAGES. Les agents de l’Assurance maladie du Finistère alertent sur leur souffrance au travail (ouest-france.fr)

Auteur : Julia TOUSSAINT

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