Trêve hivernale : mobilisés pour le droit au logement, à Nantes (OF.fr-1/11/23)

Une manifestation a eu lieu ce mercredi 1er novembre, pour le droit au logement

À l’occasion du début de la trêve hivernale, qui suspend les procédures d’exécution des expulsions, les militants du droit au logement ont manifesté, ce mercredi 1er novembre, à Nantes.

Par Philippe GAMBERT

Avec ses marqueurs de couleurs, il écrit ces mots : « J’ai faim, j’ai froid, je suis à bout », en grandes lettres. En plus petit, en rouge, « je meurs », suivi, d’un « où ? » Devant cet homme, de grandes banderoles proclament « personne à la rue, un toit c’est un droit » ; « Stop à la loi Kasbarian, se loger n’est pas un crime » ou encore « La chasse aux pauvres est lancée, pas de logements aux sans-dents. »

Des militants de Droit au logement (Dal), renforcés par quelques représentants du collectif des personnes à la rue (1) se sont rassemblés place du Bouffay, en ce mercredi 1er novembre, début de la trêve hivernale. Jusqu’au 31 mars les procédures d’exécution des expulsions sont suspendues.

« En 2022, en Loire-Atlantique, 1 441 ménages ont été assignés au tribunal pour demande d’expulsion par leur bailleur privé ou public, rappellent Philippe Gallis et Vincent Lesimple, du Dal. Si ce répit est bienvenu, il est loin d’être suffisant. Des dispositifs introduisent de plus en plus d’exceptions au droit au logement. »

En premier, le Dal et ses soutiens fustigent la loi antisquat, ou loi Kasbarian, du nom d’un député de la majorité. Cette loi, affirment-ils, « criminalise les personnes qui occupent par nécessité un logement vacant. » « Les personnes qui envahissent un bâtiment, mais aussi un square, une usine, pour défendre leur droit, peuvent avec cette loi se retrouver en prison », fustige Annie Richard, de la Ligue des droits de l’homme.

L’occupation des logements vides est nécessaire à leurs yeux, face au manque de logements sociaux ou d’hébergements d’urgence. Ainsi, toutes les personnes qui font valoir et obtiennent le droit au logement opposable ne peuvent bénéficier d’un toit, faute de place. Et de critiquer les récents propos d’Élisabeth Borne : la Première ministre a annoncé que les logements HLM, dans les quartiers populaires, ne devront plus être attribués aux personnes les plus en difficulté, au nom de la mixité sociale. « Il n’y a pas de volonté ferme du gouvernement de s’emparer de la crise du logement », conclut Philippe Gallis.

(1) Ce collectif rassemble 48 associations allant du Secours catholique à la Maison du peuple, autour à l’origine de l’hébergement d’urgence, notamment pour les migrants.

Droit au logement tient une permanence tous les lundis, de 17 h à 19 h 30, au 28, rue Fouré, à Nantes.

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/treve-hivernale-mobilises-pour-le-droit-au-logement-a-nantes-73325342-78c5-11ee-8fc9-410e7fd09adf

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