Présent à Lorient et Brest, l’industriel français engrange les commandes dans un contexte de guerre et de tensions mondiales incitant les États à accélérer leurs investissements dans la défense. Le salon Euronaval, qui démarre à Paris Nord Villepinte, devrait confirmer cette tendance.
Par Philippe CREHANGE.
Guerre en Ukraine, tensions en mer de Chine et en mer rouge… Alors que les conflits de haute intensité font leur retour, les États accélèrent en matière de réarmement. La France, malgré sa situation financière critique, prévoit dans le cadre de son projet de loi de finances 2025 une enveloppe de 50,5 milliards d’euros pour ses armées, soit une hausse de 3,3 milliards par rapport à la loi de finances initiale de 2024 et sa loi de programmation militaire 2024-2030. Un contexte porteur pour l’industrie de la défense, à l’image de Naval Group qui multiplie depuis deux ans les contrats. Et une dynamique ayant des répercussions économiques pour ses différents sites, notamment en Bretagne, à Lorient et Brest.
Grèce, Belgique, Pays-Bas…
Parmi les programmes en cours, les frégates de défense et d’intervention (FDI) développées pour la France, avec de premiers essais en mer en ce moment, séduisent au-delà des frontières hexagonales. La marine grecque en a commandé trois et des négociations sont en cours pour une quatrième. Au total, entre les deux pays, ce sont six FDI qui sont actuellement présentes sur la chaîne de production lorientaise. Deux autres, pour la marine française, vont suivre. Naval Group bataille également face à ses concurrents pour tenter d’en vendre cinq à la Norvège.
Toujours côté navires de surface, l’entreprise française présidée par Pierre Éric Pommellet a signé un contrat avec les marines belge et néerlandaise pour douze bateaux de lutte contre les mines (six pour chacune), avec une première sortie en mer cet été. Le programme est développé en partenariat avec les chantiers Piriou, à Concarneau. Le premier navire, pour la Belgique, doit être livré à l’été 2025. En matière d’export, Naval Group a aussi récemment vendu 11 corvettes Gowind, la commande la plus récente datant de juin avec les Émirats arabes unis.
Sous-marins
Mais Naval Group, ce ne sont pas que des navires. L’annulation en 2021 par l’Australie d’une méga commande de douze sous-marins avait braqué les projecteurs sur cette autre activité de l’industriel. Un épisode dont il s’est bien remis. Car entre-temps, il a livré à la Marine nationale deux Barracuda à propulsion nucléaire – le Suffren et le Duguay-Trouin – avant un troisième en fin d’année (le Tourville).
Parallèlement, un contrat a été signé avec les Pays-Bas pour quatre sous-marins de la même famille Barracuda, cette fois-ci à propulsion conventionnelle. Les deux premiers devraient être livrés dans les dix ans. À l’international, d’autres commandes ont été passées avec l’Indonésie, l’Inde, le Brésil. Pour ces deux derniers pays, « ce sont deux bons exemples de transfert de technologie dont le principe consiste à produire localement des sous-marins », explique-t-on chez Naval Group, citant par ailleurs la Pologne comme prospect.
Cette pluie de contrats signés et à venir est au cœur des présentations faites lors du salon Euronaval, ouvert ce lundi et qui se tient jusqu’au 7 novembre à Paris Nord Villepinte. Un rendez-vous bisannuel incontournable pour l’industriel. « C’est le plus grand salon du naval de défense dans le monde. C’est un moment d’échanges, de dialogue et cela génère pas mal de créativité », souligne un porte-parole d’un groupe qui emploie 16 300 salariés (équivalent temps plein) pour un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros.
À voir sur Tébéo et TébéSud
Hubert Coudurier recevra dans « Le Café du commerce » Pierre Éric Pommellet, P-DG de Naval Group, vendredi 8 novembre à 19 h 15.
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