Fermé depuis bientôt un mois, le Géant Casino de Brest laisse toute une galerie commerciale sans sa principale attraction. Si la plupart des enseignes survivent, l’allée située juste en face des anciennes caisses souffre d’un manque de passage flagrant.
Par Matéo BONIN.
« Est-ce que la galerie marchande va continuer à vivre sans l’hyper ? » : c‘est la question que posait François Cuillandre, maire de Brest, à propos de la galerie du Phare de l’Europe, dans l’émission Bonjour Bretagne sur Tébéo le 23 septembre 2024. Près d’un mois après la fermeture de l’hypermarché historique, premier Rallye (ancien nom des magasins Casino) fondé par Jean Cam en 1968, des débuts de réponse se font sentir, notamment dans l’allée située en face des anciennes caisses, là où de grandes plaques en bois blanc ont été installées. L’horizon est fermé et un vigile fait des allers-retours dans le quasi-vide toute la journée.
« C’est comme si le fond n’existait pas »
La situation est bien résumée par Cécile, vendeuse chez « Naf Naf », dans l’angle de la grande verrière. « C’est de pire en pire en fonction de votre position dans l’allée. La plupart des gens tournent au « Cultura » et ne vont pas aller dans cette impasse. C’est comme si le fond n’existait pas », raconte-t-elle. Au fond, tout au bout, c’est le bar-Maison de la presse « Hexagone ». Le mari d’une des salariées lançait un appel en début de semaine sur Facebook pour que les visiteurs de la galerie n’oublient pas cette allée un peu à l’écart et ses commerces. « Avant, aux vacances de la Toussaint, il y avait des animations comme la patinoire en 2022. Les parents laissaient leurs enfants et venaient dans les boutiques. Maintenant, c’est un peu triste », constate Claire, de « Naf Naf ».
La clientèle fidèle est toujours là, celle de passage a quasiment disparu
Alors, sans cette activité inhérente à l’hypermarché, certaines boutiques de la galerie ont déjà jeté l’éponge, comme « Waffle Garden ». Benjamin Tanguy, cogérant, explique son départ ainsi : « Tout le monde s’en doutait, mais la galerie est devenue fantomatique. On n’est clairement pas à l’abri de nouvelles mauvaises surprises dans les prochains mois ». Les enseignes restantes se reposent sur leurs clients fidèles. Juliette est manager depuis un an et demi à la boutique de cosmétiques « Bleu Libellule », avant-dernière de l’allée. « C’est sûr que travailler dans le calme, sans les bips des caisses, c’est plus agréable. Mais on a beaucoup moins de clients occasionnels, de passage ».
Du côté de la boutique « Bouygues Telecom », un peu plus haut, même écho. « On n’a pas de baisse d’affluence nette mais la plupart des gens sont déjà clients chez nous, on a beaucoup moins de prospects », nous confie l’un des salariés du magasin de téléphonie.
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Pas de catastrophisme : les fêtes de fin d’année en verdict
Cependant, concernant le nerf de la guerre, le chiffre d’affaires, la bascule n’est pas notable. Pauline, salariée de « L’art du cuir » situé juste avant l’allée, constate que « les chiffres suivent leur trajectoire d’octobre 2023 ».
Du côté de « Naf Naf », pas loin, il y a bien une baisse, mais pas catastrophique, et surtout le soir. « Sur notre tranche 19 h – 20 h, on a 4 % de diminution du chiffre par rapport à l’année dernière », renseigne Cécile.
On a 4 % de diminution du chiffre par rapport à l’année dernière
Le bilan des commerçants de l’allée n’est donc pas alarmiste, même s’il est un peu hâtif. Juliette, de « Bleu Libellule », attend les fêtes de fin d’année, qui seront « le verdict parlant au niveau des chiffres ».
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