Rave à l’aéroport de Quimper : les riverains entre exaspération et indulgence (LT.fr-2/04/24)

Des contrôles étaient encore effectués par les forces de l’ordre à la sortie de l’aéroport de Quimper, vers 11 h 30, ce mardi 2 avril, à Pluguffan. (Le Télégramme/Jerome Le Boursicot)

Brouhaha incessant, flot de véhicules, déchets… Si certains riverains se plaignent des nuisances, surtout sonores, subies lors des trois jours de rave à l’aéroport de Quimper à Pluguffan, d’autres se montrent plus indulgents.

Si les vaches de la ferme de Kervihan savaient parler, nous diraient-elles leur fatigue, après trois jours de teknival ? Elles n’ont pas dansé avec les 10 000 fêtards ayant participé à l’énorme rave organisée durant le week-end de Pâques, sur l’aéroport de Quimper, à Pluguffan. Mais elles vivent à une centaine de mètres du tarmac. Sébastien Plouzennec, l’éleveur et maraîcher qui prend soin des bovins à la robe marron, a passé un week-end épuisant.

« Nous n’avons surtout pas envie que ça se reproduise, lâche-t-il. Ce n’était pas la fête au village. C’était un moment super stressant. Très bruyant. Nous avons eu des clôtures cassées et une bouteille en verre brisée retrouvée dans nos pâtures », qui aurait pu blesser ses bêtes. L’agriculteur évoque aussi « quelques cultures endommagées. Et certains fêtards ont laissé leurs selles dans l’alimentation des bovins, à la ferme ».

À 11 h, ce mardi 2 avril, les contrôles des gendarmes à la sortie de l’aéroport se poursuivaient, à Pluguffan.
À 11 h, ce mardi 2 avril, les contrôles des gendarmes à la sortie de l’aéroport se poursuivaient, à Pluguffan. (Le Télégramme/Jerome Le Boursicot)

Il est 11 h, ce mardi 2 avril, et des dizaines de véhicules de teufeurs stationnent toujours sur la piste, visibles à travers une ouverture pratiquée dans le grillage du site. Ça bouchonne au bout de la piste, à l’est de l’aéroport, où une file d’une vingtaine de camionnettes et de vans attend de franchir le portail orné d’un panneau « Aérodrome – défense d’entrer ». Et pour cause : une petite dizaine de gendarmes contrôle un camping-car suisse et des camionnettes.

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« Ils ont le droit de s’amuser »

« Bonjour les oreilles ! », lance une riveraine, qui habite à 50 m de là. Ma petite-fille, qui est venue de Nantes passer quelques jours chez moi, a dû aller dormir le samedi chez son père, à l’autre bout de Pluguffan, à cause du bruit ». Elle mentionne aussi le « va-et-vient incessant » de véhicules dans sa rue.

Mais la Pluguffanaise de nuancer : « Tout ça, c’est pas grave. Il n’y a pas eu de dégradations dans le quartier. Les jeunes ont le droit de s’amuser. J’ai huit petits-enfants et l’un d’eux est teufeur à mort. On a vu un jeune sur le muret de ma maison. Ma petite-fille a baissé sa vitre et lui a demandé ce qu’il faisait là. Il a répondu : ‘’je suis venu à la teuf et je roule un joint’’. On a rigolé ! On a discuté avec ceux qui étaient dans la rue. C’est des gens cools ».

« C’était atroce »

« Ce qui était fatigant, c’est que c’était constant. Du boum-boum, pendant deux jours et demi, décrit, de son côté, Magali Cosmao, une habitante du quartier jouxtant l’église de la commune, réveillée à 3 h 30 dans la nuit de vendredi à samedi par les premières salves de décibels. La nuit suivante, je n’ai pas dormi. Le dimanche soir, c’était mieux ». Pour ses parents, qui habitent près de l’aéroport, « c’était encore pire, c’était atroce ».

« Avec des voisins, ils ont bloqué leur impasse à l’aide de voitures, pour éviter de rester eux-mêmes bloqués par les véhicules qui se garaient sur les bords de la route, raconte la jeune femme. On a vu deux bus traverser les champs pour aller sur la piste de l’aéroport ». Un témoignage similaire à celui de Camille Castillo, une internaute se présentant comme une riveraine, qui évoque aussi « un nombre important de déchets » visibles à proximité de l’aéroport.

« Ça dépendait d’où venait le vent »

Une riveraine de l’école publique, dont la maison est bien plus éloignée de l’aéroport, dit, quant à elle, ne pas avoir été gênée : « Il fallait vraiment être dehors pour entendre le son. Et encore, ça dépendait d’où venait le vent ». Avant d’ajouter, en rigolant : « Mais on est vieux, on entend peut-être moins bien ! »

Comme elle, beaucoup d’habitants de Pluguffan font preuve d’indulgence. « À part le bruit très gênant, pas de problème », conviennent-ils.

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper-29000/rave-a-laeroport-de-quimper-les-riverains-entre-exasperation-et-indulgence-6556631.php

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