Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, sera à Douarnenez, ce vendredi 5 avril 2024. Ce premier déplacement officiel en Finistère tombe l’année des célébrations du centenaire de la grande grève des sardinières.
Entretien réalisé par Sounkoura-Jeanne DEMBÉLÉ.
C’est son premier déplacement officiel en Finistère depuis son arrivée en mars 2023 à la tête du syndicat CGT. À l’invitation de l’Union départementale (UD) et locale (UL) de la CGT, Sophie Binet sera à Douarnenez, ce vendredi 5 avril 2024, année du centenaire de la grande grève des sardinières. Elle participera à une table ronde sur le thème « Femmes et travail », au cours d’une soirée à la salle des fêtes. Entretien.
Cette année, Douarnenez célèbre le centenaire de la grande grève des ouvrières des conserveries douarnenistes. Que vous inspire cet épisode marquant dans l’histoire des luttes sociales ?
C’est un mouvement très important qui montre que les femmes ont joué et jouent un rôle majeur dans les luttes sociales. Pourtant, elles sont doublement invisibilisées. En matière d’histoire sociale, on sait que les luttes ouvrières sont invisibilisées. Et les luttes de femmes ouvrières le sont encore plus. C’est pour cela qu’il est important pour la CGT d’organiser un événement pour commémorer cette lutte.
Ce vendredi après-midi, vous irez à la rencontre des salariés de la conserverie Chancerelle. Quel est le but de votre visite ?
Il s’agit de faire le point avec les salariés sur leur situation, leurs luttes, dont celle très récente qui a été importante [près de 250 salariés ont entamé un mouvement de grève le 11 mars pour réclamer, entre autres, une revalorisation générale des salaires, N.D.L.R.] et les soutenir. Nous ferons aussi un focus sur les problématiques spécifiques des femmes.
En fin de journée, vous participerez à une table ronde sur le thème « Femmes et travail ». Quel chemin reste-t-il à parcourir pour atteindre l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes ?
Si on ne fait rien, il s’annonce long ! Car il n’y a aucune action volontariste de la part du gouvernement et du patronat alors que ce serait simple d’atteindre l’égalité salariale. Mettre en place, par exemple, des sanctions dissuasives pour les entreprises qui discriminent et rendre obligatoire la transparence sur les écarts de salaires. Il faut aussi agir sur les facteurs structurels qui expliquent ces écarts entre les femmes et les hommes. Contrairement à ce que l’on pense, le monde du travail n’est pas mixte. Les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes emplois. Les emplois dans lesquels les femmes sont concentrées sont moins bien rémunérés. Ces métiers doivent être revalorisés. Si cette question de l’égalité salariale est si importante, c’est parce qu’elle est liée à la question de l’indépendance économique.
Vendredi 5 avril, à partir de 18 h 30, soirée organisée par l’Union départementale et l’Union locale de la CGT à la salle des fêtes de Douarnenez, rue Eugène-Kérivel, en présence de Sophie Binet. Au programme : exposition sur la grève des Penn Sardin, lecture d’un extrait du livre de Lucie Colliard Une belle grève de femmes et table ronde.
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