Macron contre les droits des femmes (IO.fr-8/03/24)

Par Bruno RICQUE.

Macron prévoit de participer et de prendre la parole à la cérémonie de scellement de la Constitution par le garde des Sceaux, après que le Congrès aura voté l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, vendredi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Faudrait-il croire Macron et son gouvernement quand ils prétendent défendre les droits des femmes, ce sur quoi insistent les médias en ce moment à la veille du 8 mars ?

L’intersyndicale nationale CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires a signé un appel au 8 mars 2024, journée de mobilisation pour les droits des femmes, « pour l’égalité réelle ». Mais à sa lecture une question se pose : peut-on défendre les droits des femmes sans mettre en cause de bout en bout la politique de Macron ?

Interviewée avant la cérémonie des Césars sur ces questions, une représentante du collectif 50/50 insistait sur l’importance du Code du travail et de son respect. Elle a raison.

La déréglementation, c’est une arme contre les droits des femmes. Mais qui en est responsable ?

Macron et les gouvernements précédents n’ont cessé de s’en prendre au Code du travail aux conventions collectives (ordonnances Macron et loi Travail) et à toutes les garanties.

Cela n’a fait qu’aggraver les inégalités, bien réelles, et créer un cadre de travail propice à toutes les pressions patronales, hiérarchiques dont les femmes sont les premières victimes.

Suppression des CHSCT, salaire au mérite dans la Fonction publique

Concernant ces questions, un syndicaliste a écrit il y a peu : « Dans le privé, le premier facteur explicatif de l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes cadres est les primes et la part variable de la rémunération. La rémunération au mérite individualise le management et généralise la concurrence au sein des équipes. La rémunération au mérite soulève la question de l’indépendance des agents. L’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans la fonction publique est de 19 %, contre 26 % dans le secteur privé. L’un des principes du statut général des fonctionnaires est l’égalité, fondement essentiel d’égalité de traitement. Le gouvernement veut la casser…  »

Après avoir supprimé les CHSCT dans le privé, Macron les a fait supprimer dans la fonction publique. Pourtant, ce sont des outils de lutte contre les violences faites aux femmes qui ont la capacité de travailler des plans de prévention et d’accompagner les victimes.

Aujourd’hui Macron, Attal, et Guérini (ministre de la Fonction publique) annoncent qu’il faut casser le statut et instaurer le salaire au mérite dans la fonction publique.

Comment ne pas voir que c’est une menace contre toutes les femmes ? Elles risquent d’être pénalisées insidieusement à chaque étape, pour les congés maternité, pour les congés maladie, avant ou après le(s) congé(s) de maternité.

Les chefs, à différents niveaux, auront de nouveaux moyens de pression pour discriminer, demander aux femmes de se taire, d’accepter l’inacceptable.

Défendre les droits des femmes n’est-ce pas demander le rétablissement des CHSCT, l’égalité salariale, la défense du statut contre le salaire au mérite… Toutes mesures et protection que Macron refuse ou détruit sciemment.

Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/03/08/macron-contre-les-droits-des-femmes/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/macron-contre-les-droits-des-femmes-io-fr-8-03-24/

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