Victoire judiciaire sur l’île d’Ouessant pour les opposants à l’éolienne du projet PHARES (LT.fr-31/01/23)

La cour administrative d’appel de Nantes a débouté, ce mardi, la société qui porte le projet PHARES (Projet d’hybridation avancée pour renouveler l’énergie dans les systèmes insulaires), qui voulait faire annuler le refus des services de l’État de la laisser implanter une éolienne sur l’île d’Ouessant.
La justice ne permet l’installation d’une éolienne de 67 m sur l’île d’Ouessant. Un projet qui depuis son lancement rencontre une forte opposition locale.

La cour administrative d’appel de Nantes a débouté, ce mardi 31 janvier 2023, la société qui porte le projet PHARES (Projet d’hybridation avancée pour renouveler l’énergie dans les systèmes insulaires), qui voulait faire annuler le refus des services de l’État de la laisser implanter une éolienne sur l’île d’Ouessant.

« En développement » depuis 2016, son projet se décompose de deux hydroliennes Sabella de 500 kW chacune, d’une centrale photovoltaïque de 500 kW mais aussi de cette éolienne de 900 kW. Il vise à assurer « 65 % » de la production énergétique de l’île d’Ouessant, actuellement alimentée par une centrale au fioul acheminé depuis le continent.

Le producteur français d’énergies renouvelables Akuo Energy et le fabricant d’hydroliennes Sabella – qui portent ce projet PHARES – rappellent à ce titre que la consommation énergétique des îliens « dépend aujourd’hui de l’import de 1 600 tonnes de fioul par an » utilisées pour alimenter une centrale thermique. « Cette source d’énergie, coûteuse et polluante, est vouée à disparaître », soulignent les porteurs du projet, soutenus par la région Bretagne, l’Ademe et la mairie.

Le projet PHARES rencontre toutefois l’opposition locale du collectif Ouessant Vent de Bout’, et l’architecte des Bâtiments de France (ABF) avait lui-même rendu un avis défavorable au projet en juillet 2020.

L’éolienne serait « la deuxième construction la plus haute » de l’île

« Le terrain (…) se situe sur un site classé d’une superficie d’environ 350 ha (…) en raison de son caractère pittoresque au regard des paysages finistériens », confirme la cour administrative d’appel de Nantes en préambule de son arrêt.

« Cette qualité tient notamment à la présence de côtes très découpées, avec des falaises rocheuses qui culminent à 60 mètres, des cordons de galets ainsi que la présence d’îlots autour de l’île principale », rappellent encore les juges nantais. « Le plateau de cette dernière est dénudé, dominé par deux phares et une tour radar. »

De son côté, l’éolienne en projet mesurerait « 67 mètres » de haut, en bout de pale, ce qui en ferait « la deuxième construction la plus haute de l’île après la tour radar de 72 mètres ». Le phare du Stiff, haut de 32 mètres, la dépasserait malgré tout de « trois mètres »… mais uniquement en raison de « son implantation sur un terrain plus élevé », relèvent les magistrats.

« Le terrain (…) est situé sur une falaise préservée de constructions, située en surplomb immédiat du trajet des bateaux de passagers arrivant au port du Stiff depuis le continent », rappelle encore la cour administrative d’appel de Nantes. « L’éolienne présente une hauteur correspondant environ au double de celles des falaises littorales proches, ce qui serait de nature à modifier substantiellement les vues sur ce paysage pittoresque classé. »

L’éolienne serait par ailleurs visible de « 38 % » du territoire de l’île d’Ouessant, d’après l’étude paysagère de la société. Pour la défense de ses intérêts, PHARES rappelait qu’il s’agissait du « pourcentage le plus faible » parmi les trois sites d’implantation envisagés, que son poste de livraison allait lui être « revêtu d’un bardage en bois naturel grisé » et que l’emprise au sol de ses constructions serait « limitée ». Mais ses arguments n’ont pas convaincu les juges.

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/victoire-judiciaire-sur-l-ile-d-ouessant-pour-les-opposants-a-l-eolienne-du-projet-phares-31-01-2023-13270276.php

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