Ce mercredi 17 avril 2024, la Maison du peuple de Brest (Finistère) a célébré son 100e anniversaire. Pour l’occasion, Michel Creignou, gérant du lieu, en retrace les grands chapitres historiques.
« Retracer toute son histoire demanderait un temps fou ! » Derrière le micro, Michel Creignou, gérant des Amis de la Maison du peuple, démarre son discours en toute sincérité. Ce mercredi 17 avril 2024, élus, sociétaires, locataires, syndicalistes et associatifs se sont réunis pour célébrer les 100 ans de ce lieu chargé d’histoires.
Les origines
Le 1er mai 1912 naît la société des Amis de la Maison du peuple sous l’impulsion de Victor Pengam et Jules Le Gall, dans le but de trouver un lieu pour les syndicats. Après une dizaine d’années de complications, dont celle de 1920 qui voit Victor Pengam mourir de la tuberculose, les syndicalistes brestois obtiennent gain de cause. En 1924, la municipalité offre à la société deux baraquements. Ils sont dédiés aux meetings, aux conférences et aux spectacles. Malgré des divergences, la CGT, la CGTU et quelques associations syndicalistes de gauche y cohabitent.
Place à la culture…
Rapidement, la Maison du peuple devient le théâtre des luttes sociales mais pas que… « Certains mettent en place une bibliothèque, des bals, des spectacles, des cours de dessin, de chant et de musique », liste Michel Creignou, actuel gérant des Amis de la Maison du peuple. Le lieu y a même reçu des représentations théâtrales et du cinéma dans les années 1920.
… et au féminisme
« Josette Mazé fait valoir les droits des travailleurs et particulièrement des femmes. Dans les années 1920, elle donne des conférences à la Maison du peuple, note Michel Creignou. Elle est même à l’origine d’un meeting organisé par la CGT où seules les femmes prendront la parole. Rappelant ainsi à quel point la cause des femmes est intimement liée à celle des travailleurs. »
Un lieu symbolique
La Maison du peuple se situe sur la place Édouard-Mazé, en mémoire de ce jeune brestois tué par balle lors d’une manifestation en 1950. « Il aurait eu 100 ans ce mercredi 17 avril », rappelle Michel Creignou. Bien que l’ouverture officielle de la Maison du peuple date de février 1924, il tenait à cœur à la société de célébrer le centenaire en ce jour d’anniversaire d’Édouard Mazé, né le 17 avril de cette même année.
Et demain ?
Gérée par sept sociétaires bénévoles, la Maison du peuple abrite aujourd’hui 18 locataires. « Ce sont des syndicats et des associations brestoises. Tout le monde travaille en bonne cohabitation, décrit Michel Creignou. Un tel endroit est à préserver. J’espère que, demain, d’autres prendront le relais »
Auteur : François BRULÉ.
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