Titres d’identité : dans le pays de Brest, une attente et un coût qui passent mal. ( LT.fr – 16/09/22 – 19h00 )

Responsable du service état civil à Landerneau, Virginie Breton remet sa nouvelle carte d’identité à Laurent Cami, du Faou. En téléphonant en février, ce dernier avait obtenu un premier rendez-vous en
Responsable du service état civil à Landerneau, Virginie Breton remet sa nouvelle carte d’identité à Laurent Cami, du Faou. En téléphonant en février, ce dernier avait obtenu un premier rendez-vous en mairie le 11 juillet dernier afin de déposer son dossier. Ce vendredi 16 septembre, il y est revenu pour récupérer son titre. Enfin. (Photo Le Télégramme/Hervé Corre)

Face à l’allongement du délai d’obtention des titres d’identité, l’Association des maires du Finistère a saisi la préfecture pour lui réclamer une compensation financière.

Patrick Leclerc l’a mauvaise. Le fait de savoir qu’il y a des territoires où la situation est pire n’aide en rien à lui faire passer la pilule. Depuis le printemps dernier, le maire de Landerneau doit, comme d’autres, faire face à l’afflux de demandes de rendez-vous pour l’obtention de passeports et cartes d’identité.

Pendant deux ans, covid oblige, on n’a pas beaucoup voyagé. Et maintenant qu’on veut s’y remettre, c’est ballot, on se rend compte que nos papiers ne sont pas à jour. Résultat : ça bouchonne sévère aux guichets des services état civil. S’y ajoutent ceux qui ont attendu la mise en service de la nouvelle carte d’identité au printemps dernier, ou encore ceux qui se rendent compte que la prolongation de cinq ans de celle-ci ne leur permet pas de voyager comme ils le souhaitent. Sans oublier ceux qui, depuis juillet dernier, désirent changer leur nom ou celui de leurs enfants via la nouvelle procédure simplifiée. Ça fait du monde…

Cinq mois pour un rendez-vous

À Landerneau – il y a pire on le rappelle -, il faut aujourd’hui cinq mois pour obtenir un rendez-vous en mairie. Après celui-ci, les services de l’État prennent le relais, mais il faut encore attendre entre huit et neuf semaines pour détenir son titre. Et si, par malheur, la photo ou la signature sont rejetées, il faut repartir pour un nouveau tour de manège administratif en espérant cette fois décrocher le pompon.

Afin de faire face à la demande, la ville de Landerneau a, en mai dernier, recruté un agent supplémentaire dont le contrat a été prolongé jusqu’à la fin de l’année. Ce renfort permet au service état civil de proposer 42 créneaux par jour, soit 200 rendez-vous dans la semaine. Mais tout cela a un coût : celui de deux équivalents temps plein. En face, l’État n’octroie que 20 000 € par an pour que Landerneau assure ce service (10 000 € par station biométrique). Au niveau des efforts consentis, le match est déséquilibré estiment les élus locaux.

Pour améliorer la situation, le maire de Landerneau estime que l’État pourrait réduire ses délais (huit ou neuf semaines aujourd’hui) et surtout ouvrir de nouvelles plateformes biométriques sur le pays de Brest. Et Patrick Leclerc de glisser à qui veut l’entendre le nom du Relecq-Kerhuon, qui en est actuellement dépourvu.

Passeports
La prise d’empreintes est un passage obligé avant la remise de la carte d’identité. (Photo Le Télégramme/Hervé Corre)

Plus long, plus cher

Aujourd’hui, la démarche pour l’obtention des titres d’identité peut donc se résumer ainsi : c’est plus long (pour tout le monde) et plus cher (pour la collectivité). Si pour d’autres services rendus, cette logique peut paraître acceptable, pour les cartes et passeports, ça passe mal.

« C’est une compétence État que l’on assume avec les dépenses qui vont avec. Or, qui se fait engueuler quand ça se passe mal ? Les agents de la ville qui n’y sont pour rien », conclut Patrick Leclerc qui, avec l’Association des maires du Finistère, vient de saisir le préfet par courrier afin de l’alerter sur ces délais. Mais aussi pour solliciter une compensation financière.

Passeports
Cinq mois pour obtenir un rendez-vous en mairie, puis entre huit et neuf semaines pour que les services de l’État traitent le dossier : il faut aujourd’hui s’armer de patience pour obtenir un passeport ou une carte d’identité. (Photo Le Télégramme/Hervé Corre)

Source : Titres d’identité : dans le pays de Brest, une attente et un coût qui passent mal – Landerneau – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : Hervé Corre

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