Première audition d’un des militants et défenseurs de l’hôpital de Carhaix ce mardi 14 mai, au commissariat de Quimper. Quelque 200 personnes ont manifesté leur soutien à Matthieu Guillemot, qui a passé deux heures sous le régime de la garde à vue.
Par Johanne BOUCHET.
Les défenseurs de l’hôpital de Carhaix n’ont pas failli à leur réputation. Ils étaient 200 ce mardi 14 mai, dès 8 h 30, devant la préfecture du Finistère, à Quimper, plus que jamais déterminés à montrer leur soutien à Matthieu Guillemot, militant et défenseur de l’hôpital de Carhaix. Ce dernier était le premier d’une dizaine de militants au total, à être convoqué au commissariat de Quimper, pour « séquestration et violences ». Le 14 septembre 2023, ils avaient envahi les locaux de l’agence régionale de santé, à Quimper, pour demander la réouverture des urgences de Carhaix, 24 h/24.
« Aucune violence ni dégradation n’ont été commises »
« J’aborde cette audition très sereinement. Aucune violence ni dégradation n’ont été commises le 14 septembre dernier. À Carhaix, on a l’habitude de se battre. Notre force, c’est la détermination sans faille et la non-violence », a commenté celui qui est aussi porte-parole du comité de vigilance de l’hôpital, avant son audition. Au-delà de sa convocation, le Carhaisien n’a, à aucun moment, perdu de vue son combat. « Un protocole de sortie de crise a été signé et n’est pas appliqué. Les signataires mettent le Centre-Bretagne en danger. Ce sont eux qui devraient être en garde à vue. On ne cédera jamais ».
Philippe Poutou admiratif des Carhaisiens
Des nombreux militants avaient fait le déplacement. Mais aussi des élus comme la députée de la 6e circonscription, Mélanie Thomin, ou encore le maire de Carhaix, Christian Troadec, qui avait lui-même appelé à la mobilisation. Le militant a aussi pu compter sur le soutien de Philippe Poutou, porte-parole du NPA, qui est resté jusqu’à sa sortie du commissariat. « Ce sont des choses graves qui se passent. Il y a une bataille à mener. C’est important de ne pas sacrifier le service public. C’est chouette de voir la mobilisation des Carhaisiens alors, qu’aujourd’hui, l’ambiance est plus à la résignation quand un service ferme », a-t-il exprimé.
Deux heures de garde à vue
Matthieu Guillemot est ressorti du commissariat après deux heures d’audition sous le régime de la garde à vue. « Je suis père de deux enfants et restaurateur, avec un casier judiciaire vierge. Si on m’avait dit que pour avoir lutté pour l’égalité des soins, je finirais dans une cellule de 2 m2 décoré de vomi, de crachats et de sang sur les murs. Non, ça ne passe pas. Ils veulent nous faire peur, mais ce qu’ils vont récolter, c’est de la colère ! » Le militant a assuré que les mobilisations seraient renouvelées, à Quimper, lors de chacune des auditions suivantes, prévues jusqu’au 28 mai.
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