Par Yang SHENG
Global Times est un tabloïd édité en chinois et en anglais qui jouit d’une marge d’autonomie et d’un langage moins diplomatique que les sites officiels gouvernementaux. Mais avec un code, “les experts” désignent en général bel et bien des dirigeants chinois dont la position n’est sensée exprimer qu’un débat d’idées à l’œuvre chez les spécialistes. Leur analyse est que l’UE et l’OTAN sont profondément divisés mais que les États-Unis et le Royaume-Uni se coordonneront pour « dominer davantage l’OTAN » avant le sommet ; transformer « Empêcher la fin de la crise ukrainienne » en consensus de bloc (Publié le 10/07/23).
Avant le sommet de l’OTAN, qui doit se tenir en Lituanie de mardi à mercredi, le président américain Joe Biden s’est rendu au Royaume-Uni, un allié clé de Washington, et a tenu une réunion avec le Premier ministre Rishi Sunak, les analystes chinois affirmant que les États-Unis et le Royaume-Uni tentent de se coordonner sur la manière de dominer davantage et de conserver leur domination de l’OTAN et ils essaieront de faire de leur stratégie d’« empêcher la crise ukrainienne de prendre fin » le « consensus » de l’organisation militaire.
Le président Biden est arrivé à Londres dimanche soir pour le début d’une tournée dans trois pays qui comprend des réunions avec le Premier ministre Rishi Sunak et « une discussion sur le changement climatique avec le roi Charles au château de Windsor » lundi, a rapporté Reuters.
Les analystes ont déclaré que les activités diplomatiques avant le sommet de l’OTAN se concentreront sur le renforcement de la coordination dans la gestion de la crise ukrainienne, l’OTAN étant une plate-forme clé pour la coopération américano-britannique afin d’influencer le développement de la crise géopolitique en cours qui affecte l’ensemble de l’Europe.
Les États-Unis et le Royaume-Uni, qui sont géographiquement éloignés du champ de bataille, sont moins touchés par le conflit que ceux d’Europe continentale, de sorte que Washington et Londres encouragent tous deux Kiev à continuer à se battre plutôt que de faire des efforts de médiation pour un cessez-le-feu, ce qui fera souffrir tout le continent, ont déclaré des experts.
Song Luzheng, expert en politique européenne basé à Paris et chercheur à l’Institut chinois de l’Université Fudan, a déclaré lundi au Global Times que « les pays d’Europe de l’Est comme la Pologne et les pays baltes se félicitent toujours de la présence des États-Unis dans la région et soutiennent fermement l’Ukraine pour continuer à se battre, même si certains pays d’Europe occidentale se lassent de ce conflit et veulent trouver une solution en recherchant l’autonomie stratégique et en se débarrassant. de l’ingérence des États-Unis ».
Cela signifie qu’en influençant les pays d’Europe de l’Est, Washington et Londres sont en mesure de transformer leur volonté en consensus de l’ensemble de l’OTAN, et de l’utiliser pour forcer les principaux membres de l’UE comme la France et l’Allemagne à rester sur leur ligne, et il sera difficile de changer cette situation, a noté Song.
Cependant, l’unité de l’Occident est toujours confrontée à des défis. Associated Press a déclaré lundi dans un rapport qu’alors que le conflit russo-ukrainien se poursuit « sans fin en vue », « l’unité tant célébrée » de l’OTAN fait face à de nouvelles tensions lorsque les dirigeants se réuniront pour leur sommet annuel cette semaine à Vilnius, en Lituanie.
La plus grande organisation militaire du monde « a du mal à parvenir à un accord sur l’admission de la Suède en tant que 32e membre. Les dépenses militaires des pays membres sont à la traîne par rapport aux objectifs de longue date. Une incapacité à faire des compromis sur qui devrait servir en tant que prochain dirigeant de l’OTAN a forcé une prolongation du mandat de l’actuel secrétaire général pour une année supplémentaire », a déclaré le rapport de l’AP dimanche.
Song Zhongping, expert militaire chinois et commentateur de télévision, a déclaré lundi au Global Times que bien que Biden et Sunak se coordonnent et tenteront de renforcer leur domination sur l’OTAN, le prochain sommet exposera les différences entre les membres dans au moins trois domaines : la fourniture d’armes à sous-munitions à l’Ukraine, la demande d’adhésion de Kiev à l’OTAN et l’expansion de l’OTAN à la région Asie-Pacifique.
« Pour Paris et Berlin, ainsi que pour de nombreux autres membres de l’UE, ils se soucient davantage de la sécurité de l’Europe, qui est déjà un formidable casse- tête, et ne sont pas intéressés par les questions de sécurité dans d’autres régions qui sont loin d’eux, mais Washington veut rendre l’OTAN plus internationale, et reproduire la confrontation du bloc, qui a provoqué une énorme crise en Europe. dans la région Asie-Pacifique. Cette décision risquée suscitera certainement l’opposition d’autres membres de l’OTAN », a noté l’expert.
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