L’association Massiwa 29 est née à Quimper dans le but de soutenir les sinistrés du cyclone qui a touché Mayotte le 14 décembre. Parmi ses objectifs, figurent aussi la diffusion de la culture mahoraise, ainsi que le soutien aux étudiants et aux familles endeuillées.
Par Anne-Marie QUEMENER.
Le cyclone Chido a mis Mayotte, cet archipel français de l’océan Indien, sous le feu des projecteurs. Et, dans ce malheur, réveillé la communauté mahoraise de Quimper. Depuis la catastrophe, survenue le 14 décembre 2024, elle s’organise et se mobilise pour venir en aide aux sinistrés, notamment via une collecte de dons.
Ce soutien se structure depuis début janvier au sein d’une association, Massiwa 29, qui revendique déjà 36 membres de la communauté mahoraise, mais aussi des communautés comorienne et malgache. Ils se disent très « touchés », « bouleversés » même, par la mobilisation des Quimpérois « qui, avant, ne connaissaient même pas Mayotte ».
Un premier conteneur est parti
L’appel aux dons a, en effet, été largement entendu : « Nous avons compté une centaine de cartons, contenant notamment des vêtements, mais aussi des conserves alimentaires et des packs d’eau, indique Djaouhari Fabi, 26 ans, élue présidente de Massiwa 29. Des particuliers nous ont aussi remis de l’argent que nous avons utilisé pour acheter des produits d’hygiène ». Un camion a été loué pour acheminer les dons vers Brest où ils ont été pris en charge par l’Association sportive et culturelle (ASC) mahoraise de Brest. Le conteneur a pris la direction de Mayotte le 3 janvier. Il mettra au maximum 40 jours à atteindre l’archipel.
À lire sur le sujetÀ Brest-Bellevue, deux associations font une collecte pour faire partir un conteneur vers Mayotte
À la recherche d’un lieu de stockage
Dans le but d’acheminer un second conteneur en mars, Massiwa 29 poursuit sa collecte de dons, centralisés à la MPT de Penhars, notamment d’eau et de produits d’hygiène (dentifrice, savon, couches pour bébé, protections périodiques…). « Le problème, déclare Djaouhari Fabi, c’est que nous ne disposons plus de la salle de danse de la MPT de Penhars pour assurer tout le stockage. Avec le soutien de la mairie de Quimper, nous recherchons un autre lieu. En attendant, nous stockons dans un appartement ».
Trouver une solution relève de l’urgence : « Une entreprise nous a proposé 14 500 pièces textiles (serviettes, tee-shirts adultes, vêtements pour bébé…). Nous n’avons pas encore donné suite, faute de lieu de stockage », regrette Djaouhari Fabi.
Un premier événement le 19 avril
Une fois les conséquences du cyclone gérées, la jeune association, veut se positionner sur d’autres terrains. Elle entend notamment partager la culture mahoraise à travers des événements festifs. Le premier aura lieu samedi 19 avril 2025, à la salle Dan ar Braz. Ses contours sont encore à préciser. L’aide administrative aux jeunes étudiants mahorais qui arrivent en métropole, ou encore le soutien financier aux familles de défunts qui souhaitent rapatrier les corps sur l’île figure aussi dans ses prérogatives.
À lire sur le sujetÀ Pluguffan, après le cyclone à Mayotte, l’artiste Mikidache veut sensibiliser les habitants à la culture mahoraise
Djaouhari Fabi, dont la famille vit encore sur l’archipel, se nourrit de ce projet associatif pour avancer, avec résilience, et l’amour pour Mayotte chevillé au corps. « Maintenant j’arrive à en parler sans verser de larmes ». Mais l’émotion n’est jamais loin de la gagner. Son île lui « manque beaucoup ». Son projet : retourner y vivre et travailler en tant qu’aide-soignante. Quitte à affronter de nouvelles crises climatiques. « C’est la vie… »
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/aider-les-sinistres-du-cyclone-chido-et-faire-connaitre-mayotte-lassociation-massiwa-29-est-nee-a-quimper-lt-fr-9-01-25/