Un regard sur les syndicats en Russie. (ReveilCommuniste – 22/04/24)

Bulletin Comaguer 558
22 Avril 2024


UN REGARD SUR LES SYNDICATS EN RUSSIE

Tout à leur mission de partager le monde entre “les bons” et “les méchants” les médias occidentaux sont presque muets sur la situation sociale les rapports sociaux et les rapports de classe en Russie.
Pour eux la Russie sort tout droit d’une bande dessinée pour enfants avec le vilain tyran d’un côté et de l’autre les hérôiques “combattants de la liberté” une expression qui a fait florés sous d’autres cieux et qui fait partie du petit lexique du journaliste embarqué à bord de la nef des maîtres du monde.
Peu d’informations économiques ou des affirmations à l’emporte-pièces style Bruno Le Maire: ‘L’économie russe va s’effondrer ‘.
Pour le reste, sur les institutions du pays et leur fonctionnement : La Russie est une Fédération a un parlement à deux chambres , des élections fédérales et des élections par Etat, des partis politiques , des ministères , des mairies : presque rien

Comparez un instant avec le volume quotidien d’informations déversé par nos médias sur la moindre primaire dans un Etat de 700 000 habitants comme le Dakota du Nord,sur le divorce d’une star d’Hollywood, sur les quatre phrases prononcées laborieusement par le Président sur des sujets d’importance internationale et vous aurez compris que tout est fait pour que nous ne voyoins le monde que d’un oeil : l’oeil atlantique .

C’est pour pallier modestement à cette lacune que nous avons choisi de traduire et de diffuser le discours prononcé par Vladimir Poutine au récent Congrés de la Fédération des syndicats indépendants de Russie (FSIR) qui s’est tenu à Moscou du 3 au 5 Avril) et qui donne un éclairage sur les rapports sociaux institutionnels actuels en Russie.

Cette fédération créée en 1990 avant la dissolution de l’URSS a pris la suite des syndicats soviétiques et elle a été une des rares institutions à survivre à la chute du régime. Elle jouait un role important puisqu’elle encaissait les cotisations syndicales de tous les salariés,distribuait les prestations sociales et gérait de nombreux établissements de santé : dit sommairement une sorte de Sécurité Sociale comme la nôtre à sa fondation.. Il s’agissait donc d’une institution puissante financièrement et possédant un important patrimoine propre.

Son avenir a été vraiment mis en cause en 1993 quand cette Fédération a pris le parti du Soviet Suprême et de son Président contre Eltsine dans le conflit qui opposa les parlementaires nostalgiques du régime socialiste au président et qui se termina par l’assaut sanglant du Parlement (Soviet Suprême) par l’armée.Le bilan de ce coup d’état qui fit des centaines de morts en particulier dans le service de sécurité du Parlement n’a jamais été rendu public. Eltsine, de son côté, a pour cette action d’éclat : des tanks tirant sur un parlement, été porté au pinacle par toute la presse occidentale qui y voyait la mise à mort tant attendue et qui sait définitive du socialisme.

La fédération FSIR est alors menacée dans son existence même, mais sa survie va finalement être assurée par un simple changement de Président. Igor Klochkov est remplacé par un dirigeant choisi par Eltsine: Mikhail Shmakov.Il est toujours à la têre de la FSIR.
Kloschkov n’a guère pu s’opposer à son limogeage car l’appel à la grêve lancé par la FSIR en soutien au Soviet Suprême et à son président Routskoi n’a eu aucun écho dans la population. Pas de quoi surpendre!

La classe ouvrière russe soumise à la thérapie de choc traverse alors la pire période de son histoire; inflation monstrueuse (2500% en 1993) salaires payés irrégulièrement ou pas du tout, fermetures de trés nombreusess entreprises moyennes ou petites, gangs sévissant dans tous les secteurs d’activité et intimidant voire liquidant les responsables syndicaux , n’a plus d’existence pour soi, n’a plus d’Etat à son service, chacun de ses membres survit au jour le jour.

En laissant subsister la FSIR le pouvoir politique ne prend alors aucun risque et évite une catastrophe sociale encore plus grave.

La Fédération va en effet trouver sa place dans le dispositif mis en place dans la nouvelle constitution russe du 12 Décembre 1993 qui crée le “Comité tripartite de la régulation sociale et des relations de travail” qui regroupe représentants du gouvernement, représentants des employeurs et représentants des syndicats Cette structure fonctionne toujours . Ce comité est chargé de négocier un accord cadre national triennal portant sur les salaires et la protection sociale et de donner un avis sur les projets de loi du gouvernement dans son domaine de compétence . Mikhail Shmakov est le coordinateur de la représentation syndicale qui outre la Fédération rassemble plusieurs syndicats professionnels de branche ( marins, mineurs …) et a accueilli en son sein une nouvelle fédération syndicale plus combative mais minoritaire (environ 3 millions d’adhérents) la Confédération du Travail de Russise -KRT – dirigée par Boris Kravchenko.

