Un professeur pour chaque classe : promesse non tenue à Nantes (HitWest-12/09/23)

Par Dolores CHARLES

Bonne et mauvaise nouvelle au collège Simone Veil de Nantes (44), qui a bien retrouvé une classe de 4ème depuis lundi (11 septembre), mais pas les professeurs qui vont avec, ce que déplore logiquement les syndicats enseignants de Loire-Atlantique comme la FSU.

Il manquerait un professeur dans 48% des collèges et lycées français, c’est ce qu’indique des délégués locaux du syndicat Snes-FSU. En Loire-Atlantique c’est le cas notamment de l’école Léon Blum à Saint-Nazaire ou de nombreux autres établissements de l’Académie de Nantes. Même chose au collège Simone Veil de la cité des Ducs. Si l’établissement avait suffisamment d’enseignants lors de la rentrée 2023, ce n’est plus le cas depuis hier (lundi 11 septembre). Le Rectorat, qui avait décidé de fermer une classe de 4ème pour cette rentrée, a fait machine arrière lundi, après la grève suivie par 100% du personnel.Cette nouvelle va permettre d’alléger le nombre d’élèves par classe, mais elle s’accompagne toutefois d’une difficulté majeure celle de trouver des professeurs pour enseigner dans cette classe.

“On a quelques solutions en interne sur quelques disciplines”

Elouen Rouchy a rencontré Benoit Combe, professeur d’EPS au sein du collège Simone Veil : “On a un peu l’impression que c’est un énorme gâchis. Dès le mois de juin, on avait alerté là dessus. Tout aurait pu se régler avec une rentrée sereine et là, on se retrouve dans l’urgence à refaire toutes les classes de ce niveau, et à refaire tous les emplois du temps… de tous les élèves du collège et effectivement, il va falloir trouver des profs à mettre en face de cette nouvelle classe. On a quelques solutions en interne sur quelques disciplines, mais là, il va manquer des professeurs. et il va falloir trouver en urgence ces professeurs, ce qu’on aurait pu faire facilement si la classe avait été rouverte en juin.”

Le comble du comble…

Les élèves, comme les enseignants doivent faire face à une situation complètement ubuesque pour Benoit Combe : “Le comble c’est qu’avec cette fermeture de classe programmée, certains enseignants de notre collège n’avaient plus le nombre d’heures qu’ils devaient légalement à l’État et ils ont été envoyés en complément de service sur une partie de leurs heures dans d’autres établissements. Ils ont fait leur rentrée là-bas et maintenant, à ma connaissance, on ne propose pas de les rapatrier devant la nouvelle classe et on cherche d’autres personnes … On fait la demande pour qu’à ces personnels, il leur soit proposé de revenir dans cet établissement face à cette nouvelle classe. Mais pour l’instant, on a aucune garantie qu’il y ait un professeur par matière pour cette classe.”

Contacté par téléphone, le syndicat FSU 44 nous indique ne pas être en capacité de nous donner les chiffres exacts et les établissements concernés par le manque d’enseignants dans le département, et le Rectorat ne les communiquera pas avant début octobre. Les matières scientifiques sont plus impactées par le manque de professeurs plutôt que les matières littéraires et l’EPS.

[Communiqué du SNES FSU, qui appelle à la mobilisation le 21 septembre]

Si dans son discours de rentrée, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) a fait quelques annonces qui vont dans le bon sens, notamment concernant la ré-évaluation à 4200 € en 2027 de la prime d’enseignement supérieur (PES) des enseignant·es second degré affecté·es dans le supérieur (E2D), celles-ci restent loin du compte et noyées parmi d’autres annonces, budgétaires notamment, particulièrement inquiétantes.
 
Mobilisé·es depuis la fin de l’année universitaire 2023, de nombreuses et nombreux collègues des STAPS, IUT, INSPE et autres composantes des universités étaient encore mobilisé·es ce lundi 11 septembre (Nantes, Grenoble, La Rochelle, Rouen, Marseille, Metz, Créteil, Rennes, Toulouse, Calais, Le Havre, St-Brieuc, Montpellier, Angers, Vélizy, Annecy, etc.) pour dénoncer la situation des enseignant·es du second degré et assimilé.es affecté·es dans le supérieur, exprimer leur juste colère et revendiquer que la prime d’enseignement supérieur (PES) soit alignée sur la part C1 du RIPEC. Ce mouvement témoigne du « ras le bol » » général dans l’Université française lié au sous- investissement chronique et profond du pays pour sa jeunesse.
 
Le SNESUP-FSU et le SNEP-FSU soutiennent ces mobilisations et appellent à les élargir. Ils appellent les collègues à se réunir en assemblées générales dans les jours qui viennent pour discuter des moyens à mettre en œuvre afin de poursuivre et amplifier la mobilisation, avec comme perspective la construction d’une nouvelle journée nationale d’action en région et à Paris le jeudi 21 septembre.

Source: https://hitwest.ouest-france.fr/un-professeur-pour-chaque-classe-promesse-non-tenue-a-nantes

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