Au terme d’une opération de vente de l’intégralité de ses hypers et supermarchés, une vingtaine de magasins ne seront pas repris. Ils fermeront leurs portes dans les prochains jours. Une décision qui entraînera le licenciement d’environ 1 000 employés.
Par Inès RUBIO.
Les repreneurs potentiels avaient jusqu’au lundi 30 septembre pour se manifester. Une vingtaine de magasins Casino restent sans offre de rachat et devraient donc fermer définitivement. Près de 1 000 salariés, qui ont espéré jusqu’au dernier moment une reprise, vont être licenciés.
Ils sont les grands perdants de l’opération de vente de l’ensemble des supers et hypermarchés de l’enseigne Casino. L’entreprise, endettée à hauteur de 6,4 milliards d’euros, a cédé plus de 300 sites à Auchan, Carrefour, et Intermarché.
L’absence de repreneurs pour cette vingtaine de magasins n’est pas un hasard. Interrogé au début de l’année 2024 sur le processus de vente en cours, Jean Pastor, à l’époque délégué CGT et porte-parole de l’intersyndicale de Casino, avait expliqué à l’Humanité que les sites choisis par les repreneurs répondaient à des logiques financières : « Regardez les choix d’Auchan. Ils n’ont quasiment rien racheté en Bretagne, pour se concentrer sur le Sud-Est : vu qu’ils possèdent déjà un entrepôt là-bas, cela leur permet d’optimiser leurs coûts logistiques. Par ailleurs, les magasins sur la côte marchent généralement très bien : les gens sont moins enclins à regarder les tarifs quand ils sont en vacances. »
Les licenciements ne concernent pas seulement les employés des magasins
Les fermetures de magasins ne représentent qu’une partie de la restructuration en cours de l’entreprise Casino. La branche logistique du groupe, Easydis, est également touchée par la fermeture de quatre entrepôts, entraînant des licenciements supplémentaires. Les sièges administratifs, qui assurent la gestion et la coordination ne seront pas épargnés non plus. Au total, plus de 3 000 emplois, tous secteurs confondus, vont être supprimés.
Ce bilan est le fruit de la stratégie financière mise en place par le consortium dirigé par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui a pris le contrôle du groupe Casino en mars 2024. Dès son arrivée, la nouvelle direction avait annoncé un « plan de réorganisation », dénoncé par l’intersyndicale comme une « casse sociale sans précédent ».
En décembre 2023, après la validation de la vente au consortium, Jean Pastor avait déjà prévenu que Casino « ne conserverait que les magasins de proximité en les franchisant, ainsi que les enseignes Franprix et Monoprix ». Ces deux dernières marques, ciblant une clientèle aisée, ont en effet une situation financière prospère, avec des marges entre prix d’achat et prix de vente dépassant parfois les 10 %.
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