Ce syndicalisme a été reconnu internationalement à travers l’adhésion de la Fédération de Russie à l’OIT et la FSIR va trouver sa place dans la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) (devenue en 2006 la Confédération Syndicale internationale -CSI) outil syndical de l’Ouest dans la guerre froide contre la Fédération Syndicale Mondiale FSM maintenue par les syndicats des pays socialistes. Mais aprés le déclenchement le 24 Février 2022 de l’opération militaire spéciale de fortes pressions venant principalement des syndicats scandinaves se sont exercées pour exclure la FSIR de la CSI. Mais c’est finalement la FSIR elle même qui quitte la CSI en Avril 2022.

Il n’y a donc pas eu en 1993 de tentative du gouvernement d’Eltsine de faire table rase du syndicalisme , fut-il un syndicalisme de régulation comme l’exprime bien l’appellation du Comité tripartite, mais ce syndicalisme est demeuré comme un butte témoin de la période soviétique un prolongement de “l’Etat social soviétique” dans une temporalité politique totalement bouleversée par ailleurs. Bien sûr un taux de syndicalisation volontaire de 22 millions de travailleurs russes (25 si l’on ajoute les adhérents de la KRT) sur une population active de l’ordre de 70 millions n’est pas bien élevé mais ce taux n’a rien de honteux comparé à ceux existant dans les pays de l’Ouest: Etats-Unis ou France.

Ce que permet de comprendre l’intervention du Président Ruse au dernier Congrés de la FSIR c’est l’attention suivie qu’il porte au monde du travail car il a pris régulièrement la parole devant ses congrés successifs expliquant en même temps les difficultés de la période et les mesures positives pour la population travailleuse prises par le Comité tripartite et il prend soin de répondre en public aux remarques ou critiques de Shmakov.Dans le même esprit il reçoit lui même chaque année le Premier Mai la Direction de la FSIR manifestant ainsi un souci permanent de la cohésion nationale.

Ne jamais oublier qu’il a vu de ses yeux la mutation foudroyante des dirigeants des grandes enterprises soviétiques tous membres de haut niveau du PCUS ou anciens diriegants des Komsomols, le Khodorkovski les Berezovsky et autres en capitalistes sauvages globalisés et qu’il a alors compris que les lendemains qui chantent vraiment sont d’abord faits de promesses tenues.


Poutine s’adresse au Congrès de la Fédération des syndicats indépendants de Russie
https://www.youtube.com/watch?v=m24BDrpKR2M

