À Brest, les restos U tiennent le choc après la fermeture de Kergoat (LT.fr-4/04/24)

C’est midi au Ru, un endroit essentiel de la vie étudiante. La fermeture provisoire de celui de Kergoat met en avant leur utilité, mais aussi les combines étudiantes pour éviter de faire la queue trop longtemps. (Photo Le Télégramme/Steven Le Roy)

La fermeture provisoire du restaurant universitaire (Ru) de Kergoat n’a, semble-t-il, pas trop allongé les attentes, ce jeudi 4 avril à l’heure du déjeuner, même si le Ru Armen a connu un pic de fréquentation. Il faut dire qu’en habitués roublards, les étudiants ont déjà la parade pour éviter les files interminables.

Par Steven LE ROY.

12 h 30, comme un cauchemar. « C’est le coup de chaud, quoi qu’il arrive », préviennent Ninon et Pernelle, étudiantes en deuxième année d’anglais. Les filles ont trouvé l’astuce. Elles sont arrivées un peu après 11 h devant les portes du restaurant universitaire (Ru) de Segalen, en centre-ville. Le service ne commence qu’à 11 h 30, « mais quand on n’a pas cours, on fait comme ça. En plus, on est sûres d’avoir le choix ». Elles n’ont pas spécialement entendu parler de la fermeture temporaire du restau U de Kergoat, mais devinent que « ce sera à l’Armen, au Bouguen », que les naufragés culinaires du midi se rendront en priorité.

La montée de l’Armen vers la distribution du casse-croûte. Ce jeudi 4 avril, il y avait du monde mais, en ressenti par les étudiants, « pas beaucoup plus que d’habitude »
La montée de l’Armen vers la distribution du casse-croûte. Ce jeudi 4 avril, il y avait du monde mais, en ressenti par les étudiants, « pas beaucoup plus que d’habitude » (Photo Le Télégramme/Steven Le Roy)

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« On ne fait pas mieux que le Ru »

Il faut dire que le Ru est quasiment un passage obligé pour une foule d’étudiants. Maëva, Léna et Solenn, étudiantes en littérature anglaise, dans la même fac de lettres, s’y rendent tous les jours, même en vacances. Tôt. Le plus tôt possible, pour le même 12 h 30 à éviter, « même si ceux de Kergoat ne viendront pas là. Nous, c’est toutes les prépas qui viennent ici ». Les raisons sont simples, à les entendre : « C’est équilibré et pas cher ». Pour les étudiants boursiers, 1 € le repas, et pour les autres, 3,30 €. « On ne fait pas mieux, prévient Maëva. Les nouilles, ça peut devenir insupportable ».

Léna, Solenn et Maëva vont au Ru le plus tôt possible. Tous les jours.
Léna, Solenn et Maëva vont au Ru le plus tôt possible. Tous les jours. (Photo Le Télégramme/Steven Le Roy)

Attente mesurée à midi

Un pont plus loin, voici le fameux Armen que les antiques nommaient naguère Ru du Bouguen, ou de la fac de sciences. Il est un peu plus de midi, et les étudiants sont dans le hall, attendant devant l’escalier en haut duquel se trouvent leur pitance et les salles pour la déguster. Il y a du monde mais, à en croire les révélations des habitués, « pas plus que d’habitude ». Élisa et Aënaes, en première année de bio, sont dans la file. « Sans le restau U, tenir un budget étudiant serait impossible », concède l’une d’elles, rejoignant l’avis de Wafae, une apprentie psychologue, croisée plus tôt à une table du centre-ville.

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Wafae (à droite) explique que, sans le Ru, elle ne serait pas en possibilité de gérer son budget étudiant.
Wafae (à droite) explique que, sans le Ru, elle ne serait pas en possibilité de gérer son budget étudiant. (Photo Le Télégramme/Steven Le Roy)

Attablés autour d’une solide cuisse de poulet, semoule et légumes, Maxime, Maël et Tony, qui veulent devenir profs d’EPS ‘ éducation physique et sportive), varient les plaisirs. Un coup à Kergoat, un coup au Bouguen, « aujourd’hui, on a vu que l’autre était fermé. Ça ne changera pas des deux trois semaines où celui-ci l’était aussi », expliquent-ils. Ils passent environ « 30-40 minutes » pour manger, goûtent au fait « qu’ici, il y a de la sauce à volonté » quand, « à Kergoat, c’est de la salade verte. Tout dépend de ce que l’on fait après ». 12 h 30 sonne.

Maël, Tony et Maxime sont en master pour devenir prof de sport. Ils alternent entre le restaurant universitaire de Kergoat et celui du Bouguen.
Maël, Tony et Maxime sont en master pour devenir prof de sport. Ils alternent entre le restaurant universitaire de Kergoat et celui du Bouguen. (Photo Le Télégramme/Steven Le Roy)

Du monde mais pas de rush, « c’est plutôt calme aujourd’hui. C’est en début de semaine qu’il y a plus de monde ». Cette route n’est pourtant pas l’habitude de ces potes de l’IUT qui déboulent fissa, « avant la guerre ». Le Ru, Tom aime bien, « même si le pain, c’est de la brique, on peut faire des murs avec » et que « ça manque de viande ». Valentin a bien une idée : « Planter une vache sur le parking et poser des barbecues à côté ». Il est 13 h et un peu plus. L’escalier se vide et le Ru avec. L’heure cauchemar, même avec un restau sur trois fermé, n’a pas eu lieu.

Tom et Valentin réclament une vache sur la cour et des barbecues à côté !
Tom et Valentin réclament une vache sur la cour et des barbecues à côté ! (Photo Le Télégramme/Steven Le Roy)

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