Salaires, conditions de travail… Chez Chancerelle à Douarnenez, des salariés se mettent en grève (OF.fr-11/03/24)

À l’appel de la CGT, seul syndicat présent chez Chancerelle à Douarnenez (Finistère), environ 250 personnes étaient en grève, ce lundi 11 mars 2024 à la conserverie. Notamment dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NA0) sur l’augmentation générale des salaires.
À l’appel de la CGT, seul syndicat présent chez Chancerelle à Douarnenez (Finistère), environ 250 personnes étaient en grève, ce lundi 11 mars 2024 à la conserverie. Notamment dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NA0) sur l’augmentation générale des salaires. | OUEST-FRANCE

Ce lundi 11 mars 2024 signait, à la conserverie Chancerelle de Douarnenez (Finistère), le début d’un mouvement de grève, suivi par 250 personnes. Notamment pour demander une revalorisation générale des salaires dans le contexte inflationniste. Rencontre devant l’usine. Puis avec la direction, qui estime que cette grève est très malvenue dans le cours d’une discussion avec les représentants syndicaux qui se tient depuis le mois de février (NAO).

Par Marion GONIDEC.

Une augmentation de 3 % pour les collèges ouvriers et TAM (Techniciens et agents de maîtrise) dans le cadre de NAO (négociations annuelles obligatoires) sous inflation cette année encore, une discussion sur les conditions de travail, les plannings, les délais de prévenance en cas de changement d’horaire… Plus de 250 personnes venues des différents sites de production ont affiché leurs revendications par la grève, ce lundi 11 mars 2024, à midi, devant le site des conserveries Chancerelle, à Douarnenez (Finistère).

« Une hausse du taux horaire »

« Nous demandions une augmentation de 10 %, dans un premier temps, la direction nous a proposé 1 %, inacceptable au départ », éclaire Sébastien Friant, délégué syndical CGT (l’unique syndicat désormais présent dans l’entreprise) et préparateur de commandes au sein de la conserverie. « Nous sommes repartis avec une demande de 6 % et là, on nous a proposé 2 % au premier mars, avec une revalorisation de certaines primes, 50 € sur la prime vacances, 50 centimes sur la prime panier, une revalorisation de 10 € sur la prime d’habillage et de 20 € sur la prime d’astreinte. Ils ont fait quelques gestes sur les primes mais nous, ce qu’on demande surtout, c’est une revalorisation du taux horaire », poursuit le délégué syndical. « L’an passé, on a eu 4,97 % d’augmentation. Mais on en a marre d’aller négocier pour juste couvrir l’inflation et ne pas être plus pauvre l’année d’après que l’année d’avant », soupirent Sébastien Friant et Thibault Vilers, représentant CGT, animateur de zone, au thon et cariste. « Nous sommes au-dessus des minima conventionnels mais on ne décroche jamais des minima conventionnels », ajoute-t-il, en rappelant que d’après ses calculs, cela fait « 3 % d’augmentation, ça représente 375 000 €, pour l’ensemble de la masse salariale. Au vu de la santé de l’entreprise et des sous aux actionnaires, c’est loin d’être déraisonnable. Et que c’est légitime ».

« Les conditions de travail se dégradent »

Des grévistes consultés estiment également que leurs conditions de travail dans la conserverie historique de Douarnenez, se sont dégradées. « C’est de pire en pire, surtout au niveau des accords de modulation », argumente Sébastien Friant. « Par exemple, en cas de panne machine. Les gens se lèvent, viennent travailler, puis en raison de la panne, ils rentrent chez eux, c’est imputé sur leurs compteurs d’heures. Les gens arrivent avec des compteurs d’heures négatifs parce qu’ils sont rentrés à la maison. Bientôt on va être au temps où on appelle les sardinières quand le bateau arrive », lâche Sébastien Friant. Les accords de modulation permettent d’adapter le temps de travail, de 0 à 42 heures (et jusqu’à 48 heures de manière exceptionnelle et marginale), en fonction de la saisonnalité et des campagnes de pêche, avec des heures supplémentaires majorées à hauteur de 25 %. « On essaie de tout faire à travers les instances, mais, là, on a le sentiment qu’on ne nous écoute pas », analyse Sébastien Friant. A ses côtés, Patricia Serreau, ouvrière d’usine, entrée chez Chancerelle en 1995. « Il y a toujours eu ici un côté humain et là, on sent que les chiffres ont pris le dessus C’est vrai que le poisson n’arrive jamais à une date précise. Mais il y a des façons de faire. Je viens d’avoir 54 ans, comme beaucoup ici, je suis cassée», poursuit Patricia.

« Je ne comprends pas cette grève en pleine négociation »

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« Les négociations ont débuté le 6 février, nous en sommes à la quatrième réunion, cela me semble important », souligne le directeur des ressources humaines, Jean-Christophe Onno. « En douze ans, j’ai toujours signé des accords avec les syndicats. Il y a ici un dialogue social constructif depuis très longtemps », estime ce dernier. « Je ne comprends pas le mouvement de grève d’aujourd’hui puisque les négociations sont toujours en cours. Quand on fait grève, c’est qu’on a fini la négo et qu’on est pas d’accord. Or, la négociation n’est pas terminée », ajoute le DRH.

« Les incertitudes sont liées à l’activité de conserverie »

Si les ressources humaines et la direction industrielle reconnaissent, depuis les bureaux du siège, à deux pas du piquet de grève, les difficultés que les modulations peuvent poser dans les vies des personnes, ils rappellent aussi que ces incertitudes « sont inhérentes à l’activité », avec du poisson sauvage, des démarrages de campagnes de pêche à la sardine plus ou moins tardives, soit entre mai et juillet. Autre argument avancé : les prévisions de vente et les négociations commerciales s’affaissent par rapport aux bonnes années Covid et post-Covid et « ces très bonnes années ont permis d’investir massivement dans l’entreprise », appuie le directeur industriel, Philippe Cloarec . Les représentants syndicaux et la direction étaient ce lundi 11 mars en début d’après-midi à nouveau en négociation.

Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/douarnenez-29100/salaires-conditions-de-travail-chez-chancerelle-a-douarnenez-des-salaries-se-mettent-en-greve-dfb31bb6-dfac-11ee-a459-4d0565cc4317

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