Vladimir Poutine : Cher Mikhaïl Viktorovitch, chers collègues et amis,
Tout d’abord, je vous remercie de m’avoir invité au XIIe Congrès de la Fédération des syndicats indépendants de Russie.
Votre association est l’une des principales institutions de la société civile russe et accomplit une mission responsable : elle protège les droits du travail des employés des entreprises, des entreprises, des collectifs de secteurs entiers, de ceux qui travaillent dans le domaine de l’éducation, de la science et de la culture. Vous faites beaucoup pour améliorer la législation, pour harmoniser les relations dans le domaine de l’emploi.
Ici, les principes du partenariat social entre l’État, les entreprises et les syndicats sont devenus une base solide. La norme correspondante, j’insiste, à l’initiative des syndicats, est désormais inscrite dans la Constitution de la Russie.
Cette coopération pratique a été établie dans le cadre de la Commission trilatérale russe. Rien que l’année dernière, elle a examiné plus d’une centaine de projets de lois fédérales et de résolutions gouvernementales, y compris le projet de budget fédéral, les budgets de la Caisse obligatoire d’assurance maladie et du Fonds social.
Je sais, d’après ma propre expérience de travail au sein du gouvernement, que la commission a parfois des différends très intenses et des discussions animées. Je dois dire que cela a toujours été le cas et qu’aujourd’hui, c’est la même chose lorsque j’assiste à des réunions conjointes avec le gouvernement, que certaines questions sont discutées, que certains collègues parlent de l’opportunité de prendre certaines décisions, mais que certains représentants du gouvernement disent directement : non, cela ne passera pas, les syndicats ne le permettront pas.
Je ne dis rien de superflu, c’est ce qui se passe dans la vie pratique, mais c’est le principe des partis, l’ouverture de leurs positions, la compréhension que les intérêts du pays et de millions de nos citoyens sont à la base de chaque action qui garantit que les décisions sont prises de manière équilibrée. Eh bien, dans le travail pratique, nous sommes en contact permanent avec le président des syndicats, Mikhaïl Viktorovitch, sur certaines questions qui intéressent le plus les travailleurs. Ainsi, l’équilibre des intérêts des employés, des entreprises et de l’État est respecté.
Le prochain accord général trilatéral entre le gouvernement, les employeurs et les syndicats devrait être signé dans un proche avenir. Parmi ses priorités figurent la prévision des besoins en personnel du pays, le développement de mécanismes de formation ciblés, la vulgarisation des métiers et l’amélioration de la sécurité sociale des travailleurs. Je vous souhaite une coopération fructueuse dans tous ces domaines, d’autant plus qu’ils font partie intégrante du travail à grande échelle à venir pour atteindre les objectifs nationaux de développement.
Dans mon récent discours à l’Assemblée fédérale, je pense que vous l’avez remarqué, j’ai exposé en détail le programme de nos actions. Permettez-moi de vous rappeler qu’il s’est en grande partie formé lors de réunions avec les équipes d’entreprise, les travailleurs, les ingénieurs et les gestionnaires. Elle est fondée sur les intérêts des citoyens, leur droit au travail, à une vie décente dans toutes les régions de notre pays, dans toutes les villes et tous les villages.
Ici, l’un des facteurs clés est une éducation abordable et de qualité, une réelle opportunité pour une personne d’acquérir un bon métier, intéressant et prometteur et d’améliorer ses compétences tout au long de sa carrière et de sa vie. Aujourd’hui, il s’agit d’un récit absolu, d’une exigence de temps.
Selon le Message, le projet national « Cadres » sera lancé l’année prochaine. Je suis sûr que les syndicats prendront la part la plus active et la plus intéressée à sa mise en œuvre. Nous continuerons à renforcer le lien entre les niveaux d’éducation et à établir un partenariat étroit avec les employeurs. Je veux parler du développement du système d’orientation professionnelle, qui fonctionne déjà dans les écoles du pays, et de la mise en œuvre du projet fédéral « Professionalitet », qui formera environ un million de spécialistes des métiers du travail dans les secteurs de l’économie, y compris l’électronique, les technologies de l’information et les produits pharmaceutiques, sur la base de centres d’enseignement et de production modernisés dans le cadre des exigences imposées par les entreprises, l’industrie légère, l’aéronautique et la construction navale, etc. À l’avenir, la coopération entre les établissements d’enseignement et les entreprises couvrira l’ensemble du système d’enseignement secondaire, y compris la formation du personnel des écoles, des hôpitaux et des polycliniques, du secteur des services, du tourisme, etc.
Nous soutiendrons également les établissements d’enseignement supérieur qui lancent des projets RH et technologiques avec les régions, les entreprises du secteur réel de l’économie et de la sphère sociale – le programme Priorité 2030 leur sera étendu. Là aussi, j’espère le soutien des syndicats universitaires traditionnellement forts et réputés.
En particulier, l’Adresse a fixé pour mission d’augmenter la rémunération des enseignants des disciplines fondamentales dans les établissements d’enseignement supérieur. Je ne pense pas avoir besoin d’expliquer à quel point c’est important. À partir du 1er septembre de cette année, nous commencerons à mettre en œuvre cette solution en mode pilote. Je vous demande d’assurer ici un contrôle public et, surtout, syndical.
