Triskalia : la juge ne renvoie pas l’affaire devant un tribunal, les ex-salariés vont faire appel (OF.fr 15/05/2023)

La juge d’instruction du tribunal judiciaire de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) en charge de l’affaire Triskalia a rendu une ordonnance de non-lieu, treize ans après le début de la procédure. Les deux ex-salariés qui avaient déposé plainte en 2010 pour intoxication par pesticides vont faire appel de cette décision.

Les victimes et des membres de leur comité de soutien, lundi 15 mai 2023, devant le local de Sud Solidaires, à Saint-Brieuc. | OUEST-FRANCE

« C’est incompréhensible, scandaleux ! C’est une aberration ! » Treize ans après avoir déposé plainte pour intoxication par pesticides, Laurent Guilloux et Stéphane Rouxel, deux ex-salariés de la coopérative agricole Triskalia, à Plouisy (Côtes-d’Armor), ne décolèrent pas après l’ordonnance de non-lieu rendue le 9 mai 2023 par la juge d’instruction en charge de l’affaire Triskalia.

Pour la juge, qui a rappelé que « de nombreuses investigations ont été diligentées dans le cadre d’une enquête préliminaire, puis sur commission rogatoire […] l’information judiciaire n’a pas mis en évidence l’existence de charges suffisantes à l’encontre de quiconque, d’avoir commis les délits de blessures involontaires, mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger ».

« C’est une décision politique »

Ce lundi 15 mai 2023, dans les locaux du syndicat Sud Solidaires à Saint-Brieuc, les deux ex-salariés, entourés par plusieurs membres de leur comité de soutien, ont tenu une conférence de presse. Le message est clair : ils ne se battent pas depuis 2010 pour s’arrêter là. Dès ce mardi 16 mai, ils vont faire appel de cette décision devant la cour d’appel de Rennes.

« L’agréable surprise » d’apprendre, en novembre 2022, que le procureur de la République de Saint-Brieuc avait requis la mise en examen de deux ex-dirigeants, Raymond Feuvrier et Dominique Bricard, aura donc été de courte durée, la juge d’instruction ne l’ayant pas suivi.

Pour Serge Le Quéau, de l’Union régionale Solidaires de Bretagne, et René Louail, du comité de soutien des victimes des pesticides de Triskalia, « c’est une décision politique. Triskalia est un groupe extrêmement puissant, les juges ont beaucoup de difficultés à faire leur travail face à de telles structures ».

« On finira par gagner »

Aux juges de la cour d’appel de Rennes, ils comptent bien remettre le récent rapport de la Direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne, rédigé à la suite d’une pétition qu’ils avaient déposée à Bruxelles.

Ce rapport pointe « pleins d’infractions et de nombreux manquements de la France sur l’application des directives européennes au sujet de l’utilisation des pesticides ». Fin juin, le comité de soutien doit être auditionné par la Commission des pétitions du Parlement européen. « On va leur demander de prononcer une mise en demeure de la France. » René Louail conclut : « On finira par gagner. On en est convaincu. On ne lâchera jamais. »

Auteur : Cédric ROGER-VASSELIN

Source : Triskalia : la juge ne renvoie pas l’affaire devant un tribunal, les ex-salariés vont faire appel (ouest-france.fr)

URL de cet article : Triskalia : la juge ne renvoie pas l’affaire devant un tribunal, les ex-salariés vont faire appel (OF.fr 15/05/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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