À Brest, les professionnels de santé de la maison d’arrêt dénoncent leurs conditions de travail. (OF.fr – 17/04/24)

Le personnel de la santé de la maison d’arrêt de Brest (Finistère) a chanté son mécontentement lors d’une opération de débrayage et de grève, le mercredi 17 avril 2024.
Le personnel de la santé de la maison d’arrêt de Brest (Finistère) a chanté son mécontentement lors d’une opération de débrayage et de grève, le mercredi 17 avril 2024. | OUEST-FRANCE

En s’approchant de la maison d’arrêt de Brest (Finistère), à 11 h 30, on peut être surpris d’entendre plusieurs personnes chanter. « Dans les cellules ils sont entassés. Nous les soignants, nous aimerions leur apporter des soins de qualité. »

Loin d’être une ode à leurs situations professionnelle, les professionnels de santé de cet établissement pénitentiaire ont manifesté pour dénoncer leurs conditions de travail. Avec près de 458 détenus pour 254 places, la maison d’arrêt est en proie à une surpopulation carcérale qui entraîne des tensions et altercations entre les occupants des cellules.

« Ce n’est pas possible pour eux de bien travailler », analyse Thomas Bourrhis, secrétaire générale de la CGT du CHU Brest-Carhaix, venu apporter son soutien aux manifestants.

« On subit des violences verbales »

Solène, infirmière depuis quatre ans au sein de l’établissement, souhaitait travailler en maison d’arrêt pour prendre le temps d’avoir un véritable suivi des patients. « Mais actuellement, c’est difficile d’organiser des entretiens individuels et de bien suivre les profils psychiatriques », déplore-t-elle, un gobelet de café chaud à la main.

Des professionnels de la santé de la maison d’arrêt de Brest (Finistère) ont reproduit les conditions d’incarcérations des détenus, le mercredi 17 avril 2024. | OUEST-FRANCE

La sécurité reste aussi un sujet sensible. « Les détenus sont tellement tendus qu’ils s’en prennent à nous. On subit des violences verbales. Certains reviennent s’excuser, on sait qu’ils ne le pensent pas. Mais ça pèse », détaille Laurence, elle aussi infirmière. En février, une médecin avait été agressée et frappée au sol par une détenue au « profil psychiatrique lourd ».

Rester coûte que coûte

Animés par leurs professions, très peu d’entre eux souhaite pour autant arrêter de travailler dans l’établissement pénitentiaire. « Il ne faut pas généraliser ces violences, qui sont dues à leurs conditions de détention. On continuera à les soigner, car ils ont besoin de nous », conclut Brieuc, médecin.

Auteur : Marie RABIN.

Source : https://www.ouest-france.fr/societe/prison/a-brest-les-professionnels-de-sante-de-la-maison-darret-denoncent-leurs-conditions-de-travail-a00ff4b2-fcb6-11ee-9b3d-44ca7a681769

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