Juliette Coz, 21 ans, qui se destinait à être policière, mène désormais une enquête historique sur les événements ayant fait basculer la liesse de la Libération en une horrible tragédie pour la commune de Plouvien (Finistère).
Alors qu’elle entame son master Civilisations, cultures et sociétés (option histoire contemporaine) à l’Université de Bretagne occidentale (UBO) de Brest, l’étudiante Juliette Coz, de Loc-Brévalaire, a naturellement proposé à son directeur de mémoire, l’historien Sébastien Carney, un sujet en lien avec une histoire familiale. Débutent ainsi ses recherches sur les massacres des 7, 8 et 9 août 1944 à Plouvien, et Loc-Brévalaire
insiste-t-elle, car, devant la ferme de sa grand-mère à Coat-Saliou, se dresse une stèle commémorative en hommage, à Drien Coz, le frère de son arrière-grand-père, abattu par une colonne de soldats allemands se repliant vers Brest, le 9 août 1944. Même si on ne l’a pas connu, ni connu ses frères et sœurs, c’est important et fort en mémoire et en histoire
, confie l’étudiante, qui épluche désormais les archives de tous horizons.
Recherches historiques
Car si le sujet a une résonance particulière pour elle, Juliette Coz ne craint pas d’altérer son jugement. J’arrive à me défaire de cette histoire et prendre un point de vue d’historienne sur les faits
, souligne celle qui emboîte le pas à l’historien Dimitri Poupon, ayant travaillé récemment sur le massacre de Penguérec, à Gouesnou.
De Rennes à Quimper, la Brévalairienne sonde les fonds d’archives et notamment les rapports d’enquêtes d’après-guerre. Un travail qui viendra sans nul doute compléter celui mené de main de maître par l’historien local Louis Bothorel (1925-2020), qui s’était essentiellement basé sur des témoignages d’habitants et une bibliographie locale pour dresser une fine chronologie des évènements dans son ouvrage paru en 1989. Ce livre reste une référence incontournable
, précise Juliette Coz.
Recueillir les derniers souvenirs
À l’approche du 80e anniversaire de la Libération de l’arrondissement de Brest, et de cette tragédie ayant eu lieu dans la commune, l’équipe municipale planche sur une éventuelle manifestation plus marquée que d’habitude, ou peut-être plus simplement basée sur le recueillement
, informe le maire de Plouvien, Hervé Oldani. Les familles des victimes (33, dont la plus jeune avait 4 ans) sont encore marquées par ces événements et ne manquent jamais la commémoration.
C’est d’ailleurs vers les familles que se tourne également Juliette Coz afin de collecter les derniers témoignages des habitants de Plouvien et alentours. C’est vraiment important de les avoir, c’est maintenant ou jamais.
Renseignements : Juliette Coz, tél. 06 31 94 49 53 ; courriel, juliette.coz@orange.fr
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