Après avoir été condamné pour avoir souillé des bidons de pesticides dans des supermarchés de Quimperlé (Finistère) et du pays de Lorient (Morbihan), un faucheur volontaire refuse de se soumettre à un prélèvement biologique. Il a maintenu sa position, jeudi 9 janvier 2025, devant le tribunal de Quimper (Finistère). Il a écopé d’une amende de 600 €.
Le 19 mars 2016, une trentaine de faucheurs volontaires avaient entassé des bidons de Roundup© et autres produits contenant du glyphosate dans quatre grandes surfaces de Quimperlé et deux du pays de Lorient (Morbihan). Ils les avaient souillés de peinture rouge. Quatre d’entre eux ont comparu devant le tribunal de Lorient en décembre 2017 avant d’être condamnés, en février 2018, à des peines d’amendes, certaines avec sursis. Des condamnations confirmées par la cour d’appel de Rennes (Ille-et-Vilaine) en janvier 2023.
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Plus de huit ans après les faits et après la convocation par le parquet de Claude Bonnin dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité en novembre 2024, Yves Le Dévic, un autre des quatre faucheurs volontaires condamnés, a comparu, ce jeudi 9 janvier 2025 dans la soirée, devant le tribunal correctionnel de Quimper.
« Nous, les faucheurs ne sommes pas des criminels »
Il était reproché au faucheur volontaire de Moëlan-sur-Mer, d’avoir refusé de se soumettre à un prélèvement biologique destiné à permettre l’analyse et l’identification de l’empreinte génétique alors qu’il a été déclaré coupable d’un délit entraînant l’inscription au fichier national automatisé des empreintes génétiques.
Il a maintenu sa position lors de l’audience : « À l’origine, cette exigence a été prévue pour les criminels et les délinquants sexuels, estime Yves Le Dévic, 71 ans. Nous, les faucheurs et les faucheuses, refusons d’être considérés comme tels. Voilà le pourquoi de nos refus de prises d’empreintes génétiques et de prélèvements d’ADN. »
Selon l’article 706-56 du code de procédure pénale, le refus de se soumettre à un prélèvement ADN est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. Le septuagénaire a été condamné à une amende 600 €. « C’est une injustice », estime Yves Le Dévic, qui va réfléchir à sa possibilité de faire appel de cette décision.
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