L’austro-fascisme, une longue histoire*…Ici le chancelier Engelbert Dollfuß (1892-1934)
En Autriche c’est donc pire que prévu.
Les néofascistes du FPÖ obtiennent 29,2% des voix et 58 députés
La droite ÖVP 21% et 52 députés
Les sociaux-démocrates SPÖ 21% et 41 députés
NEOS (libéraux) 8,9% et 17 députés
Les Verts 8% et 15 députés
Le KPÖ (communiste) ne parvient pas à franchir la barre des 4% , il n’obtient que 2,3%.
C’est un bond de près de 13 points par rapport au scrutin précédent que réalise le FPÖ (Freiheitliche Partei Österreichs). Et on ne pourra pas dire que l’abstention a été massive puisque la participation a été exceptionnellement forte:74,9 % des électeurs ont voté.
Marine Le Pen exulte: « Après les scrutins italiens, néerlandais et français, cette lame de fond qui porte la défense des intérêts nationaux, la sauvegarde des identités et la résurrection des souverainetés, confirme partout le triomphe des peuples ».
Le chef du parti, Herbert Kickl, a prôné la mise en place d’une politique de remigration en Autriche ( déchoir de leur nationalité et d’expulser des Autrichiens d’origine étrangère) et la levée des sanctions contre la Russie. Adepte des discours complotistes et confusionnistes, il n’a cessé de dénoncer le « communisme climatique » . Il n’a pas hésité à se présenter comme « le chancelier du peuple », une expression utilisée auparavant par les nazis.
La droite (ÖVP) n’a pas rejeté l’éventualité d’une coalition gouvernementale avec le FPÖ, elle qui a nettement durci sa politique sur l’immigration ces dernières années et est déjà alliée avec l’extrême-droite dans trois régions du pays. Mais elle a aussi la possibilité de s’allier aux sociaux-démocrates et aux libéraux.
Il n’est donc pas dit que le nazillon Herbert Kickl devienne chancelier.
Mais il reste que le fond de l’air est franchement brun en Autriche où les droites sont à 65% avec sa composante néofasciste à 30%.
Antoine Manessis
* Echos de l’histoire. La bourgeoisie et la droite autrichienne vénère toujours le régime de Dollfuss issu du courant de droite « social-chrétien » qui instaura une dictature austro-fasciste inspirée par l’Italie de Mussolini et fortement teintée de cléricalisme. Dollfuß qui disait « De mon point de vue il faut tout faire, pas à pas, pour mettre les marxistes à genoux », qui interdit le KPÖ en 1933 puis en 1934 écrase au canon une insurrection sociale-démocrate : 300 morts.
Source : http://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2024/09/autriche-pire-que-prevu.html
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