Un surcoût énergétique de 3,70 M€ menace l’Institut polaire. ( LT.fr – 05/10/22 – 18h45 )

L’institut polaire français déploie ses compétences dans les bases scientifiques de l’Antarctique.
L’institut polaire français déploie ses compétences dans les bases scientifiques de l’Antarctique. (Photo d’illustration EPA)

Les surcoûts énergétiques plombent les finances de l’Institut polaire français, à Plouzané. L’État va-t-il voler à son secours, alors que les recherches en Antarctique sont fondamentales pour appréhender les conséquences du réchauffement climatique ?

Avis de grand frais sur l’Institut polaire français. Dans le contexte d’inflation et de flambée des produits pétroliers engendré par la guerre en Ukraine, l’organisme basé à Plouzané (Finistère) et qui déploie ses compétences dans les bases scientifiques de l’Antarctique, voit ses frais de logistique exploser, et ses capacités financières fondre comme neige au soleil.

L’inquiétude est vive, alors que le surcoût énergétique s’élève cette année à 3,70 M€, dans un budget global de 14,60 M€. Or, le gouvernement n’a pas tenu compte de ce déficit lors de la présentation de son budget 2023 le 26 septembre dernier.

Les recherches en Antarctique sacrifiées ?

À défaut de compensation, l’institut n’aura d’autre choix que de réduire la voilure en terre d’Adélie. Une diminution drastique des rotations des scientifiques et de l’approvisionnement de la base côtière Dumont d’Urville opéré depuis le port de Hobart, en Tasmanie, est évoquée. Au sein de la communauté scientifique, certains redoutent même la fermeture de la station franco-italienne Concordia, située sur le plateau polaire, et ravitaillée par des convois terrestres très énergivores. Ce serait alors un très mauvais signal vis-à-vis des autres nations européennes polaires, et des pays signataires du Traité de l’Antarctique. Et un très mauvais coup porté à la connaissance des pôles, à la fois témoins et moteurs du changement climatique.

Que reste-t-il des promesses du One Ocean Summit ?

Contacté, Yan Ropert-Coudert, le nouveau directeur de l’institut polaire nommé cet été, n’a pas souhaité commenter nos informations. Une tribune signée par de grands scientifiques du monde polaire devrait être publiée ces prochains jours dans un quotidien national, pour alerter l’opinion publique. Figure emblématique de la recherche maritime à la pointe bretonne, le fondateur de l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM), Paul Tréguer, lui, ne se prive pas de sa liberté de parole. « Il y a un risque évident de perte de compétences. C’est paradoxal. En mai dernier, après le One Ocean Summit de Brest, le gouvernement avait affiché une stratégie polaire ambitieuse. Dans les faits, cela ne se concrétise pas », déplore-t-il. Trois députés dont le brestois Jean-Charles Larsonneur (Horizons), s’activent en coulisses pour obtenir un renflouement de l’institut en danger. Ce mercredi soir, ils rencontraient des conseillers de Matignon. Dans les prochains jours, ils prévoient de sensibiliser d’autres parlementaires à la cause polaire.

Auteur : Jean-Luc Padellec

Source : Un surcoût énergétique de 3,70 M€ menace l’Institut polaire – France – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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