« Un accident du travail n’est jamais le fruit du hasard » ( OF.fr – 12/06/23 )

Échafaudages, ventouses, monte-matériaux, brouettes électriques, bungalows de chantier… la Carsat subventionne l’achat d’équipements visant à renforcer la sécurité et réduire la pénibilité.
Échafaudages, ventouses, monte-matériaux, brouettes électriques, bungalows de chantier… la Carsat subventionne l’achat d’équipements visant à renforcer la sécurité et réduire la pénibilité. | MARC OLLIVIER/ARCHIVES OUEST-FRANCE

Visiter les chantiers du BTP pour identifier les risques auxquels les équipes s’exposent. C’est le quotidien de Christian Lebreton, préventeur à la Carsat depuis une trentaine d’années. « Derrière chaque accident, il y a une cause et une solution », assure-t-il.

« On a toujours fait comme ça et ça n’a jamais posé de problème. » Cette petite phrase, Christian Lebreton l’entend « très souvent » sur les chantiers qu’il visite. Son boulot de préventeur à la Carsat d’Ille-et-Vilaine, c’est précisément d’amener les entreprises à rompre avec leurs mauvaises habitudes. Car en effet, tout se passe bien jusqu’au jour où l’accident survient. Or, depuis une trentaine d’années qu’il exerce ce métier, il a appris une chose : « Derrière chaque accident, il y a une cause et une solution, ce n’est jamais le fruit du hasard. »

Christian Lebreton, préventeur à la Carsat d’Ille-et-Vilaine, en charge du BTP. | OUEST-FRANCE

Alors il passe le plus clair de son temps à identifier les risques, obliger les employeurs à prendre les mesures préventives et changer les mentalités. Selon lui, en Bretagne plus qu’ailleurs, il y a un rapport particulier au travail, qui fait que les compagnons « crochent dedans » comme on dit, sans toujours réfléchir. « Par exemple, ils commencent le chantier même s’ils n’ont pas le matériel qui leur permettrait de réduire la pénibilité. Ils se retroussent les manches au risque de se casser le dos. » La Fédération du bâtiment propose d’ailleurs des formations à la sécurité qui aident à acquérir les bons réflexes.

« Une trémie non protégée »

Les chutes de hauteur ou de plain-pied et les effondrements sont des risques souvent relevés. « Il est courant de voir une trémie non protégée par une plaque solidement fixée au sol. Par exemple, une équipe pose une simple planche de bois sans avertir du danger. Parfois même, on ajoute du matériel lourd dessus. On oublie qu’elle est là et quelques jours plus tard, un compagnon passe au travers en marchant malencontreusement dessus. »

Le préventeur cite aussi ces ouvriers ensevelis sous des tranchées mal étayées, un échafaudage trop vieux, un engin de levage qui bascule à cause d’un sol meuble, un couvreur qui chute faute de harnais ou de garde-corps, « parce que s’équiper ça fait perdre du temps et c’est plus compliqué ».

S’il constate un défaut de sécurité, Christian Lebreton demande à l’entreprise concernée de se mettre en règle, sous peine d’augmenter la cotisation prélevée sur chaque salaire au titre des risques d’accidents du travail. Une menace que les employeurs comprennent assez vite.

Des subventions pour s’équiper

Par ailleurs, la Carsat subventionne l’achat d’équipements par les TPE visant à renforcer la sécurité et réduire la pénibilité, sur les chantiers et dans les ateliers : échafaudages, ventouses, monte-matériaux, brouettes électriques, bungalows de chantier… Le montant de ces aides a atteint 3,6 millions d’euros en Bretagne, l’an dernier.

Un chiffre : 39

On recense 39 accidents du travail pour 1 000 salariés en Bretagne, contre seulement 30 pour 1000 en France. Dans le BTP, la différence est encore plus forte : 74 accidents pour 1 000 dans le bâtiment (50 en France) et 44 accidents pour 1 000 dans les travaux publics (37 en France).

Auteur : Laurent LE GOFF.

Source : « Un accident du travail n’est jamais le fruit du hasard » (ouest-france.fr)

URL de cet article : « Un accident du travail n’est jamais le fruit du hasard » ( OF.fr – 12/06/23 ) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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