Urgences limitées à l’hôpital de Lannion : « Ça devient inquiétant »(LT.fr 18/09/2023)

Dans un contexte de limitations répétées du service des urgences de l’hôpital de Lannion, un comité d’usagers et un syndicaliste de l’établissement s’élèvent contre une offre de soins toujours plus restreinte.

Le Comité de défense de l’hôpital de Lannion-Trestel dénonce la dégradation qu’il estime « programmé » de l’accès aux soins pour les Trégorrois, dans un contexte de limitation du service des urgences de plus en plus fréquent. (Le Télégramme/Morvan Léon)

Depuis juillet, le service des urgences de l’hôpital de Lannion n’est plus en mesure d’accueillir les patients tous les jours et 24 heures sur 24. Les nuits « régulées », durant lesquelles un seul médecin urgentiste est présent pour prendre en charge uniquement les patients en urgence vitale se répètent de semaine en semaine : une douzaine de nuits de régulation entre juillet et août, douze nuits programmées en septembre, dont cinq cette semaine du 18 septembre, et 19 prévues en octobre, un dernier chiffre qui devrait être revu à la baisse. Une limitation de soins qui se répercute sur les autres services en activité dans la région, Saint-Brieuc ou Morlaix.

Cette situation révolte le Comité de défense de l’hôpital de Lannion-Trestel. Pour ses membres, cette dégradation de l’offre de soins, « au moment où le secteur touristique attire des milliers de visiteurs, confirme ce qu’on avait dénoncé il y a plus d’un an au moment de la mission Rossetti. On nous parlait de projet, mais il s’agit d’appliquer une politique liée au manque de financement de la Sécurité sociale et à l’arrivée du privé ! »

» Le provisoire s’installe »

Au sein de l’hôpital de Lannion, Pascal Lasbleiz, délégué CGT, fait un amer constat : « Ça devient inquiétant. Le provisoire s’installe et on craint que ça soit la solution retenue pour gérer la pénurie de médecins. Cela entraîne une perte de chance pour les patients et complique le travail des pompiers. Quand ils sont sur les routes à transporter quelqu’un, ils peuvent moins intervenir. »

Selon le responsable syndical, le personnel voit « la situation continuer à se dégrader ». Pour lui, cet été, la solidarité du personnel a permis de tenir, au prix d’une fatigue qui s’accumule : « Des collègues s’épuisent à 50 h par semaine et des week-ends supplémentaires pour que tout le monde puisse prendre des congés. »

« Pseudo-démocratie sanitaire »

Du côté du Comité de défense, un autre sujet alimente la grogne. Ces représentants des usagers de l’hôpital ont eu connaissance d’un document, le « Projet médico-soignant partagé », qui concerne le Groupement hospitalier territoire d’Armor (GHT). Cette entité regroupe les hôpitaux de Lannion-Trestel, Tréguier, Paimpol, Guingamp et Lamballe sous l’autorité du Centre hospitalier de Saint-Brieuc. Pour Jean-Jacques Durand, du Comité, « ce document, pas encore public, n’est que la déclinaison du Plan régional de santé dans le GHT, et ce, alors que des consultations avec les élus du territoire et les usagers sont censées se poursuivre. »

Selon le Comité, les choix sont faits sans connaître les situations locales. Il s’insurge contre des décisions qui lui semblent « programmées » en amont, comme la fermeture de la maternité et de la chirurgie H24 de Guingamp, et ce qu’ils appellent la « pseudo-démocratie sanitaire ». « Ce document doit être approuvé par tous les Bretons fin octobre, mais ce projet autour du GHT ne vise qu’à gérer la diminution de la capacité d’accès aux soins. »

La direction de l’hôpital de Lannion, contactée lundi, n’a pas encore répondu à nos sollicitations.

Auteur : Morvan Léon

source : Urgences limitées à l’hôpital de Lannion : « Ça devient inquiétant » | Le Télégramme (letelegramme.fr)

URL de cet article : Urgences limitées à l’hôpital de Lannion : « Ça devient inquiétant »(LT.fr 18/09/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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