Afin que les diplômés des collèges, des écoles techniques et des universités puissent être sûrs d’obtenir un emploi intéressant et de travailler dans leur spécialité, nous établissons une prévision de la demande de personnel de l’économie. Il s’agit de comprendre le nombre de personnes dont nous aurons besoin dans l’économie, le nombre de technologues, de constructeurs, de concepteurs, d’enseignants, de travailleurs sociaux, et ainsi de suite, et le nombre de spécialistes dont le pays aura besoin dans cinq ans et à plus long terme. Et déjà sur cette base, il est nécessaire de fixer des chiffres de contrôle pour l’admission dans les établissements d’enseignement, c’est-à-dire de déterminer le volume de formation de ces spécialistes.
Les prévisions seront mises à jour régulièrement, en tenant compte de l’activité des entreprises, de l’état des secteurs économiques, ainsi que de la situation sur le marché du travail. Je voudrais souligner ici que grâce à l’action du gouvernement, des entreprises, des régions et des syndicats, nous sommes parvenus à une réduction significative du taux de chômage. Aujourd’hui, il est à son plus bas niveau historique, moins de trois pour cent. Et la dynamique est bonne : en 2023, le chômage en Russie est tombé pour la première fois en dessous de 3 % – il était de 2,9 %, et en février de cette année, il est tombé à 2,8 % supplémentaires. C’est l’un des indicateurs les plus importants de l’état de l’économie dans son ensemble.
Dans le même temps, je tiens à souligner que, compte tenu des défis démographiques des années à venir, l’économie russe connaîtra une forte demande, voire une pénurie de personnel. C’est absolument certain, nous devons le comprendre et nous allons vivre avec dans les années à venir. Dans ces conditions, il est d’une importance cruciale d’augmenter la productivité du travail, de moderniser l’industrie, le complexe agro-industriel, le secteur des services et de nombreux autres secteurs de l’économie et de la sphère sociale à l’aide des technologies numériques, de l’automatisation de la production et des processus de gestion modernes, ce qui devrait à son tour conduire directement à l’amélioration des conditions de travail des spécialistes et à l’augmentation de leurs revenus.
Les centres de compétences de l’industrie devraient contribuer à ce travail, où les meilleures pratiques de la fabrication allégée seront généralisées et reproduites. Nous continuerons à créer de tels centres dans tout le pays.
Plus loin. Comme il a été dit dans le Message, les six prochaines années devraient être une période de développement industriel accéléré de la Russie. Sur notre marché intérieur, la part des biens nationaux devrait augmenter : équipements, machines-outils, véhicules, médicaments, biens de consommation, etc. Nous pouvons et nous allons produire tout cela par nous-mêmes, dans des volumes beaucoup plus importants qu’aujourd’hui. Et qu’est-ce que c’est ? Nous comprenons qu’il s’agit de changements structurels dans l’économie, qui garantissent ses taux de croissance, ses taux de croissance du PIB et des salaires décents. Nous n’avons pas vraiment le choix : soit nous devons importer de la main-d’œuvre de l’étranger, soit augmenter la productivité du travail.
Des installations de production et des emplois modernes devraient apparaître partout, dans toutes les régions du pays. Nous mettrons également en place des outils et des mécanismes pour soutenir les entreprises et le développement de nos territoires. Dans le même temps, les incitations à l’investissement seront liées à des salaires plus élevés pour les employés, avec des programmes sociaux améliorés, y compris des soins de santé et des loisirs de haute qualité pour les spécialistes.
Je tiens à souligner une fois de plus que ce n’est que là où le travail est correctement rémunéré, où l’on prend soin des personnes et où l’on prend soin de leurs conditions de travail qu’il y aura du personnel professionnel et qualifié. Dans les conditions modernes, ce n’est pas une phrase creuse, elle est généralement compréhensible pour tous les experts : des facteurs tels que le niveau de formation des spécialistes, l’éducation et les soins de santé sont devenus de véritables facteurs d’efficacité de la production. C’est certainement l’avenir. Ce n’est qu’à cette époque que l’on produira des produits compétitifs à l’échelle mondiale, ce qui signifie que ce n’est qu’à cette distance qu’un développement véritablement souverain sera possible. C’est exactement la tâche que nous nous sommes fixée.
Je voudrais le répéter une fois de plus : l’expansion du potentiel technologique et industriel de la Russie et le renforcement de l’économie nationale doivent se traduire directement par une augmentation du bien-être de nos citoyens et une augmentation des salaires. Au cours des six prochaines années, la part des salaires dans le produit intérieur brut du pays devrait croître régulièrement. Voyez ce qui s’est passé ici : il est déjà en croissance dans notre pays – en 2022, sa part était de 38,5 %, et en 2023, elle est déjà de 40,7 %. Cela affecte – bien sûr, les syndicats devraient d’abord y penser – le bien-être des gens, mais cela affecte également le pouvoir d’achat, et donc l’économie et des industries entières. Bien sûr, tout doit être équilibré, mais c’est un facteur.
À cet égard, je voudrais souligner que la tâche la plus importante des syndicats est d’être, comme ils le disent, les premiers partisans d’un renouveau intensif et de qualité de l’économie et de la sphère sociale. Si vous me le permettez, vous devriez pousser la direction des entreprises, les propriétaires d’entreprises, la direction des institutions et des autorités à se moderniser, à introduire les meilleures technologies – il n’y a pas lieu d’avoir peur d’une libération excessive des travailleurs, nous n’avons pas réellement de chômage, nous ne risquons pas de le voir dans les années à venir, car un tel travail et de tels changements en général, bien sûr, répondre aux intérêts des citoyens russes.
