Jean-Louis Le Corre, figure emblématique de Trignac est décédé. Maire de la commune, vice-président du Conseil général, il était connu pour ses engagements forts.
Par Laurent HUOU
Il a raccroché les gants. À 86 ans, Jean-Louis Le Corre, l’ancien maire de Trignac est décédé dans la nuit de ce jeudi 26 au vendredi 27 octobre 2023. Ce décès marque sans aucun doute la fin d’une époque après celui de Joël Batteux en 2021. Les deux hommes ont œuvré à la création de la Carène, se sont appréciés, se sont aussi écharpés. Deux caractères forts, bien entendu, comme on les aime de ce côté de l’estuaire.
Arrêtés anti expulsion
Jean-Louis Le Corre a été maire de Trignac jusqu’en 2008, fonction qu’il aura occupée durant cinq mandats. Il a également été vice-président du Conseil général (devenu Conseil Départemental). Communiste plus que convaincu, il se battait pour ses administrés, pour les plus pauvres. On peut se rappeler l’un de ses derniers combats politiques en 2008. Il avait pris des arrêtés municipaux anti-coupures d’eau, d’électricité et anti-expulsion locative, déclarés illégaux par le tribunal administratif de Nantes. Les arrêtés pris par Jean-Louis Le Corre visaient à protéger les familles en difficultés économiques et sociales
. Jusqu’au bout, l’homme n’aura cessé de défendre les plus précaires.
C’était aussi un homme politique redoutable. Il avait imposé la création de la zone commerciale Grand large face à un Joël Batteux qui craignait pour le commerce nazairien. Il y a eu de nombreux débats, houleux parfois mais, le débat était possible avec lui, on arrivait à trouver un compromis
poursuit David Samzun qui salue la détermination
de Jean-Louis Le Corre et adresse ses pensées à sa famille et ses proches. Claude Aufort, l’actuel maire de Trignac salue un homme qui su prendre les bonnes décisions au bon moment comme la création de cette zone commerciale où le fait d’avoir pu raccrocher l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine) et ses financements pour le quartier de Certé
. Des éléments qui ont permis à la commune de bénéficier de financements, de ressources alors qu’elle était pauvre, après désindustrialisation
.
Homme de conviction
En 1971, Jean-Louis le Corre est élu à la mairie de Trignac comme 1er adjoint et sept ans plus tard il occupe le fauteuil de maire qu’il lâchera donc en 2008. Entre les deux, on le verra vice-président du Conseil général, vice-président de la Carène qu’il a cofondée. L’homme de convictions, aux propos aiguisés, qui n’a pas sa langue dans sa poche était apprécié. Justement pour ses convictions, ses engagements. David Samzun, se souvient d’une grande personnalité politique, attachante, qui ne lâchait pas
. Un homme attaché à la justice sociale, une grande personnalité
.
Philippe Grosvalet, sénateur de gauche et ancien président du Conseil Départemental, salue un homme aimé et respecté de tous : ses administrés, ses amis, comme ses adversaires politiques. C’était une voix forte, mais aussi un cœur tendre pour servir ses idéaux
. Le sénateur confie avoir un profond respect et une affection toute particulière pour lui. Ce qui n’empêchait pas quelques discordes lors du derby Saint-Nazaire/ Trignac (en rugby, NDLR)
.
Travail accompli
Yannick Vaugrenard, ancien sénateur et ancien adjoint de Jean-Louis Le Corre en 1997 se souvient d’un homme apprécié, avec du caractère certes mais aussi d’une grande sensibilité
. Les débats ont été parfois houleux entre les deux hommes mais il y a toujours ce respect, cette estime et puis je ne peux que saluer tout le travail qu’il a accompli
.
Claude Aufort salue un homme que je respecte
, ancien ajusteur qui a toujours été raccord avec sa ville
, fidèle a son parti, le PC
et qui mérite notre estime
.
Les obsèques de Jean-Louis Le Corre auront le vendredi 3 novembre à 15 h au cimetière de Trignac.
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