Teknival à l’aéroport de Quimper : le collectif Kouign à sound prend la parole (LT.fr-4/04/24)

« Entre choisir un endroit libre mais forcément plus risqué et un site sécurisé comme l’aérodrome, les organisateurs ont préféré le risque de la saisie de leur matériel comme cela est fait en répression », avance le collectif Kouign à sound. (Le Télégramme / Benjamin Pontis)

Le collectif Kouign à sound a participé au teknival à l’aéroport de Quimper-Pluguffan du 30 mars au 1er avril. Ses membres, qui se présentent comme un « espace de médiation », prennent la parole, ce jeudi 4 avril 2024, pour expliquer le sens du Tek-West.

Par Olivier SCAGLIA.

Qu’est-ce que ce collectif Kouign à sound ?

Un groupe finistérien de gens aimant et fréquentant les free parties, créé dans le mouvement du teknival de Pluguffan. Notre collectif n’en est pas l’organisateur. Mais Kouign à sound est un espace de médiation entre les différents organisateurs du milieu techno et les interlocuteurs institutionnels. Le collectif veut faire entendre les raisons pour lesquelles ces soirées existent. On veut dénoncer une répression abusive et l’absence totale de dialogue sur les potentielles soirées légales que l’on pourrait monter.

Voulez-vous dire qu’il y a une approche concertée possible ?

Il y a la possibilité de construire un dialogue, tout simplement. Il y avait des approches, des discussions ouvertes avec le précédent préfet finistérien, Philippe Mahé. Depuis que Monsieur Espinasse est arrivé, c’est très compliqué. Plus aucun dialogue.

Le Tek’West de ce week-end de Pâques s’est déroulé dans un climat de tensions grandissantes entre les sound systems et la préfecture. Les revendications n’avaient pas été entendues par le préfet.

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Pourquoi avoir investi les pistes de l’aérodrome, espace privé ?

Entre choisir un endroit libre mais forcément plus risqué et un site sécurisé comme celui-ci, les organisateurs ont préféré le risque de la saisie de leur matériel comme cela est fait en répression. Et ils ont choisi d’entrer sur un site interdit mais qui ne fonctionne pour ainsi dire plus. Accès facile aux secours et et sécurisé aux participants. Voilà le choix qui a été fait. Tout le monde était parqué ! Ça a commencé à se compliquer aux abords, sur le réseau routier, quand les gendarmes ont bloqué ou filtré les accès. Les organisateurs avaient prévu sur site une aire où déposer les véhicules. L’objectif étaient de ne pas mettre les participants en danger.

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C’était tout de même un très gros rassemblement, donc porteur de risques ?

Oui c’était un gros teknival comme il n’y en avait pas eu depuis longtemps dans le Finistère. Des sound systems ont convergé de partout en France pour soutenir le mouvement. Mais 10 000 à 12 000 personnes chaque soir, c’est la taille d’un petit festival classique. Il s’est déroulé sans encombre, avec un bilan sanitaire minime compte tenu de la durée et du nombre de participants. Il n’y a pas eu de débordements lors de l’évacuation à la fin du teknival. Et la quinzaine de sound systems présents ont nettoyé le site via des bennes qu’ils ont demandées, mettant en avant l’autogestion, valeur phare du mouvement free party. Le terrain a donc été rendu propre.

Propre… mais avec des dégâts dont le montant a été évalué à 130 000 €, non ?

Il y a eu des trouées dans le grillage d’enceinte de l’aérodrome et quelques portails faussés ou démontés, c’est vrai. Des lampes de balisage de la piste ont sans doute été cassées. Mais les organisateurs ont du mal à croire que tout ça se chiffre au montant annoncé. Ils déplorent les dégradations sur la station météo. Ils sont quand même surpris car les gendarmes ont rapidement protégé tous les bâtiments.

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Comment envisagez-vous la suite ?

Au sein du collectif Kouign à sound, nous pensons que les free parties ne s’arrêteront pas malgré la répression. Ce sont des lieux ouverts, d’expression culturelle comme d’autres. Mieux que d’autres, à certains égards : nous pensons que les participants sont plutôt bienveillants les uns envers les autres et considérons que ces soirées ne sont pas des machines à fric comme le sont devenues les nuits festives classiques, en boîte ou ailleurs. Tout le monde y a sa place. Il faut trouver le chemin d’un dialogue avec les autorités. Un appel national à manifester contre la répression du mouvement techno a été fait pour le 13 avril.

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Source; https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper-29000/teknival-a-laeroport-de-quimper-le-collectif-kouign-a-sound-prend-la-parole-6557934.php

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