Nous allons certainement continuer à indexer le salaire minimum, qui a déjà été considérablement augmenté avec l’aide des syndicats. Ici, vos dirigeants et moi-même avons constamment discuté de cette question au cours des derniers mois et des dernières années. Mikhaïl Viktorovitch y a toujours accordé une attention particulière.
D’ici 2030, le salaire minimum devrait presque doubler pour atteindre 35 000 roubles, ce qui aura un impact positif sur les salaires dans l’économie et dans le secteur public.
D’ailleurs, le gouvernement a demandé que l’année prochaine, dans le cadre de projets pilotes dans les régions, élabore un nouveau modèle de rémunération pour les employés de l’État, y compris les employés de l’éducation, de la santé, de la culture et de la science. C’est un travail difficile, à forte intensité de capital, mais, bien sûr, c’est nécessaire. J’espère sincèrement que nous parviendrons à une solution dans le cadre d’un dialogue aussi positif et mûr avec les syndicats.
Bien sûr, il est très important d’obtenir une augmentation des revenus de ces spécialistes qualifiés dont le pays a besoin. Il est nécessaire d’éliminer l’écart salarial dans les différentes régions. Comme je l’ai déjà dit, nous mènerons d’abord des projets pilotes dans les entités constitutives de la Fédération de Russie et, au début de 2027, nous devrons passer à ce que l’on appelle des systèmes de rémunération spécifiques à l’industrie pour les employés du secteur public dans tout le pays.
Et bien sûr, les salaires des entreprises, quelle que soit leur forme de propriété, doivent être payés sans délai, dans leur intégralité. La situation devrait être surveillée conjointement par les syndicats, le Service fédéral du travail et de l’emploi et le ministère public.
Chers collègues !
Je voudrais souligner la contribution des syndicats au soutien national de nos enfants, nos héros qui défendent la patrie lors d’une opération militaire spéciale. Le mouvement syndical est impliqué dans la collecte et l’envoi d’aide aux combattants, ainsi que de fournitures humanitaires pour les habitants des zones de la ligne de front. Je tiens à remercier sincèrement tout le monde pour ce travail, merci beaucoup. En particulier, je voudrais exprimer ma gratitude à ceux qui sont en train de relancer le système syndical, en protégeant les intérêts et les droits des travailleurs dans nos territoires historiques du Donbass et de la Novorossiya. C’est un travail difficile, difficile et parfois dangereux, et très nécessaire. « Merci.
Pour conclure, je voudrais dire ceci. Le mouvement syndical s’est toujours construit non seulement autour de la protection des droits du travail et des droits sociaux des citoyens, ce qui est certainement l’essentiel, mais aussi sur la base de valeurs telles que le soutien mutuel, la vérité et la justice, le service à son peuple et au pays dans son ensemble.
Notre tâche commune est de veiller à ce que ces valeurs soient pleinement partagées par les générations futures de Russie. Pour que les écoliers, les étudiants, les jeunes d’aujourd’hui – comme on dit, depuis le banc de l’école – développent le respect d’un travail honnête et responsable. Pour qu’ils grandissent sur l’exemple de nos compatriotes exceptionnels, représentants des dynasties ouvrières.
Il y a beaucoup de ces personnes – de vrais héros – à la fois dans notre histoire et aujourd’hui. À propos de leur vie, de leurs exploits militaires et de leurs réalisations professionnelles, bien sûr, vous devez faire des films, écrire des livres, etc. Et bien sûr, nous devons en dire plus sur les jeunes.
À cet égard, je demande aux syndicats de participer activement à notre nouveau projet national « Jeunes et enfants », afin de coopérer de manière fructueuse avec le Mouvement de la Première, Rosmolodezh et la société Znanie. Y compris en tant que mentors : il y a beaucoup de ces personnes qui, bien sûr, sont déjà performantes et peuvent participer à ce travail, partager leur expérience avec de futurs spécialistes et, bien sûr, apprendre des jeunes eux-mêmes. Il doit s’agir d’une route avec de la circulation dans les deux sens. Nous avons besoin de sentir les nouvelles générations de personnes, de les comprendre et de répondre à leurs demandes. C’est le diktat du temps, des changements colossaux, le rythme de ces changements dans notre temps, et nous participons à tous ces processus.
L’économie et le marché du travail russes se développent de manière dynamique. Des technologies de pointe sont maîtrisées et des industries entières sont mises à jour, et une structure d’emploi différente est en train de se former avec de nouvelles exigences pour le niveau professionnel des spécialistes, leurs connaissances et leurs compétences.
Toutes nos innovations législatives, nos plans, nos programmes et nos investissements financiers doivent contribuer à la croissance économique, à l’amélioration de la qualité de vie et au bien-être des familles russes. C’est notre objectif ultime commun. En d’autres termes, chacune de nos décisions doit être non seulement vérifiée, efficace et financièrement sûre. Cela devrait être juste pour les gens, changer leur vie pour le mieux.
Je suis sûr qu’en agissant de manière solidaire, sur la base des intérêts du pays et de nos citoyens, nous atteindrons certainement nos objectifs ensemble.
Je vous remercie de votre attention.


