
Le cadre tente d’embrasser sa secrétaire dans une chambre d’hôtel. Elle le repousse, puis porte plainte. Les réquisitions sont modérées dans ce dossier qui repose la question du consentement. Le jugement du tribunal de Lorient (Morbihan) est attendu dans trois semaines.
Par Yvan DUVIVIER.
Les salariés de cette petite entreprise de Guidel (Morbihan) sont conviés à un séminaire à Paris. Après le travail, ce 2 décembre 2023, les réjouissances : un spectacle de magie et une fin de nuit en discothèque. Quelques collègues, vers 4 h, se retrouvent dans une chambre à l’hôtel. Le cadre commercial de 31 ans regagne la sienne à 10 h du matin. Il propose alors à sa secrétaire âgée de 50 ans, par texto, de le rejoindre dans sa chambre. Ce qu’elle fait mais dans l’idée qu’ils se rendent à la salle de petit-déjeuner.
Elle s’assoit sur le lit. Le moment était chouette, je l’ai trouvée belle
, déroule le prévenu devant le tribunal de Lorient ce lundi 2 juin 2025. Il s’approche d’elle et la renverse pour l’embrasser. Elle le repousse et sort de la chambre. Il lui adresse un nouveau message. Elle revient pensant, qu’il va s’excuser
. Il en fait une autre lecture : C’était évident que j’allais conclure.
Il l’empoigne sous les cuisses et la renverse sur le lit. Elle se défait une seconde fois.
« Dans l’émotion de l’instant »
J’ai mal interprété la réciprocité des choses
, en convient le trentenaire à la barre. Plutôt que supposer, pourquoi ne pas lui avoir demandé ?
s’enquiert le président du tribunal. Cela ne m’a pas traversé l’esprit. J’étais dans l’émotion de l’instant
, répond le prévenu dont le procureur reconnaît la culpabilité relative : l’appréhension physique
certes, mais sans insistance. C’est plus une affaire de circonstances qu’une affaire déviante à caractère pénal »,
ajoute-t-il avant de réclamer trois mois de prison avec sursis.
L’avocat de la défense s’attache à démonter la mécanique de cette amorce de relation
dont seront informés les conjoints respectifs, ainsi que leur employeur. La quinquagénaire se voit signifier une incapacité de travail de deux semaines et porte plainte ; l’Hennebontais, dont l’avocat ne comprendrait pas qu’il soit condamné pour agression sexuelle
, est mis à pied et envisage aujourd’hui de quitter la région.
Le tribunal met son jugement en délibéré au mercredi 25 juin 2025.
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