Train bloqué à Saint-Gérand : « On veut en faire un procès politique » (LT.fr-28/11/22-14h10)

Le collectif a mis en place un « point d’accueil solidaire » devant la gendarmerie de Pontivy pour la durée des auditions, qui se poursuivent jusqu’à mardi, 18 h.
Une vingtaine de membres du collectif Bretagne contre les fermes usines, qui avaient bloqué un train de céréales à Saint-Gérand, sont auditionnés à la gendarmerie de Pontivy ces lundi et mardi 28 et 29 novembre 2022.

Une vingtaine de membres du collectif Bretagne contre les fermes usines, qui avait bloqué un train de céréales à Saint-Gérand, le 19 mars 2022, sont auditionnés à la gendarmerie de Pontivy ces lundi et mardi 28 et 29 novembre 2022. Le train contenait du blé à destination de la consommation animale et devait livrer, au Gouessant, l’usine Saint-Jacques Aliment. Les activistes avaient prévenu de leur action et érigé un mur d’une quarantaine de parpaings sur la voie, alors que le train était à l’arrêt, et déversé une partie des céréales au sol.

« Pas facile d’être poursuivi »

?Quatre personnes ont été interpellées et mises en examen, mais la majorité des vingt participants entendus se sont rendus de leur propre chef au tribunal de Lorient, le 3 août dernier, pour déclarer leur participation à cette action. Ils sont poursuivis pour diverses infractions. Leur objectif est de « bloquer le système agro-industriel », résument les membres du collectif au point d’accueil solidaire qu’ils ont mis en place devant la gendarmerie de Pontivy. « L’idée est de faire un procès politique, pour retourner l’affaire contre ceux qui détériorent le climat, la santé publique et les conditions de travail des agriculteurs », résume un des militants, qui revendique la « non-violence » d’une action de désobéissance civile « anticipée ».

« Humainement, ce n’est pas facile à vivre d’être poursuivi, mais c’est un choix déterminé. Chacun prend un risque pesé par rapport au devenir de notre société, dans un contexte d’urgence, de nécessité d’agir », résume-t-il. « Il faut que la justice passe de notre côté », exhorte sa voisine, qui espère que la justice retiendra l’état de nécessité « comme pour les faucheurs d’OGM à Perpignan », le 19 janvier dernier.

Un procès dans les années à venir

Le procès des bloqueurs du train devrait intervenir dans les prochaines années. Le collectif compte mobiliser des rapports d’experts au sujet des gaz à effets de serre et des dégâts des pesticides pour peser à la barre, ainsi que l’article 2 de la charte de l’environnement de 2005, selon lequel « toute personne a le devoir de prendre part à la préservation de l’environnement ». Il peut aussi s’appuyer sur un succès récent contre le projet de poulailler géant à Langoëlan.

« L’été caniculaire a changé le contexte. Nous sommes minoritaires aujourd’hui, mais nous serons majoritaires demain. Car la situation va continuer à se dégrader », prédit un militant, qui envisage « sans problème » de se porter devant la justice européenne en dernier recours. Par ailleurs, Bretagne contre les fermes usines se bat actuellement contre une ferme usine de 178 000 volailles, à Plaudren, et contre l’extension d’une porcherie, à Priziac, dont le plan d’épandage ne contournerait, selon le collectif, ni le cours d’eau adjacent, ni l’exploitation agricole bio voisine.

Riwan MARHIC

source: https://www.letelegramme.fr/morbihan/pontivy/train-bloque-a-saint-gerand-on-veut-en-faire-un-proces-politique-28-11-2022-13229852.php

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