À Brest, des infirmiers libéraux pas payés de leurs efforts (LT.fr-4/04/24)

Les infirmiers libéraux manifestaient également à Brest, ce mercredi. Ils étaient une quarantaine devant la CPAM du square Marc-Sangnier. Ils attendent une véritable reconnaissance de leur activité.

Par Stéphane JEZEQUEL

Lessivés, épuisés, mal payés, déconsidérés… Les infirmiers libéraux font plus que tirer la sonnette d’alarme. Certains arrêtent le métier, d’autres y songent fortement. « Beaucoup de cabinets d’infirmiers sont actuellement à vendre. Une récente enquête montre que 58 % des cabinets fermeront dans les cinq à venir », résume, ce jeudi 4 avril 2024, à Brest,la porte-parole de la mobilisation du jour Vaimiti Le Gall-Trinquant.

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3,15 € l’acte

Les infirmiers libéraux demandent la revalorisation de l’acte médical inchangé depuis 2009. 3,15 € pour le premier niveau de prise en charge, 3,04 € net pour une prise de sang. Le forfait déplacement (quel que soit le nombre de kilomètres) a évolué de 2,50 € à 2,75 € mais ne couvre pas l’explosion du prix du carburant et des frais d’entretien de la voiture. La journée qui démarre autour de 6 h du matin s’achève autour de 21 h 30 pour les infirmiers les plus occupés, soit entre 30 et 40 visites par jour, à un rythme effréné où il faut préserver sa santé.

Retraite passée de 62 à 67 ans

« Nous demandons la revalorisation de l’acte infirmier, de l’indemnité forfaitaire de déplacement et la prise en compte de la pénibilité du travail », résume la porte-parole brestoise. « Notre retraite à taux plein a basculé de 62 à 67 ans, sans aucune prise en compte de la pénibilité et des horaires décalés de travail, week-ends et jours fériés inclus ».

« À Brest, s’ajoute la difficulté de la circulation et du stationnement pendant les travaux », observent Anne-Sophie Méaude et Dany Arhan, d’un cabinet du centre-ville. « Mais on ne doit sans doute pas faire assez de bruit pour se faire entendre ! D’autant qu’on a été complètement oubliés du Ségur de la santé, après la crise de la covid où on était sur le pont et avons, pour certains d’entre nous, participé aux centres de vaccination et de dépistage », ajoutent-elles.

Quelle relève ?

« En résumé, oui, nous sommes perdants sur tous les tableaux », souffle Vaimiti Le Gall-Trinquant. « Il ne faut pas s’étonner de voir les jeunes bouder le métier et ne pas aller au terme de leur formation, avec jusqu’à un tiers de démissions dans les écoles ».

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« Qui acceptera de faire ce métier dans quelques années, quand nous serons partis ou aurons jeté l’éponge ? », s’interrogent ces professionnels. « Et qui sera là pour venir nous soigner ? », demande une infirmière, évoquant les pathologies inhérentes au métier : hernie discale, douleurs articulaires, épaules fatiguées… Sombre tableau contrastant avec le sourire et la bienveillance de ces soignants toujours prêts à rejoindre le domicile de leurs patients.

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/brest-29200/a-brest-des-infirmiers-liberaux-pas-payes-de-leurs-efforts-6557852.php

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