Lors de l’examen de la proposition d’abrogation de la retraite à 64 ans, jeudi 28 novembre au soir, le député MoDem Nicolas Turquois s’en est violemment pris à plusieurs de ses collègues avant d’être évacué de l’hémicycle. L’obstruction orchestrée par les députés du « socle commun » a ensuite repris son cours parvenant à empêcher l’Assemblée de se prononcer sur cette réforme rejetée par 70 % des Français.
Par Julia HAMLAOUI.
Alors que les députés du « socle commun » (Macronie et LR) étaient occupés à mener à bien leur plan consistant – à grand renfort d’obstruction – à empêcher l’adoption de l’abrogation de la réforme des retraites, lors de la niche FI jeudi 28 novembre, le député MoDem Nicolas Turquois a disjoncté. Aux alentours de 22 h 30, le parlementaire, lors d’une énième interruption de séance, s’en est pris à son collègue socialiste Mickaël Bouloux lui reprochant d’avoir été personnellement ciblé dans sa circonscription.
Il s’est fait tellement menaçant que le président de son groupe Marc Fesneau a dû intervenir pour l’éloigner. Mais alors qu’il avait été emmené au bas du perchoir, il a encore invectivé des députés, cette fois insoumis. Nouvelle intervention de Marc Fesneau, accompagné de Philippe Vigier et d’huissiers, pour l’évacuer de l’hémicycle.
L’obstruction a repris son cours
Dans ce climat des plus tendus, la séance a ensuite repris. « Votre collègue est venu me menacer. Heureusement Monsieur Fesneau que vous étiez là pour retenir le collègue de votre groupe et que les huissiers sont intervenus, car sinon je ne suis pas sûr du fait que je ne me serais pas pris une beigne », a alors dénoncé l’élu FI Antoine Léaument lors d’un rappel au règlement.
Le chef de file des députés centristes a, lui, tenté de minimiser évoquant « un échange vif », ajoutant toutefois que le fautif « s’en expliquera le temps venu ». Dans la foulée, le président de séance et vice-président de l’Assemblée, Xavier Breton, a fait savoir qu’il demanderait à Yaël Braun-Pivet « d’évoquer cet incident lors de la prochaine réunion du bureau », qui dispose du pouvoir de sanction.
L’obstruction orchestrée par les députés LR, MoDem, LR, EPR et Horizons a ensuite repris son cours. Les parlementaires ne sont ainsi pas parvenus dans les temps – soit minuit – à boucler l’examen des près de 1 000 amendements déposés. « Vous pouvez vous dire que vous êtes en train de respecter nos institutions, en fait vous êtes en train de les dévoyer », a dénoncé l’écologiste Cyrielle Chatelain quand le socialiste Olivier Faure a rappelé aux députés du « socle commun » qu’« à chaque fois qu’on n’entend pas le peuple français, il répète plus fort, et le prochain vote que vous aurez à affronter sera terrible pour vous, parce que vous serez balayés ». « Vous n’avez pas respecté la démocratie ni le Parlement, vous le paierez dans les urnes », a également prévenu le communiste Nicolas Sansu.
Comme en 2023, quand la retraite à 64 ans a été imposée à coup de 49.3, l’Assemblée nationale n’a pu se prononcer sur cette réforme toujours rejetée par 70 % des Français. « Le premier vote pour abroger réellement la réforme de la retraite à 64 ans, il est mercredi prochain, lors de la censure qui permettra de faire tomber le gouvernement Barnier », a conclu à l’issue de la séance l’insoumise Mathilde Panot.
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