Durant la guerre du Vietnam, les États-Unis ont déployé toute leur puissance de feu pour soumettre le peuple vietnamien : un tapis de bombes d’une intensité inégalée, des déluges de Napalm brûlant tout, des modifications du climat pour noyer les routes, mais aussi l’usage massif de produits chimiques toxiques comme l’agent orange sur les forêts. L’armée américaine a même sérieusement envisagé d’envoyer des bombes nucléaires sur le pays !
Les USA vont ainsi répandre, entre 1961 et 1971, des quantités colossales d’agent orange, une dioxine déversée par avion : plus 100 millions de litres afin de détruire les forêts dans lesquels les combattants et les combattantes se cachent, les affamer, dévaster et empoisonner leur environnement.
Le bilan à la fin de l’invasion US est effroyable : 1,7 million de morts, trois millions de personnes blessées ou mutilées et 13 millions de réfugié-es. Mais les conséquences de cette guerre ne se sont jamais arrêtées, car les produits déversés par les USA continuent d’empoisonner des générations d’enfants. Aujourd’hui encore les zones touchées sont contaminées.
On estime à 5 millions le nombre de personnes victimes de l’agent orange. La perversité de ses effets est qu’ils se transmettent de génération en génération, avec des conséquences terribles sur les enfants. Depuis la fin des années 1960, des bébés naissent sans bras ou sans jambes, avec de graves malformations cardiaques ou des handicaps mentaux lourds.
Tran To Nga, militante et journaliste vietnamienne, avait 24 ans en 1966, pendant la guerre. Elle subit alors l’épandage de l’agent orange. Depuis des années, elle se bat pour faire reconnaître en justice la responsabilité des producteurs de cette dioxine, 14 firmes dont les multinationales Dow Chemical ou Bayer-Monsanto, toujours en activité pour dévaster le monde.
Le 23 août dernier, la Cour d’appel de Paris confirmait l’impunité des géants de l’agrochimie et Tran To Nga annonçait qu’elle continuerait ses démarches. Mais suite au rejet de sa plainte, la justice a aussi condamné Tran To Nga à verser 1500 euros à chacune des 14 multinationales poursuivies. Vous ne rêvez pas, en plus d’être déboutée par la justice, elle est condamnée à payer ses bourreaux !
Ces entreprises génèrent des milliards d’euros de profit et n’ont aucun besoin que l’on dédommage leurs frais de justice. Quelques milliers d’euros sont une somme dérisoire pour un géant chimique comme Monsanto. En revanche, pour une personne qui lutte contre bien plus fort qu’elle, c’est beaucoup d’argent. Cette inversion abjecte est une pure procédure bâillon, pour dissuader la militante de persévérer, et protéger les empoisonneurs.
La justice bourgeoise au service d’entreprises criminelles pour broyer le moindre grain de sable qui tente de ralentir les rouages de l’Empire.
Si vous soutenez le combat de Tran To Nga pour la reconnaissance des victimes de l’agent orange et pour condamner les multinationales qui ont fabriqué ce poison, vous pouvez l’aider en donnant à cette cagnotte.
Vous pouvez suivre cette lutte sur le site : http://vietnamdioxine.org/
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