Pour « plus de justice sociale », les tarifs de la deuxième tranche commencent désormais à 1 € au lieu d’1,20 €. En contrat avec Elior, la Ville de Brest (Finistère) réfléchit à repasser en régie directe.
Par Frédérique GUIZIOU.
En cette rentrée scolaire de septembre 2024, c’est « la grande fierté » d’Émilie Kuchel, l’adjointe en charge de la politique éducative à Brest : la baisse des tarifs de la cantine pour 75 % des familles.
« De plus en plus de familles nous disaient que la cantine était devenue trop chère, commence Émilie Kuchel. Dans un contexte inflationniste, qui a durement touché les familles, on lance cette mesure forte à destination des moins favorisées. »
Cette « réforme de fond », qui concerne également les accueils périscolaires, « vise à plus de justice sociale » : « L’accès du plus grand nombre à des repas équilibrés et de qualité est l’un des piliers de la restauration scolaire de la municipalité, continue Émilie Kuchel. Le midi, près de 40 % des enfants qui mangent à la cantine sont issus de familles qui vivent sous le seuil de pauvreté. »
Avant, le tarif maximal était aussi bien payé par les familles du bas de la classe moyenne que par les familles les plus aisées. Le passage de quatre à dix tranches différentes de tarifs crée « une plus grande progressivité ». Les tarifs de la deuxième tranche commencent désormais à 1 € au lieu d’1,20 €.
13 € d’économie chaque mois
Le tarif maximal passe de 5,30 € à 6,20 €. Un tarif inférieur à ceux pratiqués par la plupart des grandes villes qui sont entre 7 et 8 € par repas. Un tarif encore bien inférieur au coût du repas, 38 €, que paye la collectivité, une fois les matières premières et les charges calculées.
« Pour une personne au Smic, ça représente une économie de 13 € chaque mois par enfant, ce qui n’est pas négligeable quand on a plusieurs enfants, détaille Emilie Kuchel. Et pour les familles qui gagnent plus de 6 000 € par mois, ça représente « seulement » 70 € de plus par an.
La cantine en régie directe ?
Autre réflexion en cours sur la gestion de la cantine, la poursuite de la délégation de service public (DSP) signée en 2022, pour sept ans avec Elior, spécialiste de restauration collective.
Face aux 6 600 repas servis chaque jour, la collectivité estime que l’entreprise nationale « met du temps à répondre aux demandes, aux évolutions » et qu’elle a « du mal à privilégier les filières locales ». Brest va-t-elle repasser en régie directe, un changement radical et forcément complexe ?
« En tant que collectivité, notre but n’est évidemment pas de gagner de l’argent, on veut juste reprendre la main, déjà, sur les approvisionnements, explique Émilie Kuchel. Nous sommes particulièrement exigeants et ambitieux sur le bio, sur les filières locales. Mais pour Elior, travailler avec des pêcheurs ou des agriculteurs finistériens, c’est très compliqué. » Le chantier est lancé…
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