
Par Eliot MARTELLO-HILLMEYER.
Macron. Hier, jeudi 16 octobre 2025, le Premier ministre illégitime et minoritaire Lecornu était sauvé de justesse de la motion de censure déposée par la France insoumise. En cause, la direction du Parti socialiste qui s’est alliée avec la Macronie au prétexte d’un décalage d’un an de la retraite à 64 ans, et non une « suspension », comme cela a pu être dit. Une arnaque signée du duo Macron-Faure et depuis lors démontée par de nombreux économistes.
Le budget ultra-austéritaire de Sébastien Lecornu sera donc examiné à l’Assemblée avec son lot de saccages : taxation des malades chroniques, hausses généralisées d’impôts sur le revenu, baisse des APL, des pensions de retraites, racket des apprentis, etc…
Quelques minutes après cette énième trahison de la direction du Parti socialiste, la France insoumise, fidèle aux engagements pris devant ses électeurs, annonçait déjà le dépôt d’une nouvelle motion de destitution du président de la République, premier fauteur de chaos et responsable de la situation du pays. La semaine dernière, Marine Le Pen et son agenda caché ont sauvé Emmanuel Macron en empêchant pour la deuxième fois en moins d’un an l’examen par l’Assemblée d’une motion de destitution. Mais le départ du chef de l’État demeure une possibilité réelle pour le pays. Voici pourquoi. Notre article.
Les combines du Parti socialiste et du Rassemblement national pour sauver Macron
Ce mercredi 8 octobre, Marine Le Pen et Jordan Bardella bloquaient la motion de destitution d’Emmanuel Macron déposée par la France insoumise et co-signée par 104 parlementaires. Un an auparavant, jour pour jour, depuis le bureau de l’Assemblée, le parti d’extrême droite empêchait déjà l’examen d’une motion de destitution. S’ensuivait un cycle de bouées de sauvetage au cours duquel le RN avait refusé de voter la censure contre François Bayrou à huit reprises.
L’une des raisons principales : les magouilles de Le Pen au Parlement européen l’empêchent pour l’instant de se présenter à une élection présidentielle anticipée. Alors, la semaine dernière, L’Insoumission réalisait le décompte du nombre de fois où le RN avait sauvé le chef de l’État à l’Assemblée nationale. Résultat ? 25 motions de censures non-votées, 2 motions de destitutions bloquées, et de multiples petites magouilles de palais pour se partager les postes à responsabilités de l’Assemblée.
Pour aller plus loin : Sauvetage d’Emmanuel Macron : combien de fois le RN a-t-il sauvé le chef de l’État ?
À peine 10 jours plus tard, ce jeudi 16 octobre, c’était au tour du Parti socialiste de prendre le relai de Le Pen dans le sauvetage d’Emmanuel Macron, cette fois-ci, en refusant de voter la censure de Lecornu par un vaste exercice d’enfumage au sujet d’un décalage de l’application de la réforme des retraites.
Car si le Parti socialiste respectait les engagements qu’il a pris devant les électeurs du Nouveau Front Populaire en 2024 et s’opposait réellement à Emmanuel Macron en reversant ses gouvernements et leurs budgets ultra-austéritaires, la pression sur le chef de l’État se ferait d’autant plus forte, et l’impérieuse nécessité de son départ encore plus visible. Mais le Parti socialiste a peur, trop peur d’une éventuelle dissolution et d’une éventuelle présidentielle anticipée qui mettraient définitivement à nu sa véritable nature politique, celle de béquille du macronisme mourant.
Pour aller plus loin : LFI appelle à la résistance populaire et à la destitution de Macron après le sauvetage de Lecornu par la direction du PS
Si les pseudo-opposants à Emmanuel Macron respectent le mandat confié par leurs électeurs, son départ avant 2027 demeure une véritable possibilité
Pourtant, le départ anticipé d’Emmanuel Macron demeure une possibilité réelle pour le pays. Ainsi, jusque dans son camp et dans qui fut jusqu’alors le pathétique « socle commun », on émet publiquement des doutes sur la possibilité pour le chef de l’État de demeurer à l’Élysée jusqu’en 2027.
Prise de position symbolique s’il en est, le premier de ses Premiers ministres, Édouard Philippe, appelait il y a quelques jours à ce qu’Emmanuel Macron s’en aille avant 2027. Même Gabriel Attal, dont l’existence politique a été montée de toutes pièces par le chef de l’État, se permet désormais de s’en prendre à son créateur en direct du 20 heures de TF1, affirmant « ne plus comprendre ses décisions ».
Au-delà du Parti socialiste et de la complicité du Rassemblement national, l’ensemble des composantes du nouveau Front Populaire, France insoumise en tête, se mobilisent pour la destitution du président de la République. Car sur le plan constitutionnel, le départ de Macron est une véritable possibilité qui pourrait se matérialiser si certains, à l’Assemblée, respectaient le mandat d’opposition qui leur a été confié.
L’article 68 de la Constitution prévoit en effet que la procédure de destitution d’un président de la République peut être déclenchée en « cas de manquement [du chef de l’État] à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat ». Point décisif : la procédure de destitution est une procédure politique et non une procédure pénale comme nombreux sont les éditorialistes de cour à vouloir le faire croire sur les plateaux de télévision.
Cela signifie qu’il appartient au Parlement, et seulement au Parlement, de décider de la recevabilité d’une motion de destitution et de la voter, et il apparaît que le chaos absolu dans lequel Emmanuel Macron et sa politique ont aujourd’hui plongé le pays le place manifestement dans une situation de manquement aux devoirs de l’exercice de son mandat.
En d’autres termes, le premier obstacle à la destitution d’Emmanuel Macron est à trouver du côté de celles et ceux, du Parti socialiste au Rassemblement national, qui pourtant élus comme opposants, se complaisent aujourd’hui dans la complicité à Emmanuel Macron. Debout face au Macronisme comme elle l’a toujours été, la France insoumise n’abandonne la lutte et a déposé une nouvelle motion de destitution. Dans ce contexte, la pression et la résistance populaires face au chef de l’État et ses supplétifs est une nécessité pour mettre la pression sur le forcené de l’Élysée et sur ceux qui lui permettent de rester au chaud.

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Source: https://linsoumission.fr/2025/10/17/destitution-macron-possible/
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/si-les-pseudo-opposants-respectent-leur-mandat-la-destitution-de-macron-demeure-une-possibilite-reelle-li-fr-17-10-25/