VIDÉO. «À 80 ans, j’ai repris le travail» : Jacques, employé de supermarché faute de retraite suffisante. ( Le Parisien – 5/05/23 )

Dans le quartier des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes (91), Jacques a dû reprendre le chemin du travail à presque 80 ans. Le retraité officie désormais dans un rayon de supermarché six heures par semaine. Une situation très difficile pour cet octogénaire malade et paralysé d’un bras.

« Je fais des vertiges, je tombe mais je suis obligé de travailler quand même. Parce qu’avec 900€ de retraite, qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? », confie Jacques, presque 80 ans. Ce retraité, figure bien connue du quartier des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes (91), a repris le chemin du travail en février, faute de pouvoir subvenir à ses besoins : « Quand j’ai tout payé, il ne me reste rien. Donc au lieu de faire la manche, je préfère travailler ».

Ce retraité aux grands yeux bleus œuvre au rayon hygiène et beauté d’un supermarché voisin. Affaibli, paralysé d’un bras et en proie aux tremblements, Jacques est incapable de porter des charges lourdes. Alors 6 heures par semaine, le jeudi et le samedi, il conseille les clients et fait place nette sur les étagères.

« Je n’aurais jamais pensé que j’aurais recommencé à travailler à cet âge-là », pointe-t-il, alors qu’il enfile péniblement sa veste verte de travail. Pour ce Francilien plein de bonhomie, chaque geste du quotidien peut prendre des airs de chemin de croix. Lorsqu’il descend du bus, il craint de chuter, comme il y a quelques semaines. « C’est ça surtout qui me faisait peur, d’avoir des problèmes au magasin et de tomber. Heureusement, jusqu’à présent ça n’est pas arrivé et j’espère que ça ne va jamais arriver ».

Cet emploi lui permet de gagner 300 euros par mois, et d’atteindre les 1 200 euros de revenus. Son patron, un ami, a recruté Jacques malgré les difficultés de ce senior : « Il m’a dit « Ça va te faire un petit complément de revenus, je préfère te voir là, que de te voir mendier » ».

Les amis de Jacques, eux, se désolent de cette situation : « C’est comme si c’était mon papa. C’est de plus en plus dur. Moi je suis responsable d’une association dans le quartier et je vois de plus en plus de personnes de son âge venir récupérer des paniers repas tous les soirs à la distribution, et c’est triste », confie ainsi Ali Gattoufi, éducateur dans cette cité populaire.

Auteur : Laura Wojcik

Source : VIDÉO. «À 80 ans, j’ai repris le travail» : Jacques, employé de supermarché faute de retraite suffisante – Le Parisien

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