Vannes. Juste avant Noël, l’onglerie ferme sans prévenir ses salariées. ( OF.fr – 13/12/22 – 20h03 )

Annaëlle Rajabally et Deborah Royer sont avec leur ancienne collègue Lisa Lopez, à gauche, qui a démissionné le 2 novembre 2022, de l’entreprise Vyla, qui détient l’onglerie Colorii, basée dans la galerie marchande de Carrefour, à Vannes (Morbihan).
Annaëlle Rajabally et Deborah Royer sont avec leur ancienne collègue Lisa Lopez, à gauche, qui a démissionné le 2 novembre 2022, de l’entreprise Vyla, qui détient l’onglerie Colorii, basée dans la galerie marchande de Carrefour, à Vannes (Morbihan).

Depuis lundi 5 décembre 2022, le bar à ongles Colorii situé dans la galerie marchande de Carrefour, à Vannes (Morbihan), a mis la clef sous la porte. Ses salariées se retrouvent sans salaire et sans statut.

Il ne reste rien, excepté trois chaises cassées. Le bar à ongles Colorii situé dans la galerie marchande de Carrefour, à Vannes (Morbihan), est fermé. L’enseigne a mis la clef sous la porte sans crier gare. Pour ses salariées, c’est la douche froide. C’est en arrivant le lundi 5 décembre 2022 au travail qu’Annaëlle Rajabally et sa manager Deborah Royer ont appris la nouvelle.

La première revenait d’un arrêt de trois jours pour une opération en urgence et la seconde avait pris une semaine de vacances avant le rush des fêtes de fin d’année. « Nous sommes arrivées pour prendre notre poste, et tout était vide. Le matériel avait disparu. »

Plus de salaire

C’est en interrogeant des personnes de la galerie qu’elles en apprennent un peu plus. « On nous a dit que notre responsable de réseau était passée le 1er décembre pour tout emmener. » Le choc passé, les salariées disent l’avoir contactée ainsi que la gérante de la Sarl Vyla, dont dépend Colorii. « La première est venue dans la foulée récupérer nos clefs sans nous donner d’explication », relate Deborah Royer.

Ce n’est que trois heures plus tard qu’un contact téléphonique est enfin établi avec la gérante. « Elle nous a dit de rentrer chez nous car elle avait déposé le bilan, racontent, non sans émotion, les deux femmes. Pour elle, c’était de notre faute. On récoltait le fruit de notre travail. »

Difficile de cacher leur colère. Surtout à l’approche des fêtes. « Nous n’avons pas eu notre salaire de novembre et nous n’aurons rien fin décembre. J’élève seule mon enfant de trois ans. Il n’aura pas de Noël cette année », s’alarme Deborah. Sa collègue Annaëlle Rajabally compte sur son compagnon, étudiant en alternance, pour supporter les coûts du foyer. Mais combien de temps ?

« Tout est bloqué »

Surtout que le statut des deux salariées n’est pas clair. « Nous avons contacté le tribunal de commerce. Il n’y a pas de dépôt de bilan. Nous sommes toujours sous contrat. » Information confirmée par le tribunal et le site infogreffe. Impossible donc de chercher un autre travail. Encore moins de s’inscrire à Pôle emploi. « Tout est bloqué. On ne peut rien faire. Alors, on se présente à l’onglerie tous les matins et envoyons un mail pour attester de notre venue. » Inspection du travail, syndicat, tribunal de commerce… Elles frappent à toutes les portes pour débloquer la situation.

Une attitude qui n’est pas du goût de la gérante. « J’ai déposé le bilan le 5 décembre et ça passera le 21 décembre au tribunal. Je suis en situation de liquidation judiciaire, mais elles ne veulent rien entendre. » Selon elle, les deux salariées « ne venaient pas travailler. D’ailleurs, l’onglerie était fermée la semaine précédent la fermeture [N.D.L.R. Semaine de vacances pour l’une et arrêt maladie pour l’autre]. »

« Elle était au courant que cela n’allait pas »

La gérante, qui ne souhaite pas divulguer son identité, indique avoir appelé la manager en sortant du tribunal. « Elle était au courant que cela n’allait pas. Je lui avais proposé de racheter l’enseigne. » Elle se dit « complètement bouleversée. Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on ferme un magasin ». Elle affirme qu’un liquidateur judiciaire prendra contact avec ses salariées et se chargera de les payer. D’ici là ? Deborah Royer a dû prendre rendez-vous avec sa banque.

Auteur : Mélanie BÉCOGNÉE.

Source : Vannes. Juste avant Noël, l’onglerie ferme sans prévenir ses salariées (ouest-france.fr)

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