Réponse de M.Shmakov :
Chers camarades, Cher Vladimir Vladimirovitch,
Hier, au premier jour du congrès, un rapport détaillé du Conseil général de la FNPR a été présenté au congrès. Une résolution a été adoptée, dans laquelle le travail du FNPR de 2019 à 2024, à ce jour, est reconnu comme satisfaisant. 42 orateurs ont pris part à la discussion du rapport.
Dans ma brève intervention, je voudrais non seulement rendre compte de la manière dont nous évaluons la situation dans le domaine social et du travail, mais aussi attirer l’attention sur un certain nombre de questions sur lesquelles les partenaires sociaux doivent déterminer une position équilibrée.
Au cours des cinq dernières années, un certain nombre de nouvelles circonstances – pandémie, opération militaire spéciale – ont considérablement affecté les relations entre les pays, les relations économiques externes et internes, ainsi que la politique économique et sociale de l’État. Les taux élevés de numérisation, la vie des affaires et l’économie se sont accélérés. La part des employés à distance et en mode mixte a considérablement augmenté. Des formes d’emploi dites flexibles ont été introduites. Chacun de ces phénomènes a eu un impact majeur sur le marché du travail et la dynamique des salaires.
Malgré un nombre record de sanctions, l’économie russe a résisté à la pression et a affiché une croissance économique, comme l’a confirmé hier le rapport du gouvernement à la Douma d’État. Nos ennemis espéraient que la pression économique conduirait à des problèmes sociaux, qui à leur tour mineraient la société et amèneraient certaines personnes sous la direction de marionnettistes dans les rues. Ce développement souhaité a été ouvertement discuté, mais il ne s’est pas produit.
Premièrement, notre économie a survécu.
Deuxièmement, l’État a pris des mesures cruciales pour soutenir le secteur réel de l’économie. Au lieu de stériliser le rouble et d’acheter des devises étrangères, nous sommes passés à des subventions et à une politique de prêts bon marché pour l’industrie. Il s’est avéré que l’ère post-industrielle n’est pas encore complètement arrivée. En plus des nombres virtuels, vous avez besoin de machines-outils, de métal, de céréales, de charbon, de pétrole, etc.
Troisièmement, les relations de travail entre les partenaires sociaux – l’État, les entreprises et les syndicats – ont joué un rôle important dans le maintien de la stabilité sociale et la résolution rapide des problèmes émergents. Depuis 2020, après que des amendements ont été apportés à la loi principale du pays, la Constitution, la mise en œuvre des principes du partenariat social est obligatoire.
L’article 75.1 de la Constitution de la Fédération de Russie prévoit d’assurer le partenariat social dans notre pays. Dans le même temps, l’article 114 précise que le Gouvernement veille à la mise en œuvre des principes du partenariat social dans le domaine de la réglementation des relations de travail et des relations connexes.
Ainsi, le partenariat social est officiellement élevé au rang d’institution étatique et de garantie constitutionnelle et, surtout, il ne fonctionne pas en paroles, mais en actes.
Le principal document de partenariat social à l’échelle de toute la Russie est l’accord général entre les syndicats de toute la Russie, les associations patronales de toute la Russie et le gouvernement de la Fédération de Russie, comme vous venez de le dire à juste titre, Monsieur Poutine. Les parties à la Commission trilatérale russe sont responsables de sa mise en œuvre. Les réunions du CCR ont lieu tous les mois. Au cours des cinq dernières années, plus de 450 questions socio-économiques urgentes ont été examinées.
Il est nécessaire de mentionner les problèmes. Bien que le partenariat social soit une garantie constitutionnelle, ses principes sont souvent ignorés tant par les employeurs que par les pouvoirs publics. Certains plénipotentiaires dans les districts, les ministères fédéraux et les employeurs indépendants refusent d’accepter un partenariat social fixé sur le papier sous la forme d’un accord, qui ne fait soi-disant pas partie de leur domaine de compétence.
À cet égard, il y a une suggestion. Premièrement, la réglementation des ministères devrait être complétée par des instructions sur le développement du partenariat social dans l’industrie. Nous espérons que le nouveau gouvernement le fera. Deuxièmement, tous les employeurs doivent participer au partenariat social, c’est-à-dire être membres d’accords sectoriels et régionaux, conclure une convention collective et être membres d’une association d’employeurs. Aujourd’hui, en Russie, il n’y a qu’une seule association patronale parmi les associations professionnelles : l’Union russe des industriels et des entrepreneurs. C’est pourquoi, à notre avis, tous les employeurs doivent être membres de l’Union russe des industriels et des entrepreneurs ou de ses sections régionales, sinon ils ne peuvent pas être agréés en tant qu’employeurs, avec toutes les conséquences qui en découlent. Et, apparemment, il est temps de supprimer de la législation la notion d'”autres organes représentatifs des travailleurs », qui est utilisée dans les articles sur les conventions collectives. Les syndicats font tout, et il n’y a pas d’autres instances représentatives des salariés dans la pratique.
