Enseignants, agents territoriaux, soignants… plus de 260 fonctionnaires ont manifesté ce mardi 19 mars, en fin de matinée, dans les rues de Quimper. Ils ont dénoncé unanimement le manque de moyens et leur faible rémunération.
Par Johanne BOUCHET.
« Nous sommes là pour défendre le service public ! Cela doit passer par des moyens et la revalorisation des salaires », explique Elsa, enseignante au collège de Pensivy, à Rosporden. Enseignants, infirmiers, collectivités territoriales, etc., quelque 260 fonctionnaires étaient mobilisés ce mardi 19 mars, en fin de matinée, à Quimper, en réponse à l’appel de huit syndicats de la fonction publique.
« Grosse fatigue des personnels due aux conditions de travail »
« Les moyens ne sont pas suffisants, surtout sur la question de l’inclusion scolaire. Les accompagnants d‘ élèves en situation de handicap (AESH), qui sont de moins en moins nombreux, n’ont pas un statut à la hauteur de leur implication. Les enseignants spécialisés, qui accompagnent les élèves souffrant de troubles du comportement ou de handicap, se font de plus en plus rares », pointe aussi Gwendoline, qui enseigne à l’école élémentaire Mona-Ozouf, à Bannalec. « Nous ressentons une grosse fatigue des personnels due aux conditions de travail », concluent les deux manifestantes. Les enseignants étaient fortement représentés ce mardi à Quimper.
On est en train de préparer un vivier d’ouvriers et de favoriser les élites.
La réforme du collège rejetée en bloc
Au chapitre de leurs revendications également un fort rejet de la réforme du collège. « La rentrée s’annonce très compliquée avec cette réforme et ses groupes de niveaux. Le gouvernement lance des réformes mais après sur le terrain, c’est à nous de nous débrouiller ! Par principe, je ne suis pas d’accord avec le fait de catégoriser les élèves. C’est néfaste pour l’image que l’enfant a de lui-même et toutes les études montrent que cela ne les fera pas progresser. Au contraire, cela va retarder les apprentissages », dénonce Laëtitia, titulaire sur zone de remplacement (TZR) dans le Finistère sud. « On est en train de préparer un vivier d’ouvriers et de favoriser les élites », déplore l’enseignante. Unanimement, les représentants syndicaux des fonctionnaires ont dénoncé un « effondrement des rémunérations ». Ils demandent une « revalorisation du point d’indice pour percevoir une rémunération qui permette de vivre dignement ».
« Attal, t’es génial »
Après les prises de paroles sur le plateau de la Déesse, le cortège s’est mis en marche vers le centre-ville, au rythme des slogans criés par un petit groupe de manifestants qui ne manquaient pas d’humour. « Pascal Praud, place Beauvau », « La précarité, c’est bon pour le marché », « Du pognon pour Stanislas », « Attal, t’es génial », « Les groupes de niveaux, c’est bon pour les prolos ! », ont-ils scandé.
Des messages ironiques et piquants qui n’ont pas manqué d’attirer l’attention des passants.
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