Raphaël Rapha est mort sur son lieu de travail, à la Socorex, à Concarneau (Finistère), le 25 avril 2022. Le parquet de Quimper a ouvert une information judiciaire en décembre 2023. L’épouse du défunt et le collectif Familles : stop à la mort au travail, souhaitent rendre visible les accidents du travail et obtenir des réponses sur les circonstances du drame. Ils organisaient une marche blanche à Concarneau, le samedi 24 février 2024.Par
Par François SCHOCKWEILLER.
La marche blanche en mémoire de Raphaël Rapha, mort sur son lieu de travail, à la Socorex, le 25 avril 2023, a rassemblé une soixantaine de personnes. À Concarneau (Finistère), Théodora Danielle, l’épouse du défunt et le collectif Familles : stop à la mort au travail, souhaitent obtenir des réponses de la justice sur les circonstances du drame.
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La marche a débuté, à 14 h, sur le quai d’Aiguillon pour se terminer sur le quai Nul, par une série d’hommages. Les militants, l’épouse, ses enfants et les proches ont ensuite jeté à la mer des roses blanches. « C’est en sa mémoire. On aimait se promener sur le quai », indique avec nostalgie Théodora Danielle Rapha, qui décrit un homme investi dans son travail et auprès de sa famille.
« Pourquoi ? »
Pour Matthieu Lépine, auteur du livre L’Hécatombe invisible : Enquête sur les morts au travail, présent lors de la marche blanche : « On joue la surprise à chaque accident mortel au travail, mais il existe généralement des avertissements, à travers les arrêts maladies ou les blessures sur son lieu de travail. »
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Dans le cas de Raphaël Rapha, la justice interroge une erreur humaine, qui aurait pu conduire à la chute mortelle dans la broyeuse. « Il peut y avoir une erreur humaine lors de tels drames, poursuit Matthieu Lépine. Mais les chiffres montrent une hausse des accidents du travail. Même s’il y a une erreur humaine, il faut chercher la cause dans les conditions de travail. Les accidents du travail ne sont pas des faits divers. Raphaël était expérimenté et formé au secourisme, la situation interroge. »
Des questions, Théodora-Danielle n’en manque pas : « Pourquoi était-il seul ce jour-là ? Pourquoi la machine continuait de fonctionner pendant son intervention ? Où était le bouton d’arrêt d’urgence ? » Autant d’interrogations pour lesquelles elle attend une réponse de la part du parquet de Quimper, qui a ouvert, en décembre 2023, une information judiciaire pour homicide involontaire et infraction connexe en lien avec le droit du travail.
Le collectif Familles : stop à la mort au travail, rappelle que, « en France, il y a deux morts par jour au travail et c’est le rôle de l’employeur d’assurer la sécurité des salariés ».
Du côté de la Socorex, Frédéric Toulliou, le directeur général, indique partager la peine de la famille : « C’est un traumatisme pour l’entreprise et pour tout le monde. »
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