À un moment donné, nous avons été confrontés au problème du calcul du salaire minimum, une garantie sociale des salaires. Le problème était lié à la méthode de calcul. Le salaire minimum a commencé à être calculé non pas à partir des dépenses des citoyens, mais à partir des revenus. Cela a entraîné un ralentissement de sa croissance et la nécessité de votre intervention, Monsieur Poutine.
La méthode actuelle de calcul du salaire minimum a été suspendue et son augmentation a été effectuée manuellement. Depuis cette année, il est de 19 242 roubles. Aujourd ‘hui encore, le salaire minimum dépasse le coût de la vie de 14,2 %.
Dans votre discours à l’Assemblée fédérale, Vladimir Vladimirovitch vous avez évoqué la perspective d’une augmentation du salaire minimum à 35 000 roubles d’ici 2030. Nous y sommes favorables et pensons qu’à long terme, il est nécessaire de se rapprocher de l’objectif du budget minimum des consommateurs afin de calculer le salaire minimum sur la base de celui-ci. Mais il s’agit, bien sûr, d’un chiffre plus élevé. Selon nos calculs, le budget minimum des consommateurs hors charge familiale au quatrième trimestre 2023 s’élevait à 49 951 roubles.
Depuis de nombreuses années, les syndicats réclament une échelle progressive de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Tout d’abord, une majoration supplémentaire de l’impôt sur le revenu a été introduite pour les personnes dont le revenu est supérieur à cinq millions de roubles, à hauteur de 15 %. Et tout récemment, Monsieur le Président, vous avez soutenu cette position en déclarant qu’il était nécessaire de finaliser le barème des impôts sur le revenu des personnes physiques, et c’est tout à fait vrai.
Chers camarades,
La Fédération des syndicats indépendants de Russie est la plus grande organisation publique de Russie et le principal élément de la société civile. Nous avons environ 20 millions de personnes dans nos rangs, ce qui représente un tiers de tous les employés du pays, y compris les familles, soit près de la moitié de tous les citoyens du pays. Nous représentons la seule organisation publique qui a le droit de travailler au sein d’entreprises et d’organisations. De plus, nous avons une idéologie que de nombreux partis politiques, y compris parlementaires, n’ont pas. Et nous n’avons pas changé cette idéologie depuis plus de cent ans. En bref, nous pouvons dire que notre idéologie est basée sur trois grands principes qui sont nos objectifs : un lieu de travail décent et des salaires décents, la protection et la sécurité du travail, et la mise en œuvre de garanties sociales. Cela décrit également pleinement le concept de travail décent.
Notre objectif commun dans le pays est de construire une société où tous les citoyens coopèrent pour obtenir des résultats et des avantages communs, où chacun a la possibilité de travailler et de se développer en tant qu’individu, de jouir de la liberté économique et d’être protégé contre la pauvreté et le chômage. Dans une telle société, le droit à une vie décente est garanti à tous, indépendamment de leur sexe, de leur âge, de leur état de santé, de leur nationalité, de leur situation familiale et sociale, de leurs convictions religieuses et politiques. Nous considérons la Russie comme un État social, dont la politique vise à créer les conditions qui garantissent une vie décente et un libre développement humain.
Notre mission est de représenter et de protéger les droits sociaux et du travail, les intérêts industriels, professionnels, économiques et sociaux des employés, leur honneur et leur dignité.
Au cours des 30 dernières années, nous avons formulé de nombreuses demandes au gouvernement et à l’État, et nous pouvons maintenant affirmer que les projets nationaux dans le cadre du programme de développement à moyen terme du pays jusqu’en 2030, présentés par le président dans son discours à l’Assemblée fédérale en mars de cette année, indiquent des moyens de résoudre la plupart des problèmes dont nous avons discuté. Au début de mon discours, je me suis concentré sur certains d’entre eux, par exemple, mais il y a beaucoup plus de suggestions pour résoudre les problèmes sociaux dans le Message.
Dans ces conditions, nous devons nous donner pour tâche principale d’atteindre les objectifs fixés dans le discours du président à l’Assemblée fédérale jusqu’en 2030, y compris la formation d’une économie équitable basée sur des salaires décents pour tous les travailleurs, des garanties égales dans le domaine du travail pour tous les travailleurs, quelle que soit la forme d’emploi et l’application réelle des principes du partenariat social dans la prise de décisions managériales.
Nous avons tout ce qu’il faut pour réussir : un outil – le système de partenariat social, sans exagération, le plus développé et le plus efficace au monde. Il y a des travailleurs organisés en syndicats, il y a des employeurs responsables et un gouvernement actif, surtout, nous l’espérons, après la réaffectation. Tout devrait s’arranger.
Il y a un autre facteur : la stabilité de la société est en grande partie due à nous, le FNPR. Pour qu’un navire soit stable, comme disent les marins, ou stable, pendant les tempêtes et les tempêtes, il doit avoir des éléments et des dispositifs stabilisateurs. Les syndicats de masse sont de tels éléments de durabilité dans la société, reflétant les revendications, les aspirations et la volonté des travailleurs. Ils sont inertiels, mais ils sont aussi inébranlables.


