Une quarantaine de manifestants s’est rassemblée ce 2 juin devant le commissariat, puis devant le tribunal judiciaire de Saint-Brieuc pour soutenir le prévenu et dénoncer sa situation judiciaire. (Photo Le Télégramme/Dimitri Rouchon-Borie)
Un jeune homme de 21 ans a été condamné à une peine de travail d’intérêt général, ce vendredi 2 juin 2023, à Saint-Brieuc. Conseiller municipal à Paimpol (22), il était poursuivi pour avoir outragé le directeur départemental de la sécurité publique lors d’une manifestation contre la réforme des retraites.
Ce vendredi 2 juin 2023, au matin, une quarantaine de personnes s’est rassemblée devant le commissariat de Saint-Brieuc. Objectif : soutenir un jeune homme de 21 ans, convoqué pour une audition « dont il ne connaît pas le motif », précisent ses soutiens, parmi lesquels la CGT, mais aussi le comité de vigilance antifasciste 22 et des militants de la Nupes.
L’intéressé n’est pas tout à fait un inconnu. Conseiller municipal, mais sans délégation, à Paimpol, Antonin Mahé est également engagé auprès des jeunes socialistes, et de la Nupes, comme le souligne sa « bio » sur les réseaux sociaux. C’est d’ailleurs par le biais de Twitter qu’il avait fait parler de lui, notamment après la manifestation contre la réforme des retraites du 23 mars 2023, à Saint-Brieuc. À la suite de cette dernière, il avait interpellé vertement le préfet et le directeur départemental de la sécurité publique, fustigeant leur gestion du maintien de l’ordre.
Garde à vue
C’est de nouveau ses propos à l’adresse du commissaire Philippe Miziniak, tenus cette fois le 24 avril 2023, en marge des manifestations d’opposition à la réforme des retraites, qui lui ont valu d’être finalement placé en garde à vue, au cours de la journée de ce vendredi 2 juin, puis déféré devant le procureur de la République, dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).
Il a été poursuivi pour « outrage à personnes dépositaire de l’autorité publique », a confirmé ce vendredi soir le parquet de Saint-Brieuc. « Il a reconnu les faits et les a regrettés », a indiqué également le procureur. Sans antécédents judiciaires, une peine de 105 heures de travail d’intérêt général lui a été proposée, à effectuer dans un délai de 18 mois et assortis d’une peine de deux mois d’emprisonnement en cas d’inexécution. Cette peine a été homologuée ensuite par un juge.
Devant le tribunal, en fin d’après-midi, ses soutiens toujours nombreux dénonçaient un « acharnement judiciaire contre les militants, partout en France ».
Auteur : Dimitri Rouchon-Borie
URL de cet article : Un élu de Paimpol condamné pour avoir outragé un commissaire pendant une manifestation (LT.fr 02/06/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)