Michel Barnier Premier ministre : environ 1 500 manifestants dénoncent un « coup de force » (LT.fr-7/09/24)

Message clair et concis de manifestantes, adressé au président Macron, de la place de la Résistance, ce samedi 7 septembre à Quimper. (Le Télégramme)

Environ 1 500 personnes ont manifesté dans les rues de Quimper, ce samedi 7 septembre. Ils considèrent la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre comme un « coup de force » politique exprimant un « déni de démocratie ».

Par Olivier SCAGLIA.

« Le processus démocratique n’est pas respecté par Macron. Il met en place un Premier ministre issu d’un parti qui a obtenu 6 % des voix aux élections et qui ne pourra gouverner qu’avec l’accord de l’extrême-droite », livre Marc, 70 ans, pour expliquer sa présence dans un cortège de manifestants, à Quimper, que l’on n’avait pas vu aussi fourni depuis longtemps. Pas autant que lors des mobilisations contre la réforme des retraites, mais environ 1 500 personnes ont battu le pavé de la ville préfecture ce samedi 7 septembre 2024.

Dans le bas de la rue Kéréon, à Quimper, ce samedi 7 septembre.
Dans le bas de la rue Kéréon, à Quimper, ce samedi 7 septembre. (Le Télégramme)

Lancé partout en France par le Nouveau Front populaire et traversant organisations syndicales et associations, l’appel aurait pu plus largement rassembler sur la partie gauche de l’échiquier politique cornouaillais.

Trois sensations dominent, au terme d’une manifestation qui s’est déroulée dans une ambiance bon enfant à Quimper, comme très souvent, et par des conditions météo très clémentes.

« On atteint pour moi un déni de démocratie et défaitisme qui est assez indécent. Je pense qu’il y a un problème de dignité dans notre système démocratique actuel. »

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Rajeunissement

D’abord, le notable rajeunissement des participants dépasse l’illusion donnée par le symbolique positionnement, en tête de cortège, d’un petit groupe de jeunes militants du mouvement des Jeunes communistes de France. Toujours beaucoup de cheveux blancs dans la manif’, mais aussi de nombreux actifs et davantage de jeunes adultes. Un espace de contestation sociale voyant s’exprimer au moins trois générations paraît suffisamment rare, ces dernières années à Quimper, pour être souligné.

L’indéboulonnable Raymond Biger de Solidaires Quimper, aux côtés de jeunes militants communistes, pour un temps de parole partagée, avant le départ du cortège, place de la Résistance à Quimper, ce samedi vers 14 h 30.
L’indéboulonnable Raymond Biger de Solidaires Quimper, aux côtés de jeunes militants communistes, pour un temps de parole partagée, avant le départ du cortège, place de la Résistance à Quimper, ce samedi vers 14 h 30. (Le Télégramme)

« Pour moi, c’était important d’être là aujourd’hui, même si je ne suis pas très coutumière des manifs. On atteint pour moi un déni de démocratie et défaitisme qui est assez indécent. Je pense qu’il y a un problème de dignité dans notre système démocratique actuel », explique par exemple Mathilde, 29 ans, libraire de formation.

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Vers un durcissement ?

La sensation ensuite, qu’une partie de la gauche cornouaillaise n’a pas répondu à l’appel du Nouveau Front populaire. Au rayon institutionnel, par exemple, peu de figures du Parti socialiste ou réputées proches, ce samedi, que les manifs quimpéroises avaient pourtant l’habitude de retrouver dans les meilleurs épisodes des différentes unions à gauche.

Place de la Résistance à Quimper avant le départ du cortège de manifestants.
Place de la Résistance à Quimper avant le départ du cortège de manifestants. (Le Télégramme)

Sensation, enfin, dans un cortège plus sonore et dynamique, de voir réapparaître des couleurs très identifiées un peu oubliées. Comme le fluo des gilets jaunes. Par petite touche, hier. Mais une vraie présence marquée par une certaine détermination. Qui s’est matérialisée par la volonté de bloquer dans le calme le carrefour à l’intersection du quai de l’Odet et de la rue du Préfet-Collignon, après la dispersion du gros de la manifestation.

À Quimper, en fin de manif, ce samedi 7 septembre.
À Quimper, en fin de manif, ce samedi 7 septembre. (Le Télégramme)

Rapidement et calmement délogée par les forces de police. Mais peut-être bien à entendre comme un petit coup de semonce dans la ville préfecture.

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper-29000/michel-barnier-premier-ministre-environ-1-500-manifestants-denoncent-un-coup-de-force-6656530.php

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