Par Nadine BOURSIER
Le rassemblement « pour un cessez-le-feu immédiat et total à Gaza et Israël », prévu ce mardi 24 octobre 2023 à Lorient (Morbihan) à l’appel de nombreuses organisations, est interdit par la préfecture. Comme celui de Vannes, samedi.
Comme à Vannes, samedi 21 octobre, le rassemblement « pour la paix, un cessez-le-feu immédiat et total à Gaza et Israël et la protection des populations civiles », prévu ce mardi à Lorient, est interdit par la préfecture du Morbihan.
Là aussi, l’arrêté est paru la veille de la manifestation annoncée depuis plusieurs jours. L’appel avait été lancé, pour un rassemblement à 18 h, place Glotin, par de multiples organisations : AFPS (Association France Palestine Solidarité) Pays de Lorient, Mouvement de la paix 56, FSU 56, Solidaires 56, UF CGT 56, la France insoumise de Lorient, EELV Lorient, le PCF du 56, le PS…
« Nous condamnons les massacres des civils israéliens commis par des commandos du Hamas. […] Rien ne peut justifier de tels actes terroristes. Ces crimes ne peuvent en aucun cas justifier qu’Israël commette d’autres crimes de guerre avec l’aval de ses alliés. Chaque victime civile israélienne comme palestinienne est une victime de trop. […] Nous exigeons la libération immédiate de tous les civils pris en otage, l’arrêt des opérations militaires contre la Bande de Gaza, dont les populations civiles sont et seront les principales victimes […] »
Les motifs de la préfecture
La préfecture du Morbihan craint visiblement des débordements. Dans l’arrêté, paru après 17 h, elle estime que « la manifestation projetée, qui intervient dans un contexte géopolitique particulièrement tendu, est susceptible d’être le théâtre d’attitudes, de propos et de gestes, principalement à caractère antisémite, incitant à la haine raciale et faisant l’apologie des attaques terroristes perpétrées ces derniers jours au Moyen-Orient […] ». L’arrêté considère également que cette manifestation, faisant l’objet d’appels à mobilisation de nombreuses organisations locales, est « susceptible de réunir un nombre de participants dépassant les seuls membres ou sympathisants de l’AFPS », « dans un contexte de menace terroriste particulièrement aiguë. »
Autorisé à Paris
En France, d’autres rassemblements de ce type ont pourtant eu lieu. Notamment à Paris, dimanche, avec l’accord de la Préfecture de Police de Paris. Pour rappel, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait demandé aux préfets le 12 octobre d’interdire les « manifestations pro-palestiniennes ». Cette interdiction systématique avait été épinglée mercredi par le Conseil d’État, qui a considéré qu’il revenait aux préfets d’apprécier s’il y avait localement un risque de troubles à l’ordre public.
À Vannes, malgré l’interdiction de rassemblement par la préfecture du Morbihan, plus de 80 personnes s’étaient réunies, samedi, sur l’esplanade Simone-Veil. Une quinzaine de policiers, munis de boucliers antiémeute et de casques, étaient sur place pour disperser la foule. Plusieurs personnes ont été verbalisées et trois d’entre elles ont été interpellées.
L’AFPS 56 a déposé en urgence, vendredi à 22 h 20 sur une plateforme électronique, un référé liberté au tribunal administratif de Rennes pour l’annulation de l’interdiction du rassemblement vannetais. Ce lundi soir, l’AFPS 56 indique maintenir devant la justice sa contestation de l’arrêté préfectoral d’interdiction de rassemblement.
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