Voici quatre idées de l’association Eau et rivières pour lutter contre les sécheresses. ( LT.fr – 04/08/22 – 19h43 ) 

Habitants du pays de Morlaix, Marie-Catherine Lecocq et Jean-Jacques Lohéac sont très investis dans l’association Eau et rivières qui compte une vingtaine d’adhérents localement.
Habitants du pays de Morlaix, Marie-Catherine Lecocq et Jean-Jacques Lohéac sont très investis dans l’association Eau et rivières qui compte une vingtaine d’adhérents localement.

Face à la sécheresse qui sévit en Bretagne et dans le pays de Morlaix, deux bénévoles de l’association Eau et rivières proposent des idées « de fond » pour remédier aux manques d’eau.


1 Informer au maximum des mesures réglementaires
Pour Marie-Catherine Lecocq, bénévole à l’association Eau et rivières, « il faut faire connaître la réglementation, il faut la rendre visible ». Elle, qui a été faite Chevalier de la légion d’honneur en 2017, siège notamment à la Commission locale de l’eau (Cle), le petit parlement local, et est aussi appelée pour des réunions départementales avec les autorités étatiques. Elle était, par exemple, présente à la première réunion sur la sécheresse en février à Quimper. Pour l’arrêté préfectoral, pris le 16 juillet, et qui découle de l’arrêté de février, elle estime qu’« il n’a pas été mis en valeur », « ni été suffisamment relayés et affichés par certains élus ». Elle suppute une raison : « Les mesures sont impopulaires. »

Son collègue Jean-Jacques Lohéac est du même avis. Il estime aussi que « la réglementation n’est pas toujours claire ». Et de s’interroger, par exemple, sur « le pompage de l’Horn », rivière qui est fermée à l’exploitation des eaux brutes à destination de la consommation humaine depuis 2009. Lui y a vu dernièrement « une pompe servant à arroser des champs » en « irrigation de nuit ». Mais même avec « ses connaissances à Eau et rivières », il « ne sait pas si c’est net ou pas ».

Pour le duo de bénévoles, « entre la réglementation et le terrain, ce n’est pas toujours simple ». Il salue d’ailleurs « les contrôles de l’Office français de la biodiversité ».


2 Recréer du bocage, protéger les arbres et les zones humides
Lutter contre le manque d’eau, lutter contre la sécheresse… Pour Marie-Catherine Lecocq, des « solutions sont connues » qui ont été mises en avant dans « le Sage », le Schéma d’aménagement et de gestion des eaux du Léon-Trégor. La bénévole engagée rappelle la nécessité de « capter l’eau, de lui permettre de s’infiltrer dans la terre »… Et pour cela, il « faut recréer du bocage, lutter contre l’artificialisation des sols, ou encore protéger les zones humides qui sont des grosses éponges et ont pour intérêt de restituer l’eau en période sèche ». La liste continue : « Il faut arrêter de raser des arbres anciens, pour certains centenaires, même si à côté, on replante des jeunes. »


3 Réfléchir aux cultures agricoles
Ancien agriculteur en culture bio, Jean-Jacques Lohéac pense aussi qu’« il faudrait avoir une réflexion de fond sur les cultures ». Quelles plantes cultiver ? Une question très importante pour l’engagé à Eau et Rivières et à mettre en relation avec « la responsabilité » de la culture : « Celui qui plante doit être responsable de ses choix, de ses prises de risque. Ce n’est pas à la société d’assumer, ni de financer. »

Il s’interroge par exemple sur un champ léonard vu il y a quelques jours : « Était-ce raisonnable de planter des brocolis pour cet été ? Le brocoli a été planté en mai, alors que nous avions déjà les alertes sur la sécheresse… Ce sont des cultures qui ont besoin d’apport régulier en eau. »


4 Connaître l’état des eaux souterraines
Marie-Catherine Lecocq attend impatiemment « l’étude HMUC [NDLR : analyse Hydrologie, milieux, usages, climat] qui va permettre de faire une estimation des eaux souterraines disponibles, des nappes et de ce qui est réellement potable ». Car « parfois, quand on tombe sur une nappe, on peut aussi tomber sur une bizarrerie », rappelle-t-elle. Cette étude, programmée au niveau de la Cle, lui apparaît « essentielle pour les générations futures et pour les décideurs ».

À l’heure actuelle, la bénévole décrit une situation « paradoxale » : « D’un côté, on essaie de faire prendre conscience aux maires, et à travers eux, aux habitants de l’importance de la consommation d’eau potable… Et de l’autre, avec les forages des agriculteurs par exemple, c’est open bar pour les animaux ».

Source : Voici quatre idées de l’association Eau et rivières pour lutter contre les sécheresses – Sécheresse 2022 dans le pays de Morlaix – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : Cécile Renouard

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