Vladimir Poutine : Chers collègues et amis,
Lorsque nous organisons des événements similaires, mais qu’ils ne prennent pas une telle ampleur, mais qu’il s’agit néanmoins d’événements de grande envergure avec des collègues des organismes chargés de l’application de la loi, la presse n’est plus acceptée après plusieurs rapports généraux, et nous avons alors une conversation plus substantielle et plus franche sur les domaines de responsabilité pertinents.
Dans ce cas, cela ne fonctionnera pas en raison des spécificités de votre travail, mais néanmoins, qu’est-ce que je voudrais dire en conclusion ?
Tout le monde comprend les conditions dans lesquelles nous vivons. Nous nous sommes retrouvés dans une situation où le pays est contraint de défendre ses intérêts par des moyens armés, son peuple, son avenir et sa souveraineté. Il n’y a pas un seul mot superflu ici. Et la condition la plus importante de notre succès commun – seul le chef des syndicats l’a dit très clairement et avec émotion – c’est l’unité de la société multinationale russe. C’est la condition principale et fondamentale de notre succès. Et à cet égard, bien sûr, et à en juger par ce que l’enquête donne maintenant, nous avons toutes les raisons de croire que l’objectif principal des organisateurs de l’acte terroriste sanglant et terrible de Moscou était précisément de nuire à notre unité. Il n’y a pas d’autres cibles, et il n’y en a pas, parce que la Russie ne peut pas être la cible d’attaques terroristes de fondamentalistes islamiques. Nous avons un pays qui fait preuve d’un exemple unique d’harmonie et d’unité interconfessionnelles, d’unité interreligieuse et d’unité interethnique. Et dans l’arène extérieure, il se comporte de telle manière qu’il peut difficilement être un objet d’attaque de la part des fondamentalistes islamiques. Mais l’objectif de saper l’unité de la société russe, en particulier dans les conditions modernes, est certainement visible.
Il est clair que les syndicats ont leurs propres tâches spécifiques, comme vient de le dire Mikhaïl Viktorovitch, et comme je l’ai également dit dans mon bref discours d’ouverture. Vous savez, nous avons réussi jusqu’à présent, et j’espère vraiment que nous réussirons dans un avenir proche, dans une perspective historique plus lointaine, à traiter de manière très responsable les fonctions qui nous sont assignées par la loi, la Constitution et le sens même de l’existence des autorités administratives à tous les niveaux, des entrepreneurs et des syndicats. Cette responsabilité sociale est toujours importante, toujours, mais dans les conditions modernes, elle devient extrêmement importante.
Je voudrais attirer votre attention sur le fait que, malgré toutes les difficultés d’aujourd’hui, nous ne mettons pas l’économie en mode guerre, il n’y a rien de tel. Oui, nous concentrons nos efforts, nos ressources administratives et nos ressources financières sur le développement des industries de défense. Il y a des gens ici qui savent ce que sont les industries de défense et comment elles se rapportent aux autres industries, et comment – quand j’ai parlé, j’ai vu des hochements de tête d’accord avec ce que j’ai dit – l’augmentation des salaires pour l’industrie légère, l’industrie alimentaire et l’agriculture les affecte, parce que le pouvoir d’achat de la population augmente. Tout est très interconnecté.
Néanmoins, nous ne mettons pas l’économie sur le pied de guerre, et tout est assez équilibré pour le moment. Nous n’annulons aucune garantie sociale pour les employés, nous les respectons pleinement, non seulement nous les respectons pas pleinement, mais nous renforçons même la responsabilité de toutes les autorités pour leur respect. J’attends avec impatience notre travail conjoint et consolidé pour atteindre les objectifs nationaux.
Merci beaucoup.

Source : http://www.reveilcommuniste.fr/2024/04/un-regard-sur-les-syndicats-en-russie.html

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