« Tout le monde vit de plus en plus mal » : à Brest, près de 2000 personnes dans la rue. ( OF.fr – 18/10/22 – 16h55 )

Dans le cortège, Filiz (deuxième en partant de la droite) et ses camarades en licence de sciences à l’Université de Bretagne occidentale, disent subir l’inflation de plein fouet.

Dans le cortège, Filiz (deuxième en partant de la droite) et ses camarades en licence de sciences à l’Université de Bretagne occidentale, disent subir l’inflation de plein fouet.

À Brest (Finistère) comme partout en France, ce mardi 18 octobre 2022 était jour de mobilisation pour les salariés de tous secteurs, les étudiants et les retraités. Parmi les revendications, la hausse de salaires. Avec, souvent, une inquiétude particulière pour la jeunesse.

Étudiants, retraités, salariés du privé et du public… À Brest, comme dans quatre autres villes du Finistère, l’heure était à la mobilisation générale, mardi 18 octobre 2022.

Environ 2 000 personnes ont répondu à l’appel de la CGT, la CNT, FO, la FSU, Solidaires, Alternative pour l’UBO et l’Union pirate, pour réclamer, notamment, des hausses de salaires face à l’inflation.

Les oubliés du Ségur, du nom de ces travailleurs du médico-social ne bénéficiant pas de la prime Ségur de 183 €, étaient également dans les rues. | OUEST-FRANCE

Une augmentation des prix que Filiz et ses amis, qui étudient les sciences à l’Université de Bretagne occidentale, subissent au quotidien, « pour nous nourrir, nous loger, et nous déplacer ». L’une de leurs camarades a d’ailleurs été verbalisée dans les transports en venant, « parce qu’elle ne pouvait pas se payer de ticket, ayant atteint son plafond de paiement mensuel ».

« On est là pour eux aujourd’hui »

Filiz se dit « chanceuse » de toucher une bourse, « car beaucoup de jeunes en auraient besoin ». Parmi ses amis, « certains travaillent jusqu’à 22 h le soir », souvent pour s’acquitter d’un loyer dont le coût moyen a explosé à Brest (+ 8,3 % en un an). « Il y a une vraie précarité chez les jeunes. »

La jeunesse, c’est ce qui semble tracasser beaucoup des manifestants croisés, à l’image de Claude, retraitée. « Tout le monde vit de plus en plus mal. Les salariés, les pensionnés, sont maltraités par le pouvoir en place. Mais c’est moins grave que pour une personne de 20 ans entrant dans la vie active. » « On est là pour eux aujourd’hui », abonde Pierrot, « inquiet pour [ses] petits-enfants ».

Les étudiants étaient très présents dans les rues. Une partie d’entre eux, menée par le syndicat étudiant L’union Pirate, ont prolongé le parcours jusqu’à la fac de lettres, où ils se sont réunis en assemblée générale. | OUEST-FRANCE

« L’avenir de la jeunesse », c’est là encore ce qui a poussé dans la rue Maguy et ses collègues du lycée professionnel Fénelon, à Brest. Une manifestation départementale est en effet venue grossir les rangs de la mobilisation interprofessionnelle brestoise, avec en ligne de mire la reforme touchant ces établissements.

Maguy (au centre) et ses collègues du lycée Fénelon se sont greffées au cortège pour dénoncer la réforme de lycées professionnels. | OUEST-FRANCE

La durée des périodes de stage en entreprise pourrait notamment être augmentée de 50 % dès la rentrée 2023, au détriment des enseignements généraux. « Ça veut dire que nos élèves auront moins accès à la culture, qu’ils seront moins ouverts sur le monde, moins en capacité d’analyser. » Cela « pour mettre en place une main-d’œuvre pas chère là où il y a des manques, comme le sanitaire et social », une allusion à la mise en adéquation de ces stages avec les besoins d’emplois du bassin.

Moins de 800 € par mois

Dans le cortège, on trouvait aussi de nombreux actifs, vent debout contre la réforme des retraites. « Dans la restauration par exemple, qui peut travailler jusqu’à 67 ans ? Et même jusqu’à 55 ? », s’inquiète Anaïs, bibliothécaire.

Angéline, Perrine et leurs collègues AESH adorent leur métier, mais déplorent de mauvaises conditions de travail et un manque de reconnaissance, salariale notamment. | OUEST-FRANCE

Angéline et Perrine exercent « un métier passion », – accompagnantes d’élèves en situation de handicap – mais « très précaire, avec des contrats de 24 heures à moins de 800 € par mois. Pour nous, ce sera retraite à 67 ans, mais avec combien pour vivre ? »

Auteur : Delphine VAN HAUWAERT.

Source : « Tout le monde vit de plus en plus mal » : à Brest, près de 2000 personnes dans la rue (ouest-france.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *