Le collectif quimpérois Urgence, un toit pour tous sollicite la Ville pour mettre une famille de migrants et au moins deux de ses enfants temporairement à l’abri. La Ville et QBO se retournent vers l’État et la députée Le Meur.
Par Olivier SCAGLIA.
Cette famille originaire d’Albanie, composée des deux époux et de leurs trois enfants âgés de 10, 13 et 16 ans, était prise en charge depuis plusieurs mois par le Centre d’accueil des demandeurs d’asile, à Quimper. Et hébergée dans un logement dédié à Ergué-Gabéric en attendant la décision administrative. Elle a été déboutée de sa demande de droit d’asile et s’est vue signifier une obligation de quitter le territoire. « Aujourd’hui, cette mesure administrative est contestée devant le tribunal. Mais la famille s’est vue notifier la fin de ses droits et s’est donc retrouvée à la rue voici quinze jours », explique une porte-parole du collectif quimpérois Urgence, un toit pour tous.
Rassemblement devant la mairie
Une vingtaine de ses membres était rassemblée ce mardi 26 novembre, à 16 h 30, devant la mairie de Quimper où ils souhaitaient être reçus par la maire Isabelle Assih après lui avoir adressé un courrier présentant la situation. En vain. « Les deux plus jeunes enfants sont aussi dehors. L’aîné est pensionnaire dans le lycée où il suit une formation professionnelle », complète l’une des militantes.
« Il y a eu un élan populaire des parents d’élèves des écoles où sont scolarisés les enfants pour financer des nuits d’hôtel. Des associations quimpéroises l’on fait aussi. Elles arrivent au bout de leurs possibilités. Mais nous refusons que des familles avec enfants soient à la rue », ajoute-t-elle. Un autre membre du collectif de compléter : « Qui plus est dans une ville gauche, défendant des valeurs de solidarité ! Nous parlons d’une mise à l’abri ! »
Députée et préfecture sollicitées
« La situation a été relayée auprès à Mme la députée afin qu’une réponse puisse être apportée. Les services de l’État, compétents au regard de la situation de cette famille ont également été saisis », font savoir QBO et la Ville dans un communiqué, indiquant que leur action « ne peut s’inscrire que dans le cadre de la légalité et des compétences des collectivités ». « Ni la Ville ni l’Agglomération ne font la Loi, ne décident des enveloppes nécessaires au fonctionnement de l’hébergement d’urgence dans le Finistère, ne décident des personnes qui y ont accès », signalent-elles.
Ni la Ville ni l’Agglomération ne font la Loi, ne décident des enveloppes nécessaires au fonctionnement de l’hébergement d’urgence dans le Finistère ; ne décident des personnes qui y ont accès
« Nous avons questionné la préfecture pour voir quelles réponses peuvent être concrètement apportées. S’agissant des personnes sans-papiers, c’est la préfecture qui juge de la vulnérabilité », ajoutait en fin d’après-midi Matthieu Stervinou, adjoint en charge des solidarités. « Il n’y a pas eu de retour à ma connaissance ».
QBO de rappeler son engagement dans la lutte contre le « sans-abrisme » : « 42 personnes vivant dans la rue ou en situation de mal-logement ont été accompagnées. Près de la moitié d’entre elles a pu depuis accéder à un logement durable, dans le parc social ou privé ou dans des dispositifs d’